Douze ans plus tard, la victime va peut-être obtenir réparation. Le 3 octobre 2009, deux hommes ont violé et roué de coups une femme alors âgée d'une quarantaine d'années, à la sortie d'une discothèque de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

Douze ans plus tard, l'ADN a permis de remonter la trace de deux hommes, mis en examen en début de semaine pour viols et violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente, rapporte l'AFP, citée notamment par Le Parisien

"Ils ont reconnu leur participation aux faits en donnant des éléments assez précis", indique le commissaire-divisionnaire Stéphane Lapeyre, chef de l’antenne de Bayonne de la PJ, cité par l'AFP. Ils encourent vingt ans de réclusion criminelle. 

Des séquelles à vie

À l'époque, les deux hommes étaient âgés de 19 et 29 ans. Ils avaient proposé à la victime de la ramener chez elle, après qu'un attroupement devant la discothèque ait été dissout par des videurs à l'aide de gaz lacrymogène. 

Mais ils l'ont ensuite "violée à plusieurs reprises", puis rouée de coups, sur une rive de la Nive, lui laissant "une douzaine de fractures au visage", rapporte Stéphane Lapeyre. Transportée à l'hôpital dans un état grave, elle en gardera des séquelles à vie, précise France bleu.

La victime avait été laissée "inconsciente pendant près de deux heures". Les deux agresseurs présumés étaient ivres au moment des faits. 

L'enquête relancée en 2017 par un prélèvement ADN

Pendant des années, l'enquête ne donne rien. Il faudra attendre 2017, et l'arrestation du plus âgé des deux suspects, pour violences intra-familiales, pour qu'elle avance.

Lorsque l'ADN de l'homme est prélevé et saisi dans le fichier national des empreintes génétiques, une correspondance est établie avec les prélèvements réalisés sur la victime en 2009, et qui avaient été inscrits au même fichier comme "non résolus". 

Vidéo du jour

"Cet ADN a pu être croisé avec celui qui avait été relevé à l'époque des faits par les enquêteurs ; une trace de sperme, en l'occurrence, qui a permis de l'identifier", informe le procureur de la république de Bayonne, Jérôme Bourrier, cité par France bleu. "Dans la mesure où, à l'époque, les enquêteurs avaient procédé à un grand nombre d'auditions, il a été possible également d'identifier avec quelle personne cet individu se trouvait ce soir là à la discothèque et donc d'identifier également le deuxième auteur présumé."

Nous sommes en capacité, parfois cinq ou dix ans après, de résoudre ce type de procédure, d'identifier et de confondre des auteurs et d'apporter aussi aux victimes une réponse.

La police judiciaire de Bayonne est alors saisie de l'affaire. Les enquêteurs finissent par interpeller quatre personnes en ce début de semaine. Deux sont finalement mises hors de cause. 

Joint par France bleu, le procureur de Bayonne s'est réjoui de ce dénouement : "Nous sommes en capacité, parfois cinq ou dix ans après, de résoudre ce type de procédure, d'identifier et de confondre des auteurs et d'apporter aussi aux victimes une réponse. Parce qu'il ne faut pas oublier que dans les faits comme ceux-ci, d'une telle gravité, il y a une victime qui, depuis plus de dix ans, vit dans le silence et dans l'ignorance des auteurs de son agression."