Un retour très attendu. Vendredi 25 novembre 2022, Mylène Farmer sortira son nouvel album, intitulé Emprise. Rare dans les médias, la chanteuse franco-canadienne a accordé une interview au Journal du Dimanche, dans le numéro en kiosque depuis ce 20 novembre, dont elle fait la couverture.
 
À Jérôme Béglé, directeur général de la rédaction du JDD, qui l'interroge, elle a livré des réponses pudiques, touchantes, et parfois empreintes d'humour.

Mylène Farmer, aux côtés des victimes de pervers narcissiques


L'artiste aussi discrète que populaire a d'abord détaillé le choix de ce titre, Emprise. "Qui n’a pas croisé le chemin d’une personne dite perverse narcissique ? Qui n’a pas un jour été sous l’emprise d’une telle personne ?, questionne-t-elle. Les êtres ultrasensibles ou habités de doutes qui les rongent sont une proie idéale… L’important est de l’identifier et de tenter de combattre cette emprise."
 
Mylène Farmer confie être "bouleversée" par ce thème et "très émue par la solitude des victimes qui, dans le meilleur des cas, n’arrivent à se faire entendre qu’au bout de nombreuses années".
 

Angoissée par "un monde nouveau"

Cet album, au ton plus grave que les précédents note le journaliste, reflète les ressentis de la chanteuse à "cette période où l’on assiste à la fin d’un monde", et qui la "sidère".

Un monde nouveau se profile dont on ne connaît pas bien les contours. La seule certitude, c’est que le passage d’un monde à l’autre risque de se faire dans la violence. C’est très angoissant.


"Cela crée un grand vide et un chaos mental. Un monde nouveau se profile dont on ne connaît pas bien les contours. La seule certitude, c’est que le passage d’un monde à l’autre risque de se faire dans la violence. C’est très angoissant", pour l'interviewée, qui explique être dans "l'introspection" et se poser une "question essentielle" : "Qu’est ce qui est important dans ma vie ?".

Mylène Farmer avoue avoir "pendant longtemps" été "incapable d’écrire un seul mot". "Je pensais tout arrêter", lâche-t-elle. Avant que l'inspiration ne surgisse, "d'un coup".

L'artiste en dévoile un peu plus sur son processus d'écriture et ses sources d'inspirations pour écrire ses textes. Les hommes en sont "une grande" : "Ils sont tout à la fois attirants pour leur sexualité, leur ambition, leur grandeur d’âme et destructeurs par leur volonté de puissance, leur égocentrisme régressif, leur cruauté", liste-t-elle.  

Mylène Farmer, "sensible" à la question sur la fin de vie

Puis Jérôme Béglé lance l'interprète de Désenchantée sur cette part de mystère qu'elle dégage, ou entretient. Cette atmosphère autour de son personnage, et, tente-il, le "lourd secret" qu'elle dissimulerait. "Puisque c'est un secret, laissons-le planer", rétorque-t-elle, plus mystérieuse que jamais.

Mylène Farmer a aussi exprimé son opinion sur la question de la fin de vie, à laquelle elle est "depuis très longtemps sensible".

"Il y a quelques années, j’ai rencontré Marie de Hennezel [psychologue, psychothérapeute et écrivaine, célèbre pour son engagement à l'amélioration des conditions de la fin de vie, ndlr], femme incroyable, dévouée à ces personnes qui ont tant besoin d’être soutenues et accompagnées." Et d'affirmer : "Alors oui, demander qu’on 'assiste ma fin de vie' est ce que je souhaiterais pour moi."