Peine capitale. Deux Iraniennes lesbiennes ont été condamnées à mort par un tribunal d'Ourmia, au nord-ouest du pays, alerte l'ONG kurde Hengaw, dimanche 4 septembre 2022. 

Dans un communiqué publié sur son site, cette association des droits humains exhorte la communauté internationale à réagir, afin d'empêcher leurs exécutions.

Verdict appris en prison

Accusées de "propagation de la corruption sur terre", "promotion du christianisme", "promotion de l’homosexualité", et de "communication avec des médias opposés à la République islamique", Zahra Sedighi Hamedani, 31 ans, et Elham Chubdar, 24 ans, sont actuellement détenues dans le quartier réservé aux femmes d'une prison de cette ville, relaie l'Agence France-Presse (AFP), reprise ensuite par Le Télégramme, entre autres. Les deux jeunes femmes auraient appris le verdict depuis leur cellule il y a quelques jours, indique Hengaw.

C’est la première fois qu’une femme est condamnée à mort en Iran en raison de son orientation sexuelle.

Arrêtée le 27 octobre 2021 à la frontière avec la Turquie par les services de renseignement des Gardiens de la révolution iraniens, puis placée à l'isolement durant deux mois, l'activiste LGBTQIA+ réputée Zahra Sedighi Hamedani, qui tentait de s'enfuir, a été depuis privée du droit de consulter un avocat, précise l'ONG Hengaw. Violents verbalement, les agents de sécurité l'auraient aussi menacée de l'exécuter et de lui retirer la garde de ses deux enfants.
 
Amnesty International s'était alors indignée de son arrestation "de manière arbitraire, au mépris des normes internationales". 

Zahra Sedighi Hamedani est incarcérée "en raison de son orientation sexuelle, de son identité de genre réelle ou supposée et de ses publications et déclarations sur les réseaux sociaux en défense des droits des homosexuels, bisexuels, transgenres et des personnes intersexuées", dénonce encore la célèbre ONG, qui lançait l'alerte dès janvier 2022.
 
La trentenaire défendait les personnes LBGTQIA+ sur les réseaux sociaux, et avait participé à un documentaire sur les persécutions subies par les personnes LGBTQIA+ au Kurdistan irakien, diffusé par la BBC Persian en mai 2021. Son inculpation aurait fait suite à cette médiatisation, selon les informations d'Amnesty.
 
 

Une troisième Iranienne arrêtée

 
"Nous exhortons maintenant l’Allemagne et d’autres gouvernements étrangers à faire pression" sur l’Iran, déclare à l'AFP Shadi Amin, de l’organisation iranienne de défense des droits des personnes LGBTQ+ 6 rang, basée en Allemagne, confirme ce verdict. Et s'inquiète : "C’est la première fois qu’une femme est condamnée à mort en Iran en raison de son orientation sexuelle".

Une autre Iranienne, prénommée Soheila Ashrafi, et âgée 52 ans, a également été arrêtée pour les mêmes motifs. Elle est en attente de connaître son verdict.

En Iran, l’homosexualité est interdite et criminalisée. Des Iraniens homosexuels y sont régulièrement exécutés.