Le rendez-vous est pris au 12 Boulevard Malesherbes, à deux pas de l’illustre église de la Madeleine. Jadis ici, le Tout-Paris, le littéraire en tête, aimait flâner, se réunir et se divertir. C’était le temps des Années folles, celui où une génération dites perdue, menée par les Francis Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway, cultivait son amour éperdu des tendres nuits parisiennes et aimait faire escale au Florida pour un séjour parisien. 

Un hôtel hommage aux années folles

Quand on passe la porte cochère de l’Hôtel Florida, on pourrait presque entendre un air de jazz qui faisait fureur lors de cette décennie follement clinquante. Le visiteur embarque alors pour un aller-direct vers cette époque restée célèbre en ayant alimenté foule de films et de livres. Charme feutré de l’entrée, grand rideau en velours, sol graphique en marbre, vert profond au mur : dès le départ, le décor impose en filigrane sa décennie favorite, quelque part entre les années 20 et 30. Au mur, une photographie en noir et blanc atteste l'existence de ce passé glorieux de l'adresse. 

Photo : Un salon rose aux airs de boudoir où patienter dans une atmosphère très Art déco.

Vidéo du jour

Une fois la réception passée, un exquis lobby rose aux murs roses attend ses hôtes pour un verre ou une pause lecture. Fauteuils en velours tout en courbes, moquette à motif fleuri et, comble du chic, jukebox vintage à l’américaine façonnent un coin détente aux airs feutrés où il fait bon décompresser. Cette décontraction sophistiquée convoque les origines de l’hôtel, quand les écrivains américains atterrissaient au Florida pour leurs longues escales parisiennes.

Une adresse signée par le duo Liautard and The Queen

Rencontre fascinante d’un New York des années 20 et d’un Paris des Années folles, l’adresse au passé prestigieux dépoussière le style Art déco avec maîtrise en lui injectant une touche glamour supplémentaire en provenance des seventies, autre décennie bénie.

À la tête de cette rénovation majeure – entendez : 1 700 m2, sept étages, 39 chambres et suites -, le tout en plein cœur de la capitale - le cabinet d’architectes Liautard and The Queen souhaitait faire revivre cette histoire riche en références architecturales et culturelles, sans tomber dans le mauvais pastiche d’un genre vu et revu en décoration intérieure. Habitué à renouveler le style Art déco, pratiquer l’art de la chine et concevoir des espaces pensés pour perdurer à l’aide de matériaux durables, Soraya Djemni-Wagner et Maxime Liautard livrent ici un aperçu XXL de leur talent pour créer des univers qui retiennent l’attention. Chaque chambre a été conçue avec le même soin apporté au confort et aux détails, le même désir de confectionner une véritable expérience… parisienne à souhait.

Photo : Une chambre Deluxe sous les toits, rencontre habile d'un style Art déco aux détails seventies

Des chambres aux décors singuliers pour des expériences uniques

Car l’Hôtel Florida affiche une particularité hautement parisienne : il investit un bâtiment d’angle, devancé d’une proue, comme seuls les plans du Baron Haussmann en découpèrent. Une caractéristique qui impacte certaines chambres et dont Liautard and The Queen ont su pleinement tirer profit. Située sous les toits, l’une d’entre elles est un véritable enchantement pour les nostalgiques de ce Paris évanoui. 

Vue sur les toits en zinc, papier peint fleuri aux murs, délicate moquette au sol, petit coin salon aux lignes accueillantes, alcôve réservée au mini bar, lumière tamisée pour l’atmosphère générale, matériaux d’exception et pièces chinées avec attention façonnent un décor à l’abri du tumulte de la vie parisienne (et moderne). 

Photo : Papier peint Art déco et mobilier laqué s'accordent pour une atmosphère intemporelle.

Sur la feuille de route des architectes, l’adresse devait prendre des airs de maisons de famille, et chaque chambre emprunter des allures de petit appartement où il ferait bon prendre son temps. Classique, Supérieure, Deluxe ou Suite Junior, chacune des chambres aménagées par le duo cultive sa personnalité singulière... qui donne envie de déposer ses valises dans la capitale pour un long séjour.

Malgré leurs superficies variées allant de 18 à 50 m² pour les suites communicantes, elles essaiment chacune ces détails chinés ou neufs, spécialités de Liautard and The Queen, qui confèrent une âme fascinante au lieu. Bureau en rotin, table de chevet en miroir, lampe à poser culte des seventies ou en céramique côtoient avec une efficacité redoutable papiers peints fleuris aux accents désuets, tissus tendus ou panneautages, touches de marbre et de loupe de bois... On note une attention particulière à destination des têtes de lit qui expriment la diversité du panorama Art déco. Papier peint graphique, miroir XXL ou version tropical avec un revêtement en rotin, l'esthétique choisie du coin nuit vient illuminer ces repaires pensées comme des cocons glamour. Une élégance sensuelle renforcée par la présence de photographies de duos célèbres français, tels que les incontournables Romy Schneider et Alain Delon ou Jane Birkin et Serge Gainsbourg, qui ornent les coins détentes de plusieurs suites. Une manière arty de compléter le vocabulaire seventies de l'adresse.

Ce registre de prédilection se poursuit jusque dans le restaurant de l’hôtel, le Nepita. Grande banquette pourpre, fauteuils et tables aux lignes 70’s, grand comptoir alliant bois et marbre : l’endroit mise sur une esthétique chic et conviviale afin de calquer son décor à la carte solaire aux inspirations méditerranéennes de la Cheffe Amandine Chaignot. Le restaurant reçoit toute la journée, du petit-déjeuner à la fin de soirée, en passant par le tea-time et met un point d'honneur à accueillir autant les voyageurs de l’hôtel que la clientèle aux alentours. Une manière de partager le caractère intimiste et joyeux à la fois des lieux à tous les curieux en quête d'adresses avec un supplément d'âme.