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Biographie de langue anglaise

La biographie est un écrit qui a pour objet l'histoire d'une vie. La recherche d'une identité proprement canadienne, on l'atteste depuis longtemps, est une tâche longue et laborieuse et parfois effectuée avec un tel enthousiasme que la notoriété s'attache à cette recherche d'identité.

Biographie de langue anglaise

La biographie est un écrit qui a pour objet l'histoire d'une vie. La recherche d'une identité proprement canadienne, on l'atteste depuis longtemps, est une tâche longue et laborieuse et parfois effectuée avec un tel enthousiasme que la notoriété s'attache à cette recherche d'identité. Dans le meilleur des cas, cette recherche en devient une de compréhension, et savoir ce que nous sommes passe souvent par la connaissance de qui nous sommes. Aussi, les écrits biographiques au Canada, dans toutes ses formes, posent-ils cette question.

L'approche biographique a fait ses preuves comme un genre qui plaît à des lecteurs de goûts et d'expériences différents, peut-être parce qu'elle peut satisfaire ainsi une curiosité pour le passé et même faire la lumière sur le présent, par le biais de la vie de personnalités ayant vécu dans le monde réel et exigeant. À la question « Qui sont les Canadiens? », aucune réponse définitive n'a encore été trouvée, mais depuis environ un siècle, beaucoup ont essayé d'en trouver une.

Notices biographiques, panégyriques et comptes rendus biographiques

Au XIXe siècle commencent à paraître des notices biographiques, des panégyriques et des comptes rendus biographiques, toutes des formes de biographies courtes, de la longueur et du style de l'essai. Les notices biographiques, d'une relative exhaustivité, récits des faits dominants d'une vie où percent quelques efforts d'interprétation au-delà de la litanie des oraisons funèbres, demeurent d'importantes sources d'information. Les plus valables se trouvent souvent dans les pages des publications de sociétés ou des livres de l'année, telles les Proceedings de la Société royale du Canada.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, des chroniques de l'envergure d'un livre paraissent, dont certaines apportent une information utile en plus des éloges sur son sujet ayant généralement cours dans ce genre de publication. On retrouve, par exemple, Case and His Contemporaries (cinq volumes, 1867-1877), un écrit louangeur sur les prédicateurs méthodistes, The First Bishop of Toronto (1868), de Henry Scadding sur John Strachan, et Thomas D'Arcy McGee (1868), de Fennings Taylor.

Fin du XIXe siècle

À la fin du XIXe siècle, époque pendant laquelle naît une forte curiosité à l'égard de l'identité canadienne, plusieurs ont travaillé à assembler des collections de courtes notices biographiques. Henry James Morgan est le premier de ces « anthologistes » considérés comme importants avec Sketches of Celebrated Canadians (1862), ouvrage paru la même année qu'il entreprend la publication d'une oeuvre à caractère biographique, soit Canadian Parliamentary Companion. Ses autres écrits comprennent Types of Canadian Women (1901) et l'important ouvrage intitulé Canadian Men and Women of the Time (1898; éd. rév. 1912). Ce livre, ne traitant que de personnes vivant au moment de sa publication, est l'ancêtre du « Who's Who » qui paraîtra au tournant du XXe siècle. Canadian Men and Women de Morgan est en fait incorporé à The Canadian Who's Who, publié pour la première fois en 1910.

Fennings Taylor, un autre pionnier des portraits biographiques courts, collaborera avec William Notman à la rédaction de Portraits of British Americans (trois volumes, 1865-1868). Pendant les années 1880 sont publiés les livres de J.C. DENT The Canadian Portrait Gallery (quatre volumes, 1880-1881) et de G.M. Rose (dir.) A Cyclopaedia of Canadian Biography (deux volumes, 1886, 1888).

Des centaines d'autres anthologies seront publiées, parfois faisant partie d'ouvrages de plus grande envergure et offrant des renseignements d'ordre national, régional, local ou sur un sujet spécifique. A Standard Dictionary of Canadian Biography de sir Charles G.D. ROBERTS et A.L. Tunnell (1934-1938) est l'un de ceux-là. On continue, encore aujourd'hui, à réunir de ces brefs comptes rendus de la vie d'hommes et de femmes. Ils sont généralement utiles, mais ne sont pas a proprement parler des oeuvres littéraires.

