Végétaliser les toits et les murs
Focus
Mise à jour le 04/07/2024
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Renforcer la place du végétal constitue un véritable enjeu pour les villes d’aujourd’hui et de demain, face à la double crise du climat et de la biodiversité.
La végétalisation du bâti a un rôle à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique (atténuation des îlots de chaleur en ville, amélioration de l'isolation thermique des bâtiments) et dans la protection de la biodiversité à travers des zones de refuge créées qui constituent un relai pour la biodiversité.
Le bâti végétalisé intervient en complément des autres formes de végétalisation de la ville (parcs et jardins, espaces verts en cœurs d'îlots, plantations sur l'espace public ou non).
Le bâti végétalisé intervient en complément des autres formes de végétalisation de la ville (parcs et jardins, espaces verts en cœurs d'îlots, plantations sur l'espace public ou non).
Retrouvez ici toutes les actions mises en œuvre par la Ville de Paris et des renseignements pour végétaliser votre immeuble.
Vidéo Youtube
Qu'est-ce que la végétalisation du bâti ?
La présence du végétal n’est pas seulement réservée aux jardins. : toits et murs peuvent aussi accueillir des surfaces végétalisées.
Les toitures végétalisées
Il existe plusieurs typologies de toitures végétalisées, qui dépendent principalement de l’épaisseur de substrat mis en place (le substrat est le support de culture dans lequel on plante ou sème les végétaux).
Plus cette épaisseur est importante, plus les strates végétales peuvent être variées. C’est la capacité portante de la toiture, c’est-à-dire le poids qu’elle est capable de supporter, qui détermine l’épaisseur de substrat qui peut être installée.
4 types de strates végétales pour végétaliser un toit
Crédit photo :
Coppélia Pereira Von Temspky
STRATE INTENSIVE | Avenue de France (13e)
Crédit photo :
Jean Pierre Viguié
STRATE SEMI-INTENSIVE | Ecole Lacordaire (15e)
Crédit photo :
Héloïse Mangin
STRATE SEMI-NATURELLE | Avenue de la Porte d'Ivry (13e)
Crédit photo :
Clément Dorval
STRATE EXTENSIVE | Avenue de la Porte d'Ivry (13e)
Crédit photo :
Clément Dorval
Les murs végétalisés
On distingue deux grandes catégories de végétalisation verticale :
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les végétalisations par plantes grimpantes avec plantation en pied de mur
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les systèmes hors-sol où le support de culture est directement accroché au mur.
La Ville de Paris privilégie la plantation en pied de mur : en effet, les systèmes de culture hors-sol sont très consommateurs en eau et nutriments et nécessitent un entretien important pour en assurer la pérennité.
La végétalisation par plantes grimpantes peut se faire avec ou sans support, en fonction du type de plante choisie : certaines plantes s’accrochent seules à la paroi avec leurs ventouses ou crampons (par exemple la vigne vierge ou le lierre); d’autres vont avoir besoin d’un support fixé sur la paroi afin de pouvoir s’y accrocher elles-mêmes (plantes volubiles, dont la tige s’enroule seule autour du support) et d'autres devront être attachées (plantes à palisser).
Végétalisation verticale : avec système d'accroche (à gauche) et sans système d'accroche (à droite)
Crédit photo :
Coppelia Pereira Von Tempsky
Exemple de mur végétalisé | Parc de Belleville (20e)
Crédit photo :
Christophe Noël
Les bienfaits de la végétalisation du bâti
Toits et murs constituent des espaces propices au développement de la nature et la biodiversité, avec des bienfaits concrets :
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Des zones de refuge et de relais pour la biodiversité : lieux d’accueil, de circulation, de reproduction et d’alimentation pour les communautés d’oiseaux et d’insectes ainsi que la microfaune et la flore sauvage indigène.
