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Abénaquis de la vallée du Saint-Laurent

À la fin des années 1670, dans le contexte de conflits avec les colons de la Nouvelle-Angleterre, quelques centaines d'Abénaquis viennent trouver refuge dans la vallée du Saint-Laurent.

Abénaquis de la vallée du Saint-Laurent

À la fin des années 1670, dans le contexte de conflits avec les colons de la Nouvelle-Angleterre, quelques centaines d'Abénaquis viennent trouver refuge dans la vallée du Saint-Laurent. Ils s'installent d'abord dans la région de Québec, le long de la Rivière Chaudière, avant de migrer vers l'ouest à la fin du XVIIe siècle. Ils se divisent alors en deux communautés : Odanak (Saint-François) et Wôlinak (Bécancour). Le village d'Odanak est le plus populeux, regroupant plus de 1500 personnes à la fin du Régime français, tandis que celui de Wôlinak en compte moins de 300.

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les Abénaquis font partie des Sept Nations du Canada. Vu leur emplacement au sud du Saint-Laurent, leurs villages sont considérés comme des lieux de défense stratégiques pour la Nouvelle-France. Les Abénaquis jouent un rôle militaire actif sur la scène nord-américaine jusqu'à la guerre de 1812. Leur population diminue après la Conquête en raison de la guerre et de la maladie, pour compter environ 550 personnes dans la vallée de Saint-Laurent au milieu du XIXe siècle.

Les Abénaquis d'Odanak et de Wôlinak pratiquaient l'agriculture et consacraient plusieurs semaines par an à la chasse. Ils fréquentaient surtout les territoires situés au sud du Saint-Laurent, mais au début du XIXe siècle, lorsque le gibier s'est fait plus rare, ils se sont aventurés de plus en plus souvent au nord du fleuve, ce qui a provoqué de vives tensions avec les Algonquins. Depuis les premières décennies du XIXe siècle, l'importance de la chasse a décliné rapidement dans la vie des Abénaquis, qui se sont tournés vers la production et la vente de produits artisanaux, notamment des paniers tressés. Chez les Abénaquis d'Odanak, la confection de ces paniers est devenue une activité économique, qui a été très rentable jusqu'au début du XXe siècle; l'essentiel de la production était vendu aux États-Unis.

Depuis 1986, les communautés d'Odanak et de Wôlinak sont réunies au sein du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki. Le conseil promeut la croissance des communautés abénaquises, l'acquisition de territoires de chasse et de pêche, l'expansion des plantations de pins et le développement de petites et moyennes entreprises variées. En 2007, la population abénaquise du Québec était d'environ 1900 personnes, dont 1500 à Odanak et 400 à Wôlinak. De plus petites communautés et des groupes de familles abénaquises vivent ailleurs au Québec.

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