Ce n’est pas un scoop : la mode plus size est dans l’air du temps. Des mannequins aux rondeurs assumées sur les podiums de la Fashion Week aux enseignes mainstream qui s’aventurent au-delà de l’épineuse taille 46, les vêtements XL sortent (enfin) du placard, opérant un coming-out encouragé et applaudi. Pourtant, certains labels n’ont pas attendu que les grandes tailles soient de bon ton pour en faire l’ADN de leurs collections.

Une pionnière de la mode grande taille

C’est du moins le cas de l’emblématique maison italienne Max Mara dont l’audacieux fondateur Achille Maramotti décide dès 1980, de mettre son savoir-faire au service de la mode grande taille, avec une nouvelle marque non conventionnelle, haut-de-gamme de surcroît. Inspirée du nom de son arrière-grand mère, passionnée de mode et couturière avisée, Marina Rinaldi est ainsi née avec l’ambition d’habiller les femmes dites "fortes" sans camoufler les rondeurs, sinon pour les mettre en valeur.

"Grâce à sa capacité d’intuition, Achille Maramotti a compris qu’il y avait beaucoup de femmes qui avaient envie de s’habiller à la mode, d’être chic, belles, séduisantes et qui ne pouvaient pas réaliser ce rêve à cause de la gamme de tailles disponible chez les créateurs de l’époque." analyse Lynne Weber, directrice générale de la marque. Entre héritage couture et pragmatisme savant, les collections Marina Rinaldi font d’emblée l’effet d’une révolution. Déclinées de la taille 44 à 58, les pièces conjuguent les tendances contemporaines sur un mode minimal singulier, réconciliant avec élégance vestiaire XL et désirabilité.

Jeux de volume où s’invitent transparence et asymétrie, jambes et bras subtilement dévoilés, lignes de décolleté soulignées : les silhouettes sont résolument féminines, adaptées aux injonctions de la vie active de toute citadine. Workwear, tenues de sport, robes de soirée, maillots de bain... : au fil des années, Marina Rinaldi façonne une grammaire stylistique pertinente, créant jusqu’à 7 lignes grande taille différentes. "Grâce à l’expertise et au savoir-faire du Groupe Max Mara et à ses équipes, il a été possible de développer un process très spécifique, qui donne aux vêtements Marina Rinaldi un fit extraordinaire et les rend ainsi ultra confortables." souligne Lynne Weber.

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Résultat ? 40 ans plus tard, la marque peut se vanter d’un succès intarissable, fort de plus de 200 boutiques à travers le monde. "Nous sommes encore ici après si longtemps grâce à plusieurs facteurs, tels que le savoir-faire, l’attention à la qualité, les valeurs derrière notre mode et la capacité de comprendre les changements de la société." ajoute la directrice générale.

Une caution mode affirmée

C’est ainsi que depuis 2013, Marina Rinaldi renforce son empreinte mode en dévoilant ses collections dans le cadre de la très courue Milan Fashion Week, au détour d’événements inédits ou de présentations aux invités triés sur le volet. Côté campagnes, on note des clichés signés de photographes de renoms tels Peter Lindbergh, Patrick Demarchelier ou encore Ellen Von Unwerth. Mais pas seulement. Dès 2016, la marque se lance dans les collections capsules et invite chaque année un designer à imaginer une micro-collection aux côtés des équipes créatives de la marque italienne. Le japonais Tsumori Chisato, l’italiano-haitienne Stella Jean ou encore l’italien Fausto Puglisi ont ainsi conçu des lignes de caractère, révélant souvent une facette inattendue de la femme Marina Rinaldi.

En 2019, c’est l’inégalable Ashley Graham, mannequin grande taille et ambassadrice Marina Rinaldi qui reprend le flambeau, avant d’accepter cette année de poser enceinte pour la nouvelle campagne printemps-été 2020 qui marque les 40 ans de la maison.

"Ashley représente parfaitement la femme Marina Rinaldi : elle est belle, fière, pleine d’énergie positive et bien dans sa peau. Des caractéristiques qui décrivent parfaitement les femmes qui choisissent et aiment notre marque." commente avec enthousiasme Lynne Weber.

La suite ? La marque l’envisage sans surprise avec sérénité, consciente d’occuper une place prépondérante dans le paysage aujourd’hui foisonnant d’une mode inclusive autrefois stigmatisée. "C’est un changement si bien consolidé qu'on a presque finalement cessé de parler de mode plus size. On parle plutôt de mode inclusive, sans plus donner trop d’importance à la taille et en évitant d’enfermer les femmes dans des catégories rigides." analyse la directrice générale. "C’est évidemment un bon moment pour une marque qui peut, à bon droit, se définir pionnière de l'inclusivité dès son début sur la scène de la mode." Une légitimité devenue de toute évidence gage de longévité.