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Commission des prix et du commerce en temps de guerre

La Commission des prix et du commerce en temps de guerre, mise sur pied le 3 septembre 1939 par le gouvernement canadien immédiatement avant le déclenchement de la DEUXIÈME GUERRE MONDIALE, relève au départ du ministère du Travail.

Commission des prix et du commerce en temps de guerre

La Commission des prix et du commerce en temps de guerre, mise sur pied le 3 septembre 1939 par le gouvernement canadien immédiatement avant le déclenchement de la DEUXIÈME GUERRE MONDIALE, relève au départ du ministère du Travail. Sa création s'explique par la crainte du gouvernement d'assister à une recrudescence de l'inflation et de l'agitation sociale qui avaient marqué la Première Guerre mondiale. Jusqu'en août 1941, cette commission s'avère incapable de freiner l'inflation au Canada. Elle est alors placée sous l'autorité du ministère des Finances. Le 18 octobre, elle obtient beaucoup plus de pouvoirs quand le premier ministre Mackenzie KING annonce un gel des prix et la « stabilisation » des salaires. Pour gérer l'énorme bureaucratie nécessaire à l'administration du programme, le gouvernement choisit Donald GORDON, un banquier éminent. Gordon attire des gestionnaires compétents provenant du secteur privé et crée rapidement un système efficace où les hommes d'affaires administrent les industries qu'ils connaissent le mieux. Par une campagne de relations publiques, on tente de convaincre les Canadiens de limiter leurs exigences salariales et leur consommation. Les citoyens appuient les objectifs de la Commission jusqu'en 1943, quand les chefs syndicaux se mettent alors à critiquer l'arbitraire des mesures, les fermiers se plaignent de discrimination et les entreprises tentent de relever les prix plafonnés. La Commission et le gouvernement parviennent à maintenir les contrôles en place grâce à des subventions, à des programmes de sécurité sociale, à la promesse de réformes après la guerre et à des replis stratégiques. La Commission jouera un rôle important dans le processus d'abolition des contrôles après la guerre, jusqu'à la démission de Gordon en 1947. Malgré tout ce que l'on peut lui reprocher, elle a cependant réalisé l'exploit remarquable de maintenir la hausse des prix à 2,8 p. 100 entre octobre 1941 et avril 1945, preuve de sa grande efficacité dans l'ensemble.