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Bassin hydrographique

Un bassin hydrographique est un territoire qui déverse l’eau qu’il a reçue sous forme de précipitations vers un cours d’eau ou un réseau hydrographique de cours d’eau.

Un bassin hydrographique est un territoire qui déverse l’eau qu’il a reçue sous forme de précipitations vers un cours d’eau ou un réseau hydrographique de cours d’eau. Il est délimité par des caractéristiques topographiques, appelées lignes de partage des eaux, qui déterminent le sens du courant. Le Canada compte six grands bassins hydrographiques : le bassin de l’Arctique, le bassin du Pacifique, le bassin de l’ouest de la baie d’Hudson et du Mississippi, le bassin du sud et de l’est de la baie d’Hudson, le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent et le bassin de l’Atlantique.

Débit moyen

Le débit moyen, exprimé en mètres cubes par seconde (m3/s), est défini comme le volume d’eau moyen qui traverse une section transversale d’un cours d’eau par unité de temps. Pour mieux appréhender ce que représente le débit d’un cours d’eau, on peut utilement se référer au volume d’une piscine olympique, soit 2 500 m3. Le fleuve Mackenzie a, par exemple, un débit moyen de 9 910 m3/s, soit l’équivalent d’environ quatre piscines olympiques se déversant chaque seconde.

Bassin de l’Arctique

Description

Ce bassin couvre 3,58 millions de km2 et reçoit les eaux des deux tiers nord de l’Alberta, du nord de la Colombie-Britannique, du nord de la Saskatchewan, du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, y compris de l’archipel Arctique. Son débit moyen annuel est estimé à 15 500 m3/s. Le fleuve le plus important de la région est le Mackenzie.

Réseau hydrographique

Les rivières de la Paix, Athabasca et Liard, qui prennent toutes leur source sur les pentes des Rocheuses, alimentent le bassin hydrographique de l’Arctique. Le fleuve le plus important de la région, le Mackenzie, dont le débit moyen est de 9 910 m3/s, se jette dans la mer de Beaufort.

Avec 4 241 km, le bassin de l’Arctique représente le plus long tracé d’écoulement de la région, des sources de la rivière Finlay dans le nord de la Colombie-Britannique jusqu’à son embouchure en passant par la rivière de la Paix, le lac Athabasca, le Grand lac des Esclaves et le fleuve Mackenzie et dépasse de plus de 1 000 km la longueur de n’importe quel autre réseau hydrographique canadien. Le débit du Mackenzie atteint son maximum en juin. De mai à septembre, il est assez constant, cette période représentant 70 % du débit annuel. Cette régularité est attribuable au relief relativement plat de la toundra à l’est et aux nombreux lacs dont les plus importants, le Grand lac de l’Ours et le Grand lac des Esclaves, s’étendent chacun sur plus de 30 000 km2.

La glace joue un rôle majeur dans l’hydrologie de la région, une grande partie du sol reposant sur du pergélisol. Les lacs et les cours d’eau sont navigables du 15 juin au 1er novembre à l’extrémité nord du bassin du Mackenzie et moins longtemps dans l’archipel Arctique.

Bassin hydrographique du Pacifique

Description

Le bassin hydrographique du Pacifique, dans la région de la Cordillère, couvre 1,08 million de km2. Situé à l’ouest de la ligne continentale de partage des eaux, il s’étend de la frontière des États-Unis, en Alberta et en Colombie-Britannique, jusqu’au Yukon à proximité du delta du Mackenzie. Il déverse des eaux dans l’océan Pacifique à un débit moyen de 21 200 m3/s. Cet important débit moyen est attribuable aux abondantes précipitations reçues à des attitudes élevées dans les Rocheuses et les chaînes côtières consécutives aux masses d’air humide en provenance de l’océan Pacifique. Toutefois, les apports en eau de ruissellement varient beaucoup.

Réseau hydrographique

La région du bassin du Pacifique comprend les réseaux hydrographiques du fleuve Fraser, du fleuve Columbia et des cours d’eau côtiers.

Le fleuve Fraser, d’une longueur de 1 368 km, traverse des canyons spectaculaires et de riches terres agricoles, alimentant au passage une superficie de 230 000 km2 en Colombie-Britannique intérieure. Son débit moyen est de 3 620 m3/s, un débit qui atteint son maximum en juin et son minimum en mars. Les risques d’inondation le long de son cours inférieur sont une source d’inquiétude depuis de nombreuses années.

Le réseau hydrographique du fleuve Columbia, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique, s’écoule avec un débit moyen de 2 800 m3/s au niveau de la frontière internationale. Une partie de ces eaux proviennent d’un bassin hydrographique de 50 000 km2 sur le territoire des États-Unis. La rivière Okanagan, qui rejoint le fleuve Columbia au sud de la frontière avec les États-Unis, représente un atout considérable pour les fruiticulteurs des vallées semi-arides.