Depuis sa première édition en 1926, l'ouvrage de W. Stewart WALLACE intitulé A Dictionary of Canadian Biography occupe une place d'honneur parmi ce genre d'écrits, et grâce à sa portée et après plusieurs rééditions, il la conserve toujours. En 1963, on lui donne un nouveau titre, Macmillan Dictionary of Canadian Biography, soit quelques années avant la publication du premier volume en versions anglaise et en française intitulé DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE DU CANADA/DICTIONARY OF CANADIAN BIOGRAPHY en 1966. Ce vaste ouvrage d'érudition et de référence est d'une lecture facile. Il contribue tout spécialement à faire connaître un grand nombre de gens peu connus et peu susceptibles d'attirer l'attention des biographes.

Collections biographiques

À leurs débuts, les collections biographiques sont aussi une autre façon de présenter ceux qui ont fait l'histoire du Canada. De 1903 à 1908 paraît, par exemple, « Makers of Canada » en 20 volumes publiés par des gens de lettre, soit Duncan Campbell Scott et Pelham Edgar. On consacre 13 des 32 volumes de la collection « Chronicles of Canada » (1914-1916) à des particuliers. Lorne PIERCE, ayant consacré beaucoup d'énergie à promouvoir la littérature canadienne, est, quant à lui, le maître d'oeuvre de la collection intitulée « Makers of Canadian Literature » (12 volumes, 1923-1926).

Pendant les années 70, on assiste à la renaissance de ces collections avec le lancement de plusieurs d'entre elles, dont « Canadian Biographical Studies » (UTP), « Canadian Lives » (Oxford) et « Canadian Artists » de la Galerie nationale, qui sont toutes des publications basées sur des recherches universitaires. S'ajoutent encore « The Canadians » (Fitzhenry and Whiteside), ouvrage conçu spécialement pour les étudiants et réimprimé en livre de poche, et la collection « Goodread Biographies » de Lorimer. En 1971, la province de l'Ontario entreprend la publication d'une collection d'études historiques majeures comprenant la biographie de premiers ministres dont cinq ont été publiés à ce jour.

Des biographies importantes commencent à paraître de façon sporadique vers le tournant du XXe siècle. Il y a, par exemple, Life and Times of the Honorable Joseph Howe (1896) de G.E. Fenety, Sir Wilfrid Laurier (2 volumes, 1903; éd. rév. 1926) de J.S. Willison, Sir Oliver Mowat (deux volumes, 1905) de C.R.W. Biggar, Roberts and the Influences of His Time (1905) de James Cappon et Count Frontenac (1906) de W.D. LeSueur, toutes des oeuvres d'auteurs reconnus et qui traitent de personnages importants.

Au cours des années 20, l'attention accordée au genre s'accroît rapidement avec la publication de The Life and Times of Sir Alexander Tilloch Galt (1920) d'O.D. Skelton, Thomas Chandler Haliburton (1924) de V.L.O. Chittick, Lord Elgin (1926) de William Kennedy, Lord Durham (1927) de Chester New, Sir Charles Bagot (1929) de G.P. de T. Glazebrook, William Kirby (1929) de Lorne Pierce, Archibald Lampman (1929) de Carl Y. Connor et Bliss Carman (1930) de James Cappon.

Des années 50 aux années 70

Les biographies qui paraissent à partir des années 50 jusqu'aux années 70 se révèlent trop nombreuses pour qu'on puisse les énumérer toutes. On peut mentionner que les personnalités associées au gouvernement du Canada retiennent fortement l'attention d'un ensemble toujours grandissant d'historiens canadiens qui disposent alors d'une documentation leur permettant de relire l'histoire et d'offrir des récits de vie complets qui dépassent la formule « la vie et l'oeuvre de... » que privilégiaient les écrivains d'antan. L'oeuvre représentant le plus justement cette époque est celle de Donald CREIGHTON intitulée John A. Macdonald (deux volumes, 1952, 1955).

