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Claude Cormier

Claude Cormier, C.Q., A.R.C., architecte paysagiste, artiste (né le 22 juin 1960 à Princeville au Québec; décédé le 15 septembre 2023 à Montréal au Québec). Claude Cormier était le directeur fondateur de la firme de conception et d’architecture paysagère CCxA (anciennement Claude Cormier + Associés). Les projets de Claude Cormier ont souvent impliqué la transformation d’espaces urbains, notamment de parcs urbains, de plazas et de squares de ville existants, bien que lui et sa firme ont également participé à l’élaboration de plans directeurs d’aménagement paysager pour une variété d’environnements urbains (voir Design d’environnement). Claude Cormier était bien reconnu pour ses interventions artistiques et architecturales fantaisistes dans les zones urbaines et pour son talent à réimaginer les espaces publics de manière innovante et ludique.

Claude Cormier, architecte de paysage.

Jeunesse et éducation

Claude Cormier grandit sur une ferme laitière et une cabane à sucre juste à l’extérieur de Princeville, une ville de la région Centre-du-Québec au Québec. (Voir aussi Production laitière; Industrie du sirop d’érable.) Il est l’un de quatre frères et une sœur et il est l’aîné de ses deux frères. Son père Laurent est agriculteur, tandis que sa mère Solange est enseignante.

Claude Cormier perd son père alors qu’il n’a que 17 ans. Malgré cette perte, il s’efforce de faire fonctionner la ferme avec l’aide de son jeune frère qui est âgé de 15 ans. Claude Cormier décide d’étudier l’agronomie et la génétique végétale à l’Université Laval de la ville de Québec dans le but de reprendre la ferme familiale (voir Agriculture au Canada). Le décès de son père suspend temporairement ses projets. Sa famille finit par vendre son troupeau d’une cinquantaine de vaches, ce qui fournit à Claude Cormier les fonds nécessaires pour terminer ses études en agronomie à l’Université de Guelph en 1982.

Après avoir terminé ses études en agronomie et avoir développé un intérêt pour l’architecture, Claude Cormier s’inscrit au programme d’architecture paysagère de l’Université de Toronto. Il obtient son diplôme de l’université en 1986 et il demeure à Toronto pendant plusieurs années pour développer sa carrière. Il entreprend ensuite une maîtrise en histoire et théorie du design à l’Université Harvard. Dans le cadre d’un accord avec Phyllis Lambert, souvent reconnue comme étant sa mentore, le Centre canadien d’architecture (CCA) finance une année des études de Claude Cormier en échange de ses conseils professionnels sur l’entretien des jardins du CCA.

À Harvard, Claude Cormier est influencé par les théories de l’aménagement paysager de Peter Walker et de Martha Schwartz. Frederick Law Olmsted, qui est considéré comme le père de l’architecture paysagère aux États-Unis, est également cité comme l’une des principales inspirations de Claude Cormier.

Le saviez-vous?
Frederick Law Olmsted est responsable du plan directeur et de la conception du parc du Mont-Royal de Montréal, ainsi que du Central Park de New York. (Voir aussi Parcs urbains.)


Carrière

Après avoir obtenu son diplôme de l’Université Harvard en 1994, Claude Cormier retourne à Montréal pour fonder sa propre firme, Claude Cormier Architectes Paysagistes (plus tard Cormier + Associés, et à partir de 2022, CCxA). Claude Cormier et sa firme deviennent réputés pour défier les conventions, qui sont habituellement traditionnelles et conservatrices, de l’architecture paysagère. Parmi ses projets notables, on trouve la revitalisation de la Place d’Youville à Montréal, l’ancien site du marché Sainte-Anne et le Parlement de la Province du Canada. Sa firme redonne également vie à deux des places urbaines les plus importantes de Montréal, le Square Dorchester et la Place du Canada. (Voir aussi Parcs urbains.)

Certaines des premières commandes demandées à Claude Cormier s’apparentent davantage à des installations artistiques qu’à une architecture paysagère conventionnelle, mais à mesure que sa carrière progresse, ses interventions artistiques, souvent décrites comme étant ludiques et imaginatives, deviennent emblématiques de son style unique. Ses œuvres sont souvent saluées pour leurs qualités poétiques et narratives, leur utilisation audacieuse de la couleur et leur utilisation de l’art conceptuel et de l’abstraction. Un exemple est l’installation intitulée Nature légère (1999-2002), qui représente une série de sculptures en forme de troncs d’arbres d’un rose vif, et est située au rez-de-chaussée du Palais des congrès, le principal centre de congrès de Montréal.

L’œuvre <em>Nature légère </em>(2002) est une installation située au Palais des congrès de Montréal, 2012.

En 2008, Claude Cormier établit un ensemble de principes directeurs pour son travail et sa firme. Parmi ceux-ci figurent « un jardin est une question d’expérience, pas de plantes », « la couleur n’est pas une décoration » et « artificiel mais jamais faux ».

Claude Cormier est reconnu et respecté pour ses solides compétences en affaires ainsi que pour son sens de l’humour. Lorsqu’une proposition visant à inclure des sculptures de chiens grandeur nature dans une fontaine avec l’idée que « les chiens ne sont pas de l’art » est rejetée, Claude Cormier répond avec un rapport sur les représentations des chiens dans l’art depuis des milliers d’années. La fontaine est finalement créée en utilisant des sculptures de chiens (et d’un chat!), et elle constitue désormais le point central du parc Berczy de Toronto.

Fontaine située dans le parc Berczy à Toronto en Ontario, 2017.

« Nous sommes des artistes, mais nous avons également un problème à résoudre. Nous ne faisons pas les choses simplement parce que c’est beau, il y a toujours des éléments fonctionnels à résoudre. Nous faisons face à des questions de sécurité, de fiabilité, d’inclusion sociale, de considérations environnementales… Il y a tellement de questions auxquelles nous devons répondre. – Claude Cormier pour le magazine AZURE (2021).


Legs

Claude Cormier crée le Prix Claude Cormier pour l’architecture paysagère à l’Université de Toronto en 2020, prix qui accorde une subvention de 500 000 $. Claude Cormier soutient le programme d’architecture paysagère de l’université avec des subventions et des dons réguliers depuis 2000.

En 2021, les auteurs Marc Treib et Susan Herrington publient Serious Fun : The Landscapes of Claude Cormier, le premier livre entièrement consacré au travail de Claude Cormier et de sa firme.

Prix et distinctions

Claude Cormier et sa firme reçoivent plus de 100 récompenses au cours de sa vie. En 2018, lors de la 11e édition des Grands Prix du Design, la firme de Claude Cormier reçoit deux prix pour deux de ses œuvres les plus connues à l’extérieur du Québec : le parc Berczy à Toronto (Prix Architecture de paysage et aménagement public) et le Monument national de l’Holocauste à Ottawa (Prix Multidisciplinarité). Claude Cormier remporte également plusieurs prix pour la plage Sugar Beach à Toronto.

En 2009, Claude Cormier est nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction civile décernée par sa province natale. Il est également nommé membre de l’Académie royale des arts du Canada en 2015.

Lecture supplémentaire

Liens externes