C’est un rêve que cultivait depuis longtemps le concept-store culte du Boulevard Beaumarchais. Celui de quitter un peu ses murs tant chéris des parisiens et des touristes pour aller retranscrire son esprit si singulier, savant mix d’authenticité, de design et de curiosités, dans un lieu où il ferait bon vivre au quotidien.

Trouver « pied-à-terre » dans la capitale n’est pas une affaire facile, mais tout porte à croire que Merci avait la chance de son côté ce jour-là. A deux pas de sa célèbre adresse l’attendait un trésor : un appartement typiquement parisien qui n'avait pas connu de rénovation depuis la fin du XIX ème sicèle. En mai dernier, la marque y a emménagé avec une cohorte de meubles et d’objets chargés d'histoires dans le but de partager son intimité, ses valeurs (l'amour du beau, de l'utile, du quotidien) avec le public le temps de quelques heures autour d'une visite des lieux et d'ateliers lifestyle.

Un appartement chargé d'histoire(s)

Daté de la fin du XIX ème siècle - 1870 très précisément - ce nouveau lieu de rendez-vous est à lui seul une page ouverte sur l’histoire des appartements parisiens et de leurs mutations. 115 m² empreints d’histoires, de multiples détails d’époque et forcément de bonheur en prévision pour les curieux…

Ici tout est d’époque, à commencer par la cuisine qui semble presque échappée d’une maison de campagne tant elle respire les cuisines d’antan. L’authenticité est le maître mot de cette pièce qui cultive au détail près l’esprit Merci. Hors de question de feindre ou de contrefaire ici. L’équipe style de la marque a employé sa méthode favorite pour mettre en valeur chaque pièce de cet écrin d’exception : révéler l’existant, l’original, et quand ce n’était guère possible jouer la carte du contemporain pour combler. Ce fut la règle appliquée notamment au sol de 300 tomettes d’époque présentes dans la cuisine. Certaines étant trop endommagées pour être employées, l’espace vide a été comblé par du béton.

Le reste de la pièce surfe allègrement sur ces détails d'antan accompagnés de nouveautés savamment choisies pour leur potentiel rétro. Ainsi, table industrielle des années 50 (vendue chez Merci) et chaises de bistrot anciennes en métal perforé chinée côtoient réfrigérateur rouge SMEG et cuisinière Falcon aux airs résolument fifties. Sur les murs, d’un côté, zelliges noirs de chez Emery&Cie pour délimiter le coin cuisson. De l’autre, pan entier de rangements partagés entre étagères et grande armoire à l'esprit garde-manger dans laquelle s’accumule la vaisselle issue de la collaboration entre Merci et Serax.

Des pièces pour raconter hier, aujourd'hui et demain

Si les traces d’antan ne manquent pas, l’une des plus discrètes se cache dans l’un des murs de la cuisine et s’ouvre sur la salle à manger : un passe-plat quasi invisible qui permettait jadis aux propriétaires de recevoir sans que les invités soupçonnent l’agitation de rigueur derrière les fourneaux.

Merci aurait pu jouer la carte tendance de la cuisine ouverte sur la salle à manger, mais il lui a été préféré l’option rénovation. Le bois des murs a été re-nourri, les élégantes peintures qui surmontent les boiseries ont été restaurées par un peintre et petite fantaisie supplémentaire : le plafond mouluré a été repeint dans un léger rose de chez Ressource.

Lieu de réception par excellence, la salle à manger compile ainsi les secrets d’un temps lointain et exigeant où tout ce qui affichait une vertu pratique au quotidien devait être dissimulé à tout prix. Le passe-plat n’est ainsi pas le seul a profité des avantages des murs trompe-l’œil : placards et cheminée avec chauffe-plat en céramique disparaissent eux aussi en un regard. La collection de vestiges de la vie quotidienne du XIX ème crée un intéressant contraste avec les pièces contemporaines sélectionnées par Merci : une ribambelle de chaises design et dépareillées sans oublier l’imposante suspension « Kute » en acier tressé main de Mark Eden Schooley, vendue chez Merci.

Ensuite, un beau vestibule repeint dans un vert plein de mystère s'ouvre sur un salon typiquement haussmannien avec son plafond et ses murs avec moulures. On y retrouve des objets cultes comme la sublime suspension "Brass" signée Paola Navone pour Gervasoni ainsi que de nombreux souvenirs de voyage du directeur artistique de la marque, Daniel Rozenstroch : poteries marocaines, des vases poétiques ou des œuvres d’art singulières prêtées par la School Galery. Cette pièce de vie prend aisément des airs de galeries d’art où il ferait bon vivre et malgré la différence d’âge et de styles de ces objets, l’ensemble vit en harmonie.

Attenant au salon, la chambre parentale s’apparente à un vrai havre de paix au cœur de la ville, à la fois hors du temps et à contre-temps. Comme le reste de l'appartement, elle mixe une nouvelle fois meubles et objets chinés à des pièces disponibles au concept-store : tables d’appoint en céramique, vases en papier mâché et incontournable linge de lit en lin de la marque. Au centre de la pièce, le lit trône comme une invitation à la paresse avec vue sur le boulevard Beaumarchais, le bruit en moins. Une armoire vintage des années 50 fait à la fois office de tête de lit et de dressing. Sa disposition structure la pièce et permet de cacher élégamment la porte qui mène au WC et à la salle de bains où s'affichent encore quelques élégantes traces d'un temps révolu avec un incroyable vitrail.

Ouvert sur inscription via le site Internet de Merci, le « pied-à-terre » proposera des ateliers et des discussions autour de la culture, de l’art de vivre ou du bien-être. Des valeurs, des sujets qui s'exposent dans chacune des pièces de cet appartement au charme peu commun...

>> Pour s'inscrire rendez-vous sur le pied-à-terre Merci