Le tueur, violeur en série et pédocriminel belge Marc Dutroux renonce "pour le moment" à réclamer une libération anticipée. Ce mercredi 21 octobre, son avocat, Maître Bruno Dayez, en a informé la presse, rapporte notamment Le Parisien.

Un renoncement décidé au lendemain de la remise d'une nouvelle expertise psychiatrique, estimant que le Belge âgé de 63 ans présente "un risque élevé de récidive", et ne constatant "aucune évolution favorable", cite le quotidien belge Le Soir. "Seul un maintien dans un cadre strict et fermé permettra d'éviter à la société de courir un danger."

Débouté par une nouvelle expertise psychiatrique

Cette nouvelle expertise psychiatrique, la première depuis 2013, avait été demandée par les avocats de Marc Dutroux, dans l'espoir d'une mise en liberté conditionnelle. Elle avait été accordée par le tribunal de l'application des peines (TAP) de Bruxelles fin octobre 2019, à l'issue d'une audience, tenue en présence des parties civiles. 

C'est sur cette expertise psychiatrique, menée par trois experts, que cinq juges du TAP auraient dû se prononcer sur la demande de Marc Dutroux. Sa remise en liberté n'aurait pu être validée qu'à l'unanimité des voix.

Condamné à la perpétuité en 2004, après sept ans de détention provisoire, Marc Dutroux vit depuis à l'isolement, à la prison de Nivelle, dans le centre du pays. 

Entre juin 1995 et août 1996, cet électricien a enlevé, séquestré et violé, six fillettes et adolescentes belges, à l'un de ses domiciles, près de Charleroi, en Belgique. Il en a assassiné deux, et en a laissé deux autres mourir de faim. L'affaire avait profondément choqué la France et la Belgique.

Pour son avocat, Me Dayez, ce sont ces conditions de détention qui sont "responsables" de l'état psychique de son client, tel qu'évalué par les experts.

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Ne pas dépasser 25 ans de prison

Marc Dutroux avait demandé une première fois sa mise en liberté conditionnelle en 2013. Elle avait été refusée par le TAP. Son ex-épouse, Michelle Martin, complice de ses crimes, avait cependant été libérée l'année précédente, après avoir passé 16 ans derrière les barreaux, sur les 30 auxquels elle avait été condamnée.

En 2017, l'un de ses avocats, Me Bruno Dayez, avait annoncé vouloir que son client sorte de prison en 2021, soit après 25 ans d'incarcération. 

Début 2018, Me Dayez avait même défendu l'idée que personne ne devrait passer plus d'un quart de siècle en prison, dans son livre Pourquoi libérer Marc Dutroux, rappelle l'AFP. "Je demande l'abolition de la peine perpétuelle, tout comme on a aboli la peine capitale. C'est une peine de mort à vie une forme de torture inacceptable, avait-il déclaré au Parisien. Le public est avide de répression, on lui fait croire que plus on punit, mieux c'est. Mais la prison ne sert qu'à fabriquer de l'exclusion."

Me Dayez avait affirmé, en 2018, vouloir trouver "une communauté religieuse" pour Marc Dutroux, qu'il estime "non-réinsérable". Ces dernières années, l'homme, décrit comme un psychopathe, a adressé des lettres à des familles de victimes.

En 1989, Marc Dutrouc avait déjà été condamné pour séquestration et viol de mineurs. Il avait obtenu une mise en liberté conditionnelle en 1992, contre l'avis des experts psychiatriques, et du procureur.