Beaucoup d'hommes politiques importants n'ont pas encore fait l'objet d'une biographie, mais le domaine a tout de même vu naître des oeuvres importantes qui continuent d'être considérées comme des « classiques », pour le Canada, et leur nombre s'accroît régulièrement. Ont paru, entre autres, Egerton Ryerson(deux volumes, 1937, 1947) de C.B. Sissons, The Firebrand: William Lyon Mackenzie (1956) de William Kilbourn, A Prophet in Politics: J.S. Woodsworth (1959) de Kenneth McNaught, Frontenac (1959) de W.J. Eccles, Arthur Meighen (trois volumes, 1960-1965) de Roger Graham, Brown of "The Globe" (deux volumes, 1959, 1963) de J.M.S. Careless, Alexander Mackenzie (1960) de Dale Thomson, Louis Riel (1963) de George F.G. Stanley, Lord Selkirk of Red River (1963) de John Morgan Grey, N.W. Rowell (1975) de Margaret Prang, Louis "David" Riel (1979) de Thomas Flanagan, Robert Laird Borden (deux volumes, 1975, 1980) de Robert Craig Brown, Joseph Howe (deux volumes, 1982, 1983) de J. Murray Beck, Byng of Vimy (1983) de Jeffrey Williams et Sir John Beverley Robinson (1984) de Patrick Brode.

La vaste documentation sur William Lyon Mackenzie KING et les questions soulevées par la longévité de sa carrière ont donné lieu à un grand nombre d'études biographiques, du très populaire The Incredible Canadian (1952) de Bruce Hutchison, en passant par les trois volumes « officiels » de MacGregor Dawson et H. Blair Neatby (1958-1976), jusqu'à une étude psychobiographique de Joy Esberey parue en 1980 ainsi que Willie: A Romance (1983) et Lily: A Rhapsody in Red (1986), des fictions biographiques de Heather Robertson.

Les historiens universitaires publient plus rarement des biographies de nos jours, exception faite des efforts faits dans tout le pays pour rédiger le Dictionnaire biographique du Canada/Dictionary of Canadian Biography. Les champs d'intérêt en histoire évoluent avec le temps, et de nouveaux domaines tels l'histoire des entreprises, l'histoire du travail, les études sur la femme, les études sur les autochtones et les études ethniques ont souvent inspiré des portraits de groupes plutôt que des portraits individuels.

L'histoire des entreprises est l'un de ces « nouveaux » centres d'intérêt auquel un bon nombre de biographes ont prêté leur plume. Parmi les biographies parues dans cette veine historique, on peut citer, pour les années 60, J. E. Atkinson of the Star (1963) de Ross Harkness et John Northway (1965) d'Alan Wilson. Ce sont des titres parmi les premiers de ce type qui compte aujourd'hui des études majeures telles A Canadian Millionaire: The Life and Business Times of Sir Joseph Flavelle (1978) de Michael Bliss.

Bliss, en écrivant Sir Frederick Banting (1984), passe à une étude plus scientifique qui s'inspire de récentes études universitaires sur l'histoire de la science et de la technologie au Canada. La carrière médicale originale de Norman BETHUNE, par exemple, continue de susciter la curiosité depuis que Ted Allan et Sydney Gordon ont publié une première étude sur le personnage dans The Scalpel and the Sword (1952; éd. rév. 1971). Roderick Stewart reprend le même sujet en 1973 en publiant Bethune.

Depuis quelques années, ce sont les journalistes qui s'avèrent les plus prolifiques dans le domaine de la biographie. En 1963, Peter C. NEWMAN fait paraître Renegade in Power: The Diefenbaker Years, la première d'une série de biographies sur des chefs politiques, dont Smallwood (1968; éd. rév. 1972) et The Northern Magus: Pierre Trudeau and the Canadians (1980) de Richard GWYN et Stanfield (1973) de Geoffrey Stevens. Joseph SCHULL contribuent à cette liste des biographies de choix avec Laurier (1965) et Edward Blake (deux volumes, 1975, 1976).

De tels travaux sont dans la lignée de la longue tradition des biographies populaires à laquelle ont contribué des auteurs d'horizons différents et écrivant sur des sujets aussi variés que James Fitzgibbon et Laura Secord, « Tiger » Dunlop et D'Arcy McGee, Josiah Henson, Pauline Johnson et L. M. Montgomery, Emily Murphy, Sara Jeannette Duncan, Ernest Thompson Seton, Gabriel Dumont, Gilbert Parker, J.S. Woodsworth et C.D. Howe.

