Les fragrances défilent et la rose, elle, reste éternelle. Ingrédient incontournable de la parfumerie, déjà utilisée dans l'Antiquité gréco-romaine, elle se décline aujourd’hui en deux variétés emblématiques : la Rosa Damascena, qui provient de Bulgarie, de Turquie ou encore du Maroc, et la Rosa Centifolia, principalement cultivée à Grasse, dans le sud de la France.
"Il existe également une région mythique de la rose en Arabie Saoudite, dans la ville de Taïf", ajoute Jean Jacques, parfumeur de la Maison Caron. "Cette rose ultime, dotée d’une senteur unique, reste très peu utilisée car il n’y a pas vraiment d’industrie organisée autour d’elle."
La rose, des champs au parfum
Cueillies au printemps, entre avril et juin selon la météo, les roses sont ramassées dès le lever du jour. "La plupart du temps, les unités d’extraction sont situées très près des champs car il faut travailler la fleur rapidement après l’avoir collectée pour préserver son odeur originelle", explique le spécialiste.
Les fleurs sont ensuite traitées selon deux principales techniques : la distillation, qui permet d’obtenir de l’eau de rose et de l’essence de rose, et l’extraction par solvants volatiles, à la suite de laquelle sont récupérés la concrète de rose puis l’absolu de rose.
En parfumerie, ce sont l’essence de rose et l’absolu de rose qui sont exploités. "Ces deux ingrédients n’ont pas la même odeur", précise Jean Jacques. "L’essence dégage des notes très puissantes, avec des facettes un peu plus végétalisées selon les variétés, tandis que l’absolu oscille entre des variations chaudes, miellées et fruitées."
Ces élixirs naturels sont ensuite incorporés en soupçon dans les différentes créations imaginées par les plus grands nez. Relativement rares et coûteux, ils ne sont pas systématiquement utilisés et sont souvent mêlés ou remplacés par des notes de synthèse. "La palette d’ingrédients synthétiques à disposition des parfumeurs comprend beaucoup d’odeurs rosées", indique le parfumeur de la Maison Caron. "Il n’est donc pas très compliqué de créer une jolie odeur de rose à faible coût. Mais rien ne peut remplacer la beauté d’une essence de rose. Il y a une puissance, une richesse, une odeur vivante qui est absolument unique."
Rose : un ingrédient qui frappe en plein cœur
Romantique à souhait, la rose s’exprime au cœur d’un parfum. Au sein de la pyramide olfactive, rappelons que les notes de cœur font éclore l'odeur caractéristique de la fragrance, pouvant déployer leurs effluves pendant plusieurs heures : "L’essence de rose, volatile, fraîche et scintillante, va plutôt pointer en tête", développe notre expert. "L’absolu, plus miellé, va quant à lui venir enrichir le fond du parfum."
Pour cette raison, les deux ingrédients jouent régulièrement les complices. Les associer permet de créer un lien dans le parfum et de faire tenir l’effet rosé plus longtemps : "Parce qu’ils offrent un large éventail de subtilités, l’essence et de l’absolu permettent ainsi d’investir de nombreux territoires olfactifs", ajoute Jean Jacques.
Des accords olfactifs harmonieux autour de la rose
Parmi les mariages qui fonctionnent très bien, citons l’alliance de la rose et du patchouli, mais aussi le mariage de la rose avec l’ambre qui est une valeur sûre, tout comme les accords gourmands, avec la vanille ou les fruits rouges. "Le véritable challenge, c’est d’emmener la rose là où on ne l’attend pas, dans de nouvelles aventures, en la faisant par exemple flirter avec le concombre ou avec le poivre blanc", souligne le parfumeur.
Mais quelle que soit l’association choisie, la rose apporte toujours une note d’élégance joyeuse à l’ensemble. "C’est une odeur rassurante ancrée dans notre ADN olfactif", analyse Jean Jacques. "Elle ressuscite nos souvenirs d’enfance, nous rappelle les premiers bouquets de roses offerts à nos mamans." Et d’ajouter : "Pour moi, la rose évoque aussi cette élégance à la française, ce chic parisien intemporel."
Découvrez notre sélection de parfums à base de rose dans le diaporama ci-dessous.