Les cours d’eau côtiers, y compris le fleuve Fraser, regorgent de saumons durant la saison du frai. Les autres cours d’eau importants du bassin, les rivières Skeena, Nass et Stikine, déversent une moyenne combinée de 3 800 m3/s dans le Pacifique. Le fleuve Yukon, avec son bassin versant de 800 000 km2, présente, à son point d’entrée en Alaska, un débit moyen de 2 300 m3/s. Au-delà des avantages qu’elles procurent pour les activités de pêche et les activités agricoles ainsi que pour la production d’hydroélectricité, les eaux du bassin hydrographique du Pacifique représentent une ressource précieuse pour les industries du bois de sciage, de la fabrication de pâtes et papiers et minéralurgiques ainsi que pour les municipalités.

Bassin hydrographique de l’ouest de la baie d’Hudson et du Mississippi

Description

Cette région de 2,64 millions de km2 comprend tout le Manitoba, la plus grande partie de la Saskatchewan, le tiers sud de l’Alberta, la presque totalité du district du Keewatin, une partie de l’Ontario à l’ouest du lac Supérieur et un territoire d’environ 150 000 km2 juste au sud de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Une zone de 27 500 km2 au sud de la Saskatchewan et au sud-est de l’Alberta déverse ses eaux dans le bassin versant du Mississippi puis dans le golfe du Mexique.

Réseau hydrographique

Les rivières Hayes, Churchill, Kazan et Thelon ainsi que le fleuve Nelson constituent les principaux cours d’eau se déversant dans la baie d’Hudson occidentale. On estime leur débit moyen à 9 400 m3/s.

La région d’un million de kilomètres carrés constituant le bassin versant de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson représente la partie la plus importante du bassin hydrographique de l’ouest de la baie d’Hudson et du Mississippi. Les rivières Bow, Oldman, Saskatchewan Nord et Saskatchewan Sud prennent leur source sur le versant est des Rocheuses et parcourent 1 900 km vers l’est à travers les plaines centrales. Dans la région des Plaines, les eaux de vastes étendues se déversent dans des dépressions intérieures appelées des bourbiers. Certains de ces marécages n’ont pas de déversoir, tandis que d’autres ne se déversent dans les cours d’eau principaux, alimentant une série de lacs dans le centre sud du Manitoba, que les années les plus humides. C’est là que se jettent la rivière Rouge, venant du sud, et la rivière Winnipeg, venant de l’est. Cette dernière reçoit les eaux du sud-est du Manitoba, de la région du lac des Bois, en Ontario, et du Minnesota. Enfin, l’écoulement se déverse du lac Winnipeg, d’une surface de 24 000 km2, dans la baie d’Hudson en passant par le fleuve Nelson.

À son embouchure, le débit moyen du fleuve Nelson est de 2 370 m3/s. Les pentes orientales des Rocheuses, la région des lacs au Manitoba, le nord-ouest de l’Ontario et des États américains mitoyens sont les régions qui alimentent, pour l’essentiel, le fleuve Nelson lequel accueille, avec la rivière Churchill, des installations majeures de production hydroélectrique.

Le réseau hydrographique des rivières Saskatchewan Nord et Sud arrose des terres fertiles dont la productivité est limitée par des précipitations aléatoires. À ce titre, il joue un rôle essentiel dans l’agriculture de la région. Les apports en eau des rivières Saskatchewan Nord et Sud, Bow et Oldman ainsi que de leurs affluents jouent un rôle vital pour les agglomérations de toutes tailles et les industries en Alberta et en Saskatchewan. La grande irrégularité du débit des affluents locaux a nécessité l’aménagement de nombreux barrages permettant d’emmagasiner l’eau lorsque le débit est élevé pour la relâcher les années où il est plus faible.

Bassin hydrographique du sud et de l’est de la baie d’Hudson

Cette région comprend la plus grande partie du nord de l’Ontario ainsi que de l’ouest et du nord du Québec sur une superficie d’environ 1,4 million de km2. Elle abrite au moins quinze bassins versants secondaires de 30 000 km2 ou plus. Les principaux sont ceux des rivières Severn, Albany, Moose, La Grande Rivière et Koksoak. La région, qui fait partie du Bouclier canadien, est constituée d’énormes roches cristallines anciennes. La glaciation y a laissé de vastes régions de lacs, d’étangs et de marais. Dans certains secteurs, au moins 15 % du bassin versant est couvert d’eau douce. Les nombreux lacs permettent de régulariser le débit des cours d’eau tout au long de l’année. Les activités humaines ont en général un faible impact sur ces eaux qui sont dans l’ensemble de bonne qualité.

