Depuis lundi dernier, date correspondant à la journée internationale des « femmes de réconfort », vous pouvez croiser des statues de femmes dans cinq bus de la capitale sud-coréenne, et ce, jusqu’à la fin du mois de septembre. L’occasion pour les passagers de rendre hommage à ces femmes, forcées de se prostituer par l’armée japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Des statues non reconnues par l’Etat

À l’origine de ces statues, nous retrouvons Lim Jin Wook, président d’une société de transports basée à Séoul. Selon ce dernier, le gouvernement n’aurait rien à voir avec cette initiative, même si la capitale sud-coréenne semble approuver le projet. Le maire de Séoul a ainsi témoigné de son soutien en conduisant lundi l’un des cinq bus en question, l’occasion pour lui « rendre hommage aux victimes ».

Jusqu’à fin septembre, les bus passeront symboliquement devant l’ambassade japonaise dans le centre de la ville, et un clip audio expliquant l’histoire des femmes de réconfort sera joué à chaque passage devant le bâtiment. Une situation qui a pour but de ne surtout pas mettre mal à l’aise les passagers, mais plutôt de les sensibiliser davantage au sort de ces femmes pendant la guerre.  

Une période de l’Histoire longtemps niée par le Japon

Alors que le Japon a longtemps nié cette partie de son histoire, près de 200 000 femmes auraient étés prostituées de force par l’armée japonaise. Aujourd’hui, il reste seulement 37 survivantes, toutes âgées de plus de 80 ans.

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles officiaient en majorité en Corée du Sud, au Japon, mais également aux Philippines et à Taiwan. Une partie de son histoire que le Japon a eu bien du mal à accepter, puisque en dépit des nombreux témoignages, le pays du Soleil Levant a pendant de longues années nié l’existence de ces femmes de réconfort, prenant pour prétexte que ces dernières avaient choisi de se prostituer de leur plein gré.

Ce n’est qu’en 2015, que le pays a enfin reconnu le statut de ces femmes, s’excusant officiellement et octroyant 8 millions d’euros aux victimes sud-coréennes. Une décision désapprouvée par une grande partie de la population, notamment le président de la Corée du Sud Moon Jae-in, qui a insisté sur le fait que  « la majorité du pays n’approuve pas l’accord sur les femmes de réconfort ».

Crédit : Getty Images / VCG / Contributeur

Ce n’est pas la première fois que des statues de ce genre font leur apparition dans la capitale. Des activistes avaient ainsi placé l’une d’entre elles devant l’ambassade du Japon, provoquant alors un incident diplomatique. La statue avait été retirée, puis remise en place peu de temps après, suite à des manifestations.