Jugé coupable. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu sa décision, ce mardi 29 août 2023, et condamné Jean-Marc Morandini à six mois de prison avec sursis, relaie l’Agence France-Presse (AFP). Une peine similaire à celle requise par le parquet lors du procès, le 14 juin dernier.

Selon les informations du Parisien, Jean-Marc Morandini écope également d'une obligation d’une obligation de soins psychologiques et de trois ans d’inéligibilité.

Son avocate, Me Florence Rault, a rapidement fait savoir que son client ferait appel de cette condamnation. Avec une consœur, qui défend également l'animateur de CNews, elles avaient demandé sa relaxe lors du procès.

Harcèlement sexuel et travail dissimulé

L’homme de 57 ans, absent lors de l'audience du verdict, était jugé pour "harcèlement sexuel" envers un jeune comédien, seul plaignant - sur cinq - pour lequel le chef de harcèlement sexuel a été retenu contre le prévenu.  

Sous le pseudonyme de Catherine Leclerc, qu’il présentait comme une directrice de casting, Jean-Marc Morandini demandait par mail et avec insistance à ces cinq jeunes comédiens d’envoyer des photos et des vidéos d’eux nus, le pubis rasé, en train de se masturber, et parfois, d’éjaculer. Il leur promettait, en échange de ces documents à caractères sexuels, une participation au tournage de la web-série Les Faucons, qu'il produisait avec sa société Ne zappez pas ! Production. Caché derrière son écran et cette fausse identité, il avait également demandé à l'un d'eux s'il se sentait prêt à lui faire une fellation. "Vous sentez-vous de faire une fellation à JM (Jean-Marc Morandini) ? Il n'est pas n'importe qui", aurait-il formulé par courriel.

Ce jugement condamne également la société de production de Jean-Marc Morandini à 10 000 euros d’amende pour "travail dissimulé", dans le cadre de cette même série web-série. Comme le révélait Les Inrocks en 2016, cinq acteurs avaient poursuivi sa société de production pour avoir tourné plusieurs épisodes sans être rémunérés ni déclarés auprès des organismes sociaux. Ils avaient finalement reçu leur paie après l'enquête du magazine qui dévoilait l’affaire.

Déjà condamné pour corruption de mineurs

Dans ses réquisitions, lors du procès qui s'est tenu deux mois plus tôt, la procureure avait alors  dénoncé "le goût de la manipulation" de Jean-Marc Morandini, ainsi que sa "personnalité narcissique et rigide", qui "rend difficile une remise en question de lui-même." Elle a également souligné les "pressions graves" subies par les jeunes acteurs et pointé des "sollicitations explicites et réitérées" de la part du prévenu.

Pour rappel, en décembre 2022, Jean-Marc Morandini avait été condamné à une peine d'un an de prison avec sursis assortie d'une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais) pour des faits de "corruption de mineurs" commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d'échanges électroniques à caractère sexuel et d'un casting à son domicile. Là aussi, il a fait appel de cette condamnation.