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Une amélioration du cadre de vie des habitants : un nouveau paysage dans la ville, mais aussi des avantages pour le bâtiment (meilleur confort thermique, protection de l’étanchéité des toitures), rafraîchissement de l’air par évapotranspiration, des lieux propices au développement du lien social lorsqu’ils sont accessibles, ou encore à la production en hyper proximité d’aliments à haute valeur environnementale lorsqu’ils sont exploités en agriculture urbaine.
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Pour la ville : lutte contre l’effet d’îlot de chaleur urbain et meilleure gestion par rétention des eaux pluviales.
Les bénéfices du bâti végétalisé
Crédit photo :
Coppelia Pereira Von Tempsky
La Ville de Paris s'engage et végétalise son bâti
Depuis 2014, les murs et les toits de Paris se verdissent à la faveur de la biodiversité.
Dès 2014, la Ville de Paris a souhaité accélérer la végétalisation du bâti parisien, avec la création d’un service technique et d’un budget dédiés à cet objectif.
En 2020, la Ville s’est fixé un objectif de 150 hectares de bâti végétalisé en 2026 à Paris (soit +30 hectares). Un effort particulier est porté à la végétalisation des équipements municipaux, avec 200 nouvelles végétalisations prévues sur la période 2020 - 2026.
Un exemple d’aménagement en faveur de la biodiversité :
la toiture de l’école des Amandiers (20e)
Les toitures terrasses de l’école des Amandiers ont été végétalisées en 2022 en suivant un fil conducteur : la création d’un habitat pionnier pour la faune et la flore.
Sur une surface totale de 650 m², les variations d’épaisseur et de nature du substrat ont permis de planter près de 120 espèces différentes : herbacées, vivaces, crassulacées, mousses, arbustes… dont des espèces nectarifères et fructifères.
Crédit photo :
Sonia Yassa
Crédit photo :
Sonia Yassa
Cette palette diversifiée multiplie les lieux d’accueil et de nourriture pour la faune (insectes, notamment pollinisateurs, oiseaux, etc.) et favorise également l’installation des micro-organismes du sol et des espèces animales associées. À son tour, cette faune contribue au développement de la flore.
Variétés fournissant accueil et nourriture pour la faune
Crédit photo :
Sonia Yassa
Point d'eau favorisant l'accueil de la biodiversité | Ecole des Amandiers (20e)
Crédit photo :
DEVE
Des aménagements spécifiques ont été conçus pour créer des zones refuges : amas de roches ou de bois morts, tas de tuiles, de sable et de gravillons, points d’eau temporaire, nichoirs à oiseaux et gites à chauves-souris.
Sable, gravillons, briques, pour attirer la faune
Crédit photo :
DEVE
Un tas de bois sert de refuge pour les insectes
Crédit photo :
DEVE
Un exemple de projet créateur de lien social :
le potager pédagogique sur la toiture du collège Pailleron (19e)
Lorsque les caractéristiques de la toiture le permettent, celle-ci peut devenir un lieu privilégié pour développer des projets d’agriculture urbaine, participatifs et productifs, créateurs d’emplois, de produits alimentaires locaux et de lien social.
Depuis 2016, la Ville de Paris conduit ainsi un programme de développement de l’agriculture urbaine à travers les appels à projets « Parisculteurs », qui permet de proposer des sites (notamment en toiture) à des porteurs de projets afin qu’ils y développent une activité agricole.
C’est par exemple le cas du projet du toit à ma cuisine, installé sur une toiture du collège Pailleron (19ème). L’association Veni Verdi y cultive un potager (650 m²) en association avec les collégiens dans le cadre d’un projet pédagogique, en lien avec l’équipe enseignante. Le projet comporte aussi des animations de sensibilisation aux enjeux environnementaux. La production (une centaine de kilos par an) est vendue (à des tarifs très faibles) ou donnée.
Un potager sur le toit du collège Pailleron (19e)
Crédit photo :
DEVE
Sur le toit du collège Pailleron, l'association Veni Verdi fait pousser des tomates.
Crédit photo :
DEVE
Pour en apprendre plus sur les projets Parisculteurs :
Plus d'équipements publics végétalisés
Parallèlement à son soutien à la végétalisation du bâti privé, Paris renforce la végétalisation de ses propres équipements.
