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Adelaide Sinclair

Adelaide Sinclair, O.C., O.B.E., officière navale et fonctionnaire (née le 16 janvier 1900 à Toronto, en Ontario; décédée le 19 novembre 1982 à Ottawa, en Ontario). Adelaide Sinclair a été la première directrice canadienne du Service féminin de la Marine royale du Canada (1943-1946). Après la Deuxième Guerre mondiale, elle est devenue la déléguée canadienne de l’UNICEF. Elle a occupé le poste de directrice adjointe des programmes de l’UNICEF de 1957 à 1967.

Adelaide Sinclair

Jeunesse et éducation

Adelaide Helen Grant Sinclair (née MacDonald) naît le 16 janvier 1900 à Toronto, en Ontario. Son père, Overton Fullarton MacDonald, est médecin et sa mère, Adelaide Sullivan, est la fille de l’avocat Robert Sullivan. Le docteur MacDonald décède en août 1901, quelques mois avant la naissance de son deuxième enfant, Robert Overton Grant, en décembre.

Adelaide Sinclair grandit à Toronto et fréquente le collège Havergal, une école privée pour filles, jusqu’en 1917. Cédant sous la pression de sa famille, elle poursuit ses études avec une formation de six mois en économie domestique. En 1918, elle s’inscrit à l’Université de Toronto, où elle décroche un baccalauréat en sciences politiques en 1922, puis une maîtrise en économie en 1925.

Le saviez-vous?
Pendant qu’elle fréquente l’Université de Toronto dans les années 1920, Adelaide Sinclair (alors nommée Adelaide MacDonald) est capitaine de l’équipe de hockey féminin de l’établissement. (Voir aussi Les femmes et le sport au Canada : une histoire.)

Mariage et début de carrière

Après sa maîtrise, Adelaide Sinclair déménage en Europe et poursuit ses études à la London School of Economics and Political Science et à l’Université de Berlin. Elle rentre au Canada en 1929 et devient chargée de cours à l’Université de Toronto dans le domaine des sciences politiques et économiques. En 1930, elle épouse un avocat torontois du nom de Donald Black Sinclair. Leur union ne dure toutefois que peu de temps puisque celui-ci décède en 1938.

Après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), Adelaide Sinclair obtient un poste au Bureau central des bénévoles et devient présidente du Comité féminin de la récupération. En 1942, elle déménage à Ottawa, où elle devient économiste pour la Commission des prix et du commerce en temps de guerre.

WRCNS Uniforms

Directrice du SFMRC

En 1943, Adelaide Sinclair intègre le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC), un service fondé en 1942 selon le modèle des services féminins créés en 1941 dans les forces aériennes et dans l’armée. (Voir Service féminin de l’Aviation royale canadienne et Service féminin de l’Armée canadienne.) Le SFMRC, inspiré du service féminin de la Marine royale britannique, offre au départ ses postes de direction aux membres de l’homologue du Royaume-Uni dans le cadre d’une entente de prêt de services. Ainsi, la première directrice du service canadien est l’agente en chef britannique Dorothy Isherwood. Le SFMRC commence ses activités de recrutement à l’été 1942. La première cohorte, composée de 67 femmes, commence sa formation en août et, au mois d’octobre suivant, le Service nomme ses premières officières canadiennes (voir aussi Isabel Macneill). Adelaide Sinclair, qui intègre le SFMRC en mars 1943, est envoyée en Angleterre pour s’entraîner avec les femmes britanniques. Lorsque Dorothy Isherwood rentre en Grande-Bretagne plus tard dans l’année, Adelaide Sinclair prend sa place de directrice.

Adelaide Sinclair est nommée commandante du SFMRC le 18 septembre 1943. Sous sa gouverne, le service connaît une forte croissance. À la fin de la guerre, plus de 6 700 femmes ont intégré les rangs du SFMRC et occupent 39 métiers différents, allant de l’administration aux renseignements, en passant par la signalisation et le codage. Adelaide Sinclair est directrice du SFMRC jusqu’à la dissolution du service en 1946. En plus d’être la première Canadienne à diriger le service, elle est aussi la première femme à atteindre le rang de capitaine dans la Marine royale canadienne.

Wrens at Work, Second World War

UNICEF

Après la Deuxième Guerre mondiale, Adelaide Sinclair devient adjointe administrative du sous-ministre de la Santé nationale et du Bien-être social (1946-1957). En 1946, elle est désignée comme déléguée canadienne du tout nouveau Fonds international des Nations Unies pour le secours à l’enfance (UNICEF), aujourd’hui le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Lorsqu’elle prend sa retraite en 1967 après avoir gravi de nombreux échelons, elle est considérée comme « l’une des femmes les plus haut gradées et les plus influentes des Nations Unies de l’époque ». Pendant son passage à l’UNICEF, elle occupe notamment le poste de directrice adjointe des programmes de 1957 à 1967.

Héritage

Adelaide Sinclair reçoit plusieurs distinctions pour avoir consacré sa vie à la fonction publique. En 1945, elle devient officière de l’Ordre de l’Empire britannique (O.B.E.) pour « son enthousiasme infatigable, son tact, son jugement et sa capacité incroyable à faire du SFMRC une unité des plus efficaces et disciplinées ». En 1967, elle est nommée officière de l’Ordre du Canada (O.C.) pour ses contributions au pays en tant que directrice du SFMRC et pour son travail auprès de l’UNICEF. L’année suivante, elle se voit décerner un doctorat honorifique en droit de l’Université de Colombie-Britannique.

Adelaide Sinclair décède le 19 novembre 1982 à Ottawa. Elle est enterrée aux côtés de son époux au cimetière Mount Pleasant, à Toronto. En 2012, un buste à son effigie est dévoilé au Musée naval d’Halifax dans le cadre de l’inauguration d’une exposition marquant le 70e anniversaire du SFMRC. Le buste est une création de Christian Corbet, sculpteur en résidence de la MRC.