Ce qui ne devait être qu’une série parmi tant d'autres proposées par Netflix, s’est finalement transformée en un phénomène qui a dépassé les frontières du numérique pour déclencher une ferveur inédite autour des échecs.
"Le jeu de la dame" : le coup de projecteur sur les échecs
Le 20 octobre 2020, à l’aube du second confinement, la plateforme de streaming en ligne lançait “ Le jeu de la dame ”, le parcours de vie romanesque d’une orpheline devenue prodige des échecs, d'une femme dans un milieu d'hommes durant la Guerre froide. Interprétée par la stupéfiante Anya Taylor-Joy, Beth Harmon dont le talent n’a d'égal que son addiction aux anxiolytiques enchaîne les parties d’échecs victorieuses autant qu’elle lutte contre ses propres démons. Si la série aux 62 millions de visionnages (un record pour Netflix) touche du doigt le génie de sa pièce maîtresse grâce à un scénario magistral porté par des acteurs tout aussi géniaux, un esthétisme saisissant et une colorimétrie extraordinaire, nombreux sont les joueurs d'échecs professionnels qui saluent le réalisme des parties disputées. C’est ici une double prouesse qui est réalisée : rendre les échecs captivants pour les néophytes, tout en ravissant la communauté des joueurs. Pour représenter le plus fidèlement possible les parties jouées, le réalisateur Scott Frank s’est entouré d’experts tels que l’auteur, professeur et entraîneur américain Bruce Pandolfini ou le grand maître international Garry Kasparov pour concevoir ces scènes fondamentales. Adaptée du roman de 1983 de Walter Tevis, la série " The Queen’s Gambit " (en VO) fait ainsi référence à un coup d’ouverture bien connu des amateurs d'échecs.
Sur fond de compétition, “Le jeu de la dame” sonde le génie dans sa transversalité à travers le regard transperçant de celle qui interprète Beth Harmon. Mais est-ce l’unique origine du regain de popularité des échecs ?
Un objet d’exception
Si les recherches liées aux échecs sur Google, les ventes de plateaux et les inscriptions sur la plateforme de jeux en ligne Chess.com ont explosé ces deux derniers mois, atteignant +89% de requêtes sur Pinterest, l'engouement pour les échecs n’est pas si soudain qu’il en à l'air. Au printemps puis à l’automne, les confinements répétitifs ont rendu leurs lettres de noblesse à nos jeux de société. Plus encore aujourd'hui pour occuper nos longues soirées de couvre-feu, ils retrouvent une place privilégiée dans nos familles comme dans nos salons. Certains se sont laissé tenter par les puzzles, d’autres ont fait le choix de s’exercer sur cet objet bicolore aux détails minutieux (peut-être après avoir (re)vu la partie d'anthologie dans Harry Potter à l'école des sorciers).
Au-delà de son apparence inaccessible, trop complexe ou carrément désuète, l’échiquier demeure un élément sophistiqué qui célèbre les perspectives, la précision et la réflexion. En bois, en marbre, en bronze, en cristal ou même en carton, il s’expose à l’envi sur une table basse ou une enfilade au même titre qu’une sculpture ou un vase. Pour preuve, les plus grandes maisons de mode en proposent : de Hermès à Ralph Lauren pour ne citer qu’elles. À rebours de l’éphémère, du tout plastique et de l'individualité, les échecs s’inscrivent dans une dimension qui prend le temps, qui dure et qui rassemble au moins le temps d'une partie.
À exposer ou pour s'entraîner dans l’espoir de prendre la reine de Beth Harmon, voici les plus beaux échiquiers à shopper.