Pour gérer les projets sur son patrimoine bâti, la ville de Paris dispose d’un service chargé d'installer des couvertures végétales partout où c'est possible : écoles, crèches, bibliothèques, équipements sportifs et conservatoires parisiens.
Exemples de végétalisation du patrimoine de la ville
École, rue la Grange Batelière (9e)
Crédit photo :
Frederic Combeau
Toit de la crèche, rue des petites écuries (10e)
Crédit photo :
Frederic Combeau
Centre sportif La Faluere (12e)
Crédit photo :
DEVE
École, rue Boursault (17e)
Crédit photo :
Frederic Combeau
Mur végétalisé du jardin Pauline Garcia Viardot (9e)
Crédit photo :
Dana Escalera
Comment végétaliser son immeuble ?
Le projet de Plan Local d’Urbanisme Bioclimatique (PLUB) adopté par le Conseil de Paris le 5 juin 2023 renforce les dispositions en matière de végétalisation du bâti : tout projet immobilier devra prévoir une végétalisation du bâti, avec pour les toitures végétalisées, une épaisseur de substrat minimum de 25 cm pour les constructions neuves et de 15 cm pour les réhabilitations.
Pour accompagner les copropriétés désireuses de végétaliser leur cour ou toiture, la Ville de Paris a mis en place plusieurs outils (téléchargeables dans la rubrique "ressources"):
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Un guide des toitures végétalisées et cultivées, disponible gratuitement, pour accompagner tous les projets de végétalisation de bâti.
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Une fiche pratique pour vous guider dans la création d’un mur végétalisé avec des plantes grimpantes.
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Le programme Coproasis lancé en 2023 en partenariat avec l’Agence Parisienne du Climat : toute copropriété porteuse d’un projet de végétalisation peut se porter candidate pour bén��ficier d’une aide financière jusqu’à 5.000€ pour la réalisation d’études techniques et jusqu’à 80% et 30.000€ pour la réalisation du projet. Plus d’informations sur paris.fr et sur le site de l’Agence Parisienne du Climat.
Et pour les bailleurs sociaux ?
La Ville de Paris soutient financièrement les bailleurs sociaux pour les inciter à désimperméabiliser et végétaliser leur patrimoine, soit dans le cadre d’une rénovation énergétique, soit indépendamment de travaux sur le bâti.
Ainsi, depuis 2014, près de 10ha de surface de bâti végétalisé ont été créés sur le parc des bailleurs sociaux grâce à l’accompagnement de la Ville de Paris.
Un nouveau dispositif de financement, dédié à la création d’ilots de fraicheur, a été mis en place en 2022. Il vise à améliorer le confort d’été des habitants par un rafraichissement global du bâti et de la parcelle dans laquelle il s’inscrit. Les actions subventionnées concernent les équipements de rafraichissement, la désimperméabilisation des sols (notamment le retour à la pleine terre) et la végétalisation (murs, toitures & pleine terre). En 2022 et 2023, le dispositif a ainsi permis de financer 89 opérations.
Résidence Paris Habitat (20e)
Crédit photo :
Frédéric Achdou
Vue d'un balcon végétalisé | Résidence Paris Habitat (20e)
Crédit photo :
Frédéric Achdou
Ressources
Le guide des toitures végétalisées s’adresse à toute personne intéressée par la réalisation d’une toiture végétalisée (professionnel ou non), en l’accompagnant dans toutes les étapes nécessaires, de la conception à la mise en œuvre du projet. Il propose de nombreuses fiches techniques sur les différentes thématiques à traiter (structures porteuses, eau, étanchéité, mise en œuvre du projet…) et rappelle les principaux textes règlementaires nationaux et locaux en rapport avec la végétalisation des toits.
Une fiche pratique pour vous guider dans la création d’un mur végétalisé avec des plantes grimpantes
Pour réaliser des aménagements favorables à la biodiversité : le guide « le vivant dans le bâti »
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