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Archie MacNaughton

John Archibald (Archie) MacNaughton, soldat, agriculteur (né le 7 octobre 1896 à Black River Bridge, au Nouveau-Brunswick; décédé le 6 juin 1944 en Normandie, France). Archie MacNaughton a combattu dans la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale. Il s’est élevé au rang de major et a été un officier bien respecté du North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick. À 47 ans, il a commandé la Compagnie A du North Shore Regiment en Normandie lors du jour J. Il est tombé au champ d’honneur pendant l’offensive vers l’intérieur des terres à partir de Juno Beach.

Archie MacNaughton

Le major John Archibald (« Archie ») MacNaughton.

Jeunesse et participation à la Première Guerre mondiale

John Archibald MacNaughton est l’aîné des quatre enfants de John et Maria MacNaughton. Il naît à Black River Bridge, dans le comté de Northumberland, au Nouveau-Brunswick. Archie, comme on aime l’appeler, grandit et travaille à la ferme familiale. Il est membre de l’Église unie du Canada.

Le 5 novembre 1915, pendant la Première Guerre mondiale, Archie MacNaughton s’enrôle pour le service militaire. Il a 19 ans. Il est simple soldat en France et en Belgique, avec les 104e et 236e bataillons, jusqu’à sa libération en 1919.

Après son retour à Black River Bridge, il épouse Grace Helen en 1929. Le couple a deux enfants, Francis John et Margaret Catherine. Archie MacNaughton cultive sa terre et participe à la vie communautaire en enseignant à l’école du dimanche.

Il ne délaisse pas la vie militaire, participant chaque année à des camps d’entraînement d’été avec le North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick.

La famille MacNaughton

Grace, Archie, Margaret et Francis MacNaughton au camp de formation militaire à Woodstock, au Nouveau-Brunswick.

Deuxième Guerre mondiale

Après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, en septembre 1939, Archie MacNaughton se rend à Chatham, au Nouveau-Brunswick, et s’enrôle le 7 juin 1940, à l’âge de 43 ans. (À l’époque, l’âge maximum d’enrôlement est 45 ans.) En septembre, il est promu major de la compagnie A du North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick.

En août 1941, il arrive en Angleterre, où il s’entraîne intensivement avec ses hommes. À cause de son âge et de son rang, on lui offre la possibilité de prendre sa retraite ou d’être réaffecté dans un poste de formateur au Canada. Il choisit de rester et de commander les hommes de sa compagnie, avec qui il s’est lié d’amitié. Les hommes de la compagnie A l’aiment et le décriront en 1943 comme « un commandant en qui nous avions confiance pour nous diriger, et qui était un ami et un père pour nous lorsque nous avions besoin d’aide ou de direction. »

Selon Will R. Bird, auteur de North Shore (New Brunswick) Regiment (1963), Archie MacNaughton « avait sous ses ordres la plupart des cas problèmes de l’unité, mais s’est rapidement gagné le respect de tous les hommes de sa compagnie, au point où ils étaient prêts à le suivre dans toute entreprise. » Archie MacNaughton est un leader né qui fait preuve de modération et qui s’attire facilement le respect et l’admiration de ses subalternes.

Parmi tous les officiers de l’unité, le major McNaughton était sans doute le plus populaire, le plus respecté et le plus robuste. Je doute fort qu’un autre officier canadien de son âge ait été appelé à diriger une compagnie d’infanterie au combat; mais on ne pouvait pas faire croire au major McNaughton qu’il était trop vieux pour la tâche; en fait, les hommes sous ses ordres ne donnaient pas l’impression d’être les soldats les plus efficaces de l’unité, mais ils l’appuyaient sans réserve… 
— le major J.A.L. Robichaud

Archie MacNaughton
Archie MacNaughton, debout, le deuxième de droite. Photo prise le 4 juin 1944, deux jours avant le jour J.
Archie MacNaughton
Archie MacNaughton, à l’extrême droite.

Jour J

La bataille de Normandie, du débarquement du jour J, le 6 juin 1944, jusqu’à l’encerclement de l’armée allemande à Falaise, le 21 août, est l’un des événements décisifs de la Deuxième Guerre mondiale et la scène de plusieurs des plus grands exploits militaires canadiens. Les marins, soldats et aviateurs canadiens ont joué un rôle de premier ordre dans l’invasion de la Normandie par les Alliés, aussi appelée Operation Overlord, qui a marqué le début d’une sanglante mission pour libérer l’Europe de l’Ouest de l’occupation nazie. Près de 150 000 soldats alliés atterrissent ou sont parachutés dans la zone d’invasion au jour J, dont 14 000 Canadiens à Juno Beach.

Ne t’inquiète pas si tu ne reçois pas de mes nouvelles pendant un certain temps […] C’est une période occupée, mais je suis bien content d’y être. Peu importe ce qui arrivera, Grace, nous avons été privilégiés par la vie. J’ai vécu beaucoup de beaux moments, qui ont été très agréables. J’espère te retrouver et vivre encore beaucoup d’années heureuses avec toi. Je ne peux pas prédire l’avenir, ma chère, car la vie présente trop de problèmes, mais il faut les régler quand ils se présentent […] Cela peut sembler bien triste, mais je me sens plutôt solitaire ce soir, sachant ce qui m’attend.
— Archie MacNaughton, dans une lettre à son épouse Grace écrite le 4 juin 1944, la veille de la journée prévue initialement pour le jour J.


Juno Beach

Le 6 juin 1944, le jour J, le North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick débarque dans le secteur Nan de Juno Beach, près de la commune de Saint-Aubin-sur-Mer. Malgré le feu intense des mitrailleuses et des mortiers, les mines et les pièges qui causent de lourdes pertes, la compagnie A du North Shore Regiment franchit la tête de plage et atteint son premier objectif à temps. Les hommes entrent ensuite à Saint-Aubin, qu’ils libèrent, une maison à la fois.

Archie MacNaughton est touché à la main par un coup de feu à Saint-Aubin. Il panse lui-même la blessure, ne demande aucun soin médical et n’en parle à personne. Le major J. Ernest Anderson, de la compagnie D, remarque la main pansée de son confrère. Plus tard, il rapportera que celui-ci semblait ne prêter aucune attention à la douleur : « Sa seule préoccupation, c’était les jeunes hommes qu’il avait perdus [sur la plage et au village]. Il les mentionna tous par leur nom… »

Vers midi, le North Shore Regiment avance vers son objectif suivant, le village de Tailleville, où il fait face à une résistance inattendue des Allemands. Peu après avoir pénétré dans le village, Archie MacNaughton et ses hommes se retrouvent sous un feu rapproché d’armes automatiques. Alors qu’il tente de mener ses hommes hors de la ligne de tir, il est tué, ainsi que son messager et son signaleur. Un autre signaleur est blessé.

Le North Shore et le Fort Garry Horse libèrent le village après six heures de combats. À la fin du jour J, le North Shore a subi 125 pertes, dont 34 morts. Le major John Archibald MacNaughton est le seul officier du régiment à perdre la vie. Comme l’écrit plus tard le major Robichaud, « la mort [d’Archibald MacNaughton] a été déplorée par chacun des hommes du North Shore Regiment. »

Archie MacNaughton

Archie MacNaughton, assis à l’extrême droite.

Postérité

John Archibald MacNaughton est enterré dans le cimetière de guerre canadien de Bény-sur-Mer, en Normandie, France.

Lettre d’Archie MacNaughton

Lettre d’Archie MacNaughton à son épouse, Grace, rédigée le 4 juin 1944.

(avec la permission de la famille du major J. Archie MacNaughton)