La mode n’a pas souvent été animal-friendly. Brigitte Bardot en PLS, l’industrie a pendant longtemps malmené la faune. Les temps changent et la fourrure est en perte de vitesse, n’en déplaise aux quelques Cruella qui ne jurent encore que par le vison. Reste que les peaux exotiques sont toujours parmi les plus recherchées chez les amateurs de Birkin et que le cuir est loin de disparaître des rayons. La mode n’est clairement pas l’industrie la plus cruelty-free mais là voilà bien décidée à célébrer nos amis les bêtes sans les blesser. Tout a commencé à la Fashion Week Haute Couture de janvier 2023. C’est à Schiaparelli que revenait la tâche d’ouvrir les festivités et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont fait parler. Avec son défilé de têtes d’animaux ultra-réalistes, notamment le lion arboré par Kylie Jenner, la maison de la place Vendôme a enflammé les Internets.
Il y a ceux qui louent la performance, ceux qui accusent la marque de glorifier les trophées de chasse. Le débat n’est pas tranché (même si la Peta s’est rangée du côté des premiers) mais il semblerait que Schiaparelli soit au devant de la tendance. A Paris, Chanel a fait plus soft mais a tout de même transformé le décor du show Couture en drôle de bestiaire en bois. C’est cependant à New York, où la Fashion Week prêt-à-porter printemps-été 2023/2024 vient de commencer, que les animaux s’affichent véritablement.
New York passe aussi en mode safari
La preuve chez Collina Strada. La jeune créatrice montante de la scène new-yorkaise, mélangeant plaidoyer écolo et élégance street, ne se contente pas d’un imprimé chien (présenté avec la bestiole qui a servi de modèle) ou capybara (le rongeur préféré des internets). Ce sont surtout les maquillages, réalisés par Isamaya Ffrench, qui ont pris la horde d’invités par surprise. De simples prothèses d’oreilles animalières, les visages de certains mannequins se sont transformés en délire complet. Reptiles, oiseaux, rongeurs, canidés… Le résultat est aussi spectaculaire qu’effrayant.
Pas sûr que ces derniers soient portables à la ville (ou bon courage à vous) mais l’effet est là. On préférera peut-être les oreilles de lapin ou les cornes de béliers du show Private Policy. Plus facile à arborer, pas à assumer. Si les défilés s’entichent de délires animaliers, dans les dressings du commun des mortels, cela se traduira surement plus facilement avec les bonnes vieilles recettes : des prints ou de la peau (comme les pièces en shearling de chez Khaite). On y va molo…