Le tricot, créateur de lien social ?

Par Victoria Marty
le tricot, vecteur de lien social
Bien plus qu’un simple loisir créatif, le tricot permet de renouer le dialogue entre deux générations.

Tricoter, c’est bon pour la santé, mais pas que. On savait déjà qu’apprendre à tricoter permet de réduire le stress de manière significative, qu’il a permis à plusieurs personnes d’arrêter de fumer ou encore qu’il soulage les tensions des malades sur le point de subir une chirurgie lourde. Mais, les bienfaits du tricot ne s’arrêtent pas là.

Le tricot, une activité intergénérationnelle et intemporelle

Bien souvent, le tricot est une affaire de famille. Et si il y a encore quelques années on pensait que ce savoir-faire aller finir par se perdre sans être transmis aux nouvelles générations, c’était sans compter sur les trentenaires d’aujourd’hui, prêtes à faire honneur au savoir-faire de leurs aïeules et à remettre le fait-main au goût du jour. Certaines ont appris le tricot petites, l’ont laissé dans un coin de leur tête avant d’y revenir des années plus tard, pour mieux le découvrir. D’autres ont appris à tricoter avec des amies, une voisine bienveillante ou une institutrice féministe « J’avais environ 8 ans, et notre institutrice (que je n’oublierais jamais), nous apprenait tous les vendredis après-midi la couture, le tricot le crochet et même la broderie ! Aussi bien aux filles qu’aux garçons, elle restera peut-être ma première image féministe » se souvient Sarah. Pour Catherine, c’est sa grand-mère qui lui a transmis le virus quand elle avait 10 ans : « ça fait 40 ans que ça dure, il est tenace ».

Vidéo du jour

Qu’il soit transmis de (grand-) mère en fille ou en dehors du cercle familial, le tricot reste un créateur de lien social unique en son genre, qui ne peut pas vraiment être remplacé, même pas par les nombreux tutos qui peuplent Youtube. Pour Emmanuelle, même si les tutos vidéo ont leur utilité (pour apprendre à rabattre des mailles sans (trop) galérer par exemple), rien ne remplace les conseils d’un tricoteuse avertie quand on sèche sur un ouvrage en cours. De plus, aucune vidéo Youtube n’aura le courage de vous dire qu'il y a un couac sur votre belle écharpe, et qu'il faut la recommencer, votre mère si. 

Le tricot, une autre manière de tisser du lien social

Et si on remplaçait l’expression « tisser du lien social » par « tricoter du lien social ». Il faut bien avouer que le tricot rassemble. Pour passer le temps, Jeanne tricote dans le métro : « on me dit souvent que je suis folle de tricoter dans le métro, que les gens doivent me dévisager, mais c’est tout l’inverse. Ceux qui me regardent sont parfois amusés mais toujours bienveillants. Il m’est même arrivé d’échanger quelques mots avec des mamies, heureuses de voir la relève assurée ».

Véritable virus, le tricot est contagieux. En voyant une de ses collègues tricoter pendant la pause déjeuner, Julia a ressorti les aiguilles à tricoter que sa grand-mère lui avait donné et a demandé à sa collègue de lui remontrer les bases, qu’elle avait déjà apprises quelques années auparavant.

Les merceries aussi profitent du regain d’intérêt pour le tricot en organisant des tricot-thés, où les débutantes peuvent venir chercher les conseils auprès des plus confirmées, autour d’un gâteau au chocolat et d’un petit thé, vous avez dit hygge ?

Quoi qu’il en soit, le tricot est bien plus qu’une technique créative, il intrigue, fait parler, brise la glace parfois, il crée une connexion, et c’est encore une raison de plus pour se motiver et apprendre à tricoter (en allant demander à quelqu’un qui sait).

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