Le 21 août paraîtra chez Grasset Orléans, nouveau roman de Yann Moix, dans lequel l'écrivain de 51 ans raconte le martyre qu'il a vécu durant son enfance, battu et maltraité par ses parents. Intitulé du nom de la ville où il a grandi, il raconte ainsi les gifles, les coups de poing, les insultes – « petit enculé » dans la bouche de sa mère – mais aussi d'autres sévices et humiliations à la limite du soutenable, comme cette nuit où ses parents l'abandonnent en pleine forêt après un cauchemar.

Dans une interview publiée le 17 août dans La République du Centre, le père de l'auteur, José Moix, nie véhément les faits relatés par son fils. 

Démenti formel

"Tout d'abord, je tiens à dire que notre fils n'a jamais été battu", affirme-t-il d'emblée auprès du média local.

Dans Panthéon (2006), Yann Moix décrivait pourtant déjà des bribes de son enfance et adolescence brisées par la maltraitance parentale. Un sujet qu'il a également abordé en interview, expliquant notamment à Franz-Olivier Giesbert, avoir été frappé avec des câbles électriques et de fouet, et battu par son père lorsqu'il rentrait le soir, alcoolisé. "Tout ça est totalement faux, affirme l'intéressé auprès de La République du Centre. Je n'ai jamais frappé mon fils à coups de câbles électriques, ou avec quoi que ce soit."

Un père qui se dit "strict"

En ce qui concerne un des récits les plus choquants de Yann Moix, disant que ses parents ont plongé sa tête dans les excréments de son père, là aussi, celui-ci dément : "J'ai des origines catalanes et ai été strict, j'en conviens, mais jamais je n'aurais été capable de faire manger ses excréments à mon fils. Prétendre cela relève de la psychiatrie, ce n'est pas possible !"

Vidéo du jour

Si José Moix reconnaît avoir donné des fessées ou "une bonne paire de claques" à son fils, il tente de les justifier par des comportements dangereux que ce dernier aurait eu : "Comme cette fois où Yann a tenté de défenestrer son frère du premier étage, appuie-t-il. Ce jour-là, oui, il a eu la correction qu'il méritait, comme le jour où il a mis la tête d'Alexandre (son frère) dans les WC et a tiré la chasse d'eau." Par ailleurs, il décrit Yann Moix comme ayant été "un ado dur".

"Aberrant"

"S'il avait vraiment été martyrisé enfant, vu qu'on habitait dans un immeuble, ne pensez-vous pas que le voisinage et nos amis de l'étage du dessus s'en seraient rendus compte ?", demande José Moix au journaliste de La République du Centre.

Il jure par ailleurs que la mère de Yann Moix n'a "jamais" "levé la main" sur lui : "[...] Comment Yann peut-il décrire sa mère lui courant après avec un couteau pour le tuer ! On croit rêver, c'est aberrant."

"S'il avait vraiment été un enfant battu, qu'on ne l'avait jamais aimé sa mère et moi, croyez-vous qu'on lui aurait payé ses études jusqu'à Sciences Po ?", demande-t-il encore, évoquant également des "voyages d'études" à l'étranger payés à leurs deux fils, et l'appartement parisien qu'il a acheté à l'auteur. 

"Notre porte reste ouverte"

José Moix déclare également que son fils aurait arrêté de leur parler "du jour au lendemain" : "Ce que j'aimerais, déjà, c'est avoir un jour une conversation, d'homme à homme, avec Yann. Ce qu'il n'a jamais accepté. Il a toujours fui. Mais notre porte reste ouverte, Yann revient quand il veut"

"La sortie du livre ne me fait pas peur, ma femme et moi avons la conscience tranquille", conclut-il.