À cet effet, l'U. de la Colombie-Britannique instaure, en 1951, un prix pour récompenser des contributions à la biographie populaire. La liste des gagnants illustre bien qu'on ne peut faire de distinction entre la biographie populaire et la biographie universitaire. Ainsi, le prix est aujourd'hui attribuée à la biographie tout court, sans aucun qualificatif.

La biographie littéraire d'écrivains canadiens a été longue à se manifester, à cause, sans doute, du retard à accorder une place à la littérature canadienne dans les universités. Des collections et des ouvrages consacrés à la littérature voient le jour au cours des années 60 et 70 dont « Canadian Writers/Écrivains canadiens » (1964, 1966) de Guy Sylvestre, Brandon Conron et Carl Klinck, Our Nature - Our Voices (1972) de Clara Thomas et From There to Here (1974) de Frank Davey. Des travaux de plus grande envergure sont également publiés, outre dans des collections déjà citées, dans celle intitulée « Twayne World Authors » (à partir de 1960), dans les volumes du Dictionary of Literary Biography (vol. 1, 1986) de W.H. New et dans la collection « Canadian Writers and Their Works » des éditions ECW Press, qui appuie l'analyse et la critique littéraires par des données biographiques.

Les biographies littéraires proprement dites ne sont pas encore très nombreuses. Quelques-unes sont à citer : Charles Mair (1965) de Norman Shrive, une étude sur Anna Jameson de Clara Thomas intitulée Love and Work Enough (1967) et plusieurs écrits sur Grey Owl de Lovat DICKSON.

La publication de biographies littéraires commence à s'accélérer avec la parution de FPG : The European Years (1973) de Douglas Spettigue, Canadian Don Quixote (1977) de David R. Beasley, racontant la vie de John Richardson, Hugh MacLennan (1981) et Irving Layton (1985) d'Elspeth Cameron, Like One That Dreamed (1982), un portrait d'A.M. Klein d'Usher Caplan, William Arthur Deacon: A Canadian Literary Life (1982) de Clara Thomas et John Lennox, le premier volume d'E.J. Pratt (1984) de David Pitt et Sir Charles God Damn (1986) de John Caldwell Adams sur G.D. Roberts. Citons aussi les deux volumes sur Vincent Massey (1981, 1986) de Claude BISSELL qui ont fait encore plus de lumière sur le rôle d'une personnalité marquante dans le développement de la culture canadienne.

Les Canadiens ont également contribué à enrichir les travaux biographiques sur des écrivains étrangers, tels H.G. Wells (1969) et Radclyffe Hall (1975) de Lovat Dickson, The Crystal Spirit (1966) de George Woodcock sur George Orwell, John Addington Symonds (1964), Havelock Ellis (1980) et Melanie Klein (1986) de Phyllis Grosskurth et Thomas Hardy (1982) de Michael Millgate.

Les artistes souffrent aussi de ce retard à leur accorder une attention particulière et de ce même sort réservé à tout matériel biographique, subordonné à d'autres préoccupations. Cependant, des volumes uniques sont consacrés à quelques artistes dont Robert Harris (1971) de Moncrieff Williamson, Emily Carr (1979) de Maria Tippett et Krieghoff (1979) de J. Russell Harper.

À partir des années 60, toutefois, les bibliothèques et les archives acquièrent rapidement de la documentation sur des écrivains canadiens et d'autres personnalités marquantes du monde culturel, dont la plupart sont toujours vivants et actifs. Ainsi, les collections assemblées par les bibliothèques et les archives partout au Canada et la possibilité de les consulter par prêts entre bibliothèques, par microfilms et par microfiches ont sans contredit grandement contribué, surtout depuis la Deuxième Guerre mondiale, à accroître le développement du genre dans tous les domaines qu'il explore. Grâce à ces ressources, la biographie n'en offre que plus de sérieux et de fiabilité dans ses récits de vie.

Il n'en demeure pas moins que la biographie fait partie de la littérature. Écrire une biographie est un défi qui exige une compréhension et un sens de l'analyse, celui du choix et de la narration des faits, du style et des images qui donneront vie et vérité au sujet. Pour cette raison, la biographie n'est jamais achevée, et, au fil des ans, de nouveaux éclairages sur la vie des personnes étudiées sont inévitables. Le jour n'est pas encore venu où la biographie, l'un des « grands récits d'histoire de l'humanité » selon Henry James, n'attirera plus les écrivains talentueux et les lecteurs curieux.