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Charles Officer

Charles Officer, réalisateur, auteur, producteur, acteur, cinéaste, scénariste, joueur de hockey (né le 28 octobre 1975 à Toronto, en Ontario; décédé le 1er décembre 2023 à Toronto). Cinéaste polyvalent et prolifique, ses œuvres portaient généralement sur les expériences des communautés noires au Canada. D’abord acteur, Charles Officer est ensuite devenu réalisateur, auteur et producteur de longs métrages, de documentaires et de séries télévisées. Il a remporté quatre prix Écrans canadiens, notamment pour la meilleure série dramatique et la meilleure réalisation, série dramatique pour la série The Porter (2022) diffusée à la CBC. Il est décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 48 ans.

Jeunesse et début de carrière

Charles Officer est élevé à Toronto par une mère juive noire de la Jamaïque et un père adventiste du septième jour d’Angleterre. Joueur de hockey talentueux à l’adolescence, Charles Officer est repêché par les Wolves de Sudbury de la Ligue de hockey de l’Ontario et joue brièvement au hockey professionnel en Grande-Bretagne. Alors qu’il joue pour l’équipe-école des Flames de Calgary à Salt Lake City, il développe une tendinite chronique au poignet. Il abandonne le hockey et se tourne vers une carrière de repli en étudiant les communications et le design à l’École des beaux-arts de l’Ontario (aujourd’hui l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario). Il travaille ensuite comme directeur de la création dans une agence de publicité de Toronto, puis part à New York pour étudier l’art dramatique à la Neighborhood Playhouse School of the Theatre.

De retour à Toronto, Charles Officer décroche de petits rôles dans des séries télévisées et des films, notamment dans Love Come Down (2000; v.f. Cris du cœur) de Clément Virgo et dans Picture Claire (2001; v.f. Identité suspecte) de Bruce McDonald. Il étudie également aux côtés de Sarah Polley au Laboratoire des réalisateurs du Centre canadien du film.

Charles Officer s’impose comme un jeune réalisateur prometteur grâce à cinq courts métrages encensés, dont Short Hymn, Silent War (2002), nommé pour le prix Génie 2004 du meilleur court métrage dramatique. Il est ensuite engagé par la réalisatrice indépendante Ingrid Veninger pour collaborer au film collectif Hotel Vladivostok (2006). En 2008, il réalise deux épisodes de la comédie de situation noire innovante de Trey Anthony, ‘Da Kink in My Hair. Cette même année, il fonde sa propre société de production, Canesugar Filmworks.

Moments marquants en carrière

Le premier long métrage de Charles Officer, Nurse.Fighter.Boy (2008), est coécrit avec Ingrid Veninger et met en scène Clark Johnson de The Wire (v.f. Sur écoute). Il obtient dix nominations aux prix Génie après sa première au Festival international du film de Toronto (TIFF). Ken Eisner, du Georgia Straight, le qualifie d’« exploration jouissive et émouvante de la diaspora africaine et de ses admirables malaises ».

Après Nurse.Fighter.Boy, Charles Officer réalise son premier long métrage documentaire, Mighty Jerome (2010; Le grand Jerome), sur la vedette de l’athlétisme Harry Jerome. Produit par l’Office national du film (ONF), Mighty Jerome remporte un prix Emmy régional du meilleur documentaire historique. Charles Officer réalise ensuite des documentaires télévisés sur les Jets de Winnipeg (Fuelled by Passion: The Return of the Jets) et sur le joueur de football américain Chuck Ealey (Stone Thrower: The Chuck Ealey Story).

Tout en travaillant comme réalisateur pigiste sur des séries télévisées canadiennes comme Rookie Blue (v.f. Les Recrues de la 15e), Saving Hope (v.f. Les Passagers de l’espoir), 21 Thunder (v.f. 21 Thunder, l’équipe du tonnerre) et Private Eyes (v.f. Détectives privés), Charles Officer réalise deux autres documentaires acclamés en 2017 : une adaptation du livre du journaliste et activiste noir Desmond Cole, The Skin We’re In: A Year of Black Resistance and Power, qui traite du racisme contre les Noirs au Canada, et Unarmed Verses (v.f. Notes d’espoir) qui porte sur les résidents noirs à Toronto confrontés à un déplacement forcé. Ce dernier est couronné meilleur documentaire canadien au Festival international du film de Vancouver et meilleur long métrage documentaire canadien au Festival international canadien du documentaire Hot Docs.

Charles Officer revient à la fiction pour son long métrage suivant, Akilla’s Escape (2020), dans lequel il suit un jeune Canadien d’origine antillaise qui tente de s’affranchir d’un cycle de violence générationnelle. Le film, en nomination pour huit prix Écrans canadiens, en remporte cinq, dont celui du meilleur scénario original. Le cinéaste remporte également deux prix Écrans canadiens pour son travail sur The Porter (2022) diffusée à la CBC, une courte série sur la création du premier syndicat entièrement constitué de Noirs en Amérique du Nord.

Autres activités

Charles Officer réalise des vidéoclips pour des artistes tels K’naan (« Strugglin’ ») et DJ Green Velvet (« Shake & Pop »). Il siège également aux conseils d’administration du Musée des beaux-arts de l’Ontario et de Reel Canada, qui projette des films canadiens dans les écoles secondaires du pays.

Prix

Prix Écrans canadiens

  • Meilleur scénario original pour Akilla’s Escape (2021)
  • Meilleure réalisation, émission ou série Web pour 21 Black Futures – « The Death News » (2022)
  • Meilleure série dramatique pour The Porter (2023)
  • Meilleure réalisation, série dramatique pour The Porter (2023)

Autre

  • Prix du public (Fighter.Boy), Festival international du film de Mannheim-Heidelberg (2009)
  • Meilleur documentaire historique (Mighty Jerome), Prix Emmy régional – Nord-Ouest (2012)
  • Meilleur documentaire canadien (Unarmed Verses), Festival international du film de Vancouver (2017)
  • Meilleur long métrage documentaire canadien (Unarmed Verses), Festival international canadien du documentaire Hot Docs (2017)
  • Meilleur long métrage canadien (Akilla’s Escape), Festival du film de Victoria (2021)
  • Meilleure réalisation, série dramatique (The Porter), La Guilde canadienne des réalisateurs (2022)