Bien que les cours d’eau et les lacs soient couverts de glace six mois par an, l’eau continue néanmoins de couler sous la glace. Le débit minimum est atteint en mars pour les écoulements les plus australs et en avril pour les eaux qui se jettent dans la baie d’Ungava. Le débit annuel moyen de l’ensemble des eaux se déversant dans les baies d’Hudson, James et d’Ungava est estimé à 20 000 m3/s. La région dispose d’un potentiel hydroélectrique considérable. Le projet de la baie James est, par exemple, l’un des plus importants du monde dans ce domaine.

Bassin hydrographique des Grands Lacs et du Saint-Laurent

Description

Ce bassin dominé par les Grands Lacs représente une superficie de 245 000 km2. Environ la moitié de la superficie totale de ce bassin versant se trouve en territoire canadien, tandis que le lac Michigan est situé entièrement aux États-Unis, la frontière passant par les lacs Supérieur, Huron, Érié, Ontario et Saint Clair. La partie canadienne du bassin hydrographique est majoritairement située sur le Bouclier canadien et, pour une faible partie, sur les basses terres du Saint-Laurent qui comprennent la pointe sud de l’Ontario entourée de la baie Georgienne, des lacs Huron, Saint Clair, Érié et Ontario ainsi que les lisières du fleuve Saint-Laurent. L’ensemble formé des Grands Lacs et du Saint-Laurent constitue une importante voie navigable de près de 4 000 km qui va de l’île d’Anticosti jusqu’à la pointe occidentale du lac Supérieur (voir aussi l’article Voie maritime du Saint-Laurent).

Réseau hydrographique

Dans les basses terres, la plupart des cours d’eau ont moins de 300 km de long et jouent un rôle majeur dans l’industrie, l’agriculture et l’alimentation en eau des villes, tout en offrant des possibilités de loisir à la population urbaine de la région. L’utilisation intensive des terres situées dans le sud du bassin versant est à l’origine d’une grande irrégularité des débits saisonniers, d’inondations locales, de faibles débits périodiques durant l’été et d’une détérioration de la qualité de l’eau.

Le débit moyen de la rivière Niagara, à Queenston, entre les lacs Érié et Ontario, est de 5 760 m3/s. Celui du Saint-Laurent lorsqu’il arrive à Cornwall, en aval des Grands Lacs, est de 6 430 m3/s. Après avoir reçu l’apport de la rivière des Outaouais, à Montréal, et d’autres affluents, le débit moyen du fleuve s’élève à 9 800 m3/s. Le bassin hydrographique du Saint-Laurent est le plus austral du Canada, ce qui, combiné avec l’importante superficie d’eau libre que constituent les lacs, est à l’origine de déperditions importantes par évaporation. L’écoulement fluvial est réduit d’environ 25 à 30 % par rapport aux précipitations reçues. Les Grands Lacs permettent néanmoins de maintenir un débit constant tout au long de l’année et d’une année sur l’autre.

Bassin hydrographique de l’Atlantique

Description

Cette région d’une superficie d’un million de kilomètres carrés comprend la partie canadienne des bassins versants des cours d’eau qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent à partir de l’est de Montréal, dans le golfe du Saint-Laurent et dans l’océan Atlantique. Elle inclut également la totalité de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard ainsi qu’une partie du Québec.

Les eaux arrivant de la rive nord du Saint-Laurent et du Labrador proviennent essentiellement du Bouclier canadien, une région recouverte de lacs d’eau douce sur 10 à 15 % de sa superficie. Ces cours d’eau sont courts et leur bassin versant relativement étendu consécutivement à de longues périodes d’érosion auxquelles cette région a été soumise. Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse sont respectivement composées de lacs pour 5 à 9 % de leur superficie. En revanche, il y a peu de lacs au Nouveau-Brunswick et sur l’Île-du-Prince-Édouard.

Le bassin dans son ensemble est composé de plusieurs bassins hydrographiques se déversant dans le Saint-Laurent, les plus importants étant ceux des rivières Manicouagan avec 45 000 km2 et Saguenay avec 88 000 km2. Au Labrador, le fleuve Churchill arrose 79 800 km2 avant de se jeter dans l’Atlantique, tandis qu’au Nouveau-Brunswick, le fleuve Saint-Jean irrigue 55 400 km2 avant de se jeter dans la baie de Fundy. De grandes centrales hydroélectriques ont été aménagées sur la plupart des cours d’eau importants du bassin. Le débit de l’ensemble de ces bassins versants alimentant le bassin principal est en moyenne de 21 000 m3/s.

Voir également Régions géologiques et Régions physiographiques.