Cette année, plus que jamais, les femmes font les JO. Entre l'escrimeuse italienne qui brandit le drapeau européen avant de monter sur le podium et l'athlète qui dissimule sa grossesse de 5 mois pour participer aux JO, les femmes ont des messages à faire passer à la société.

Dernière en date : l'athlète chinoise Fu Yuanhui qui brise le tabou des règles lors d'une interview après une performance décevante. Et la nageuse de 20 ans n'a pas sa langue dans sa poche. Joyeuse et spontanée, à chaque intervention, elle évoque les tracas du quotidien d'une sportive, entre la combinaison trop serrée ou ses difficultés à s'exprimer dans un anglais correct. Cette fois, à la sortie de l'eau, elle a évoqué ses règles.

Après être arrivée en quatrième position avec son équipe suite au relais 4x100m, elle a déclaré à la BBC : "Mes règles ont commencé hier, je me sens très fatiguée. Je sais, ce que n’est pas une excuse, je n’ai pas bien nagé quoi qu’il arrive".

Sa déclaration brise le tabou des menstruations dans le sport qui peuvent parfois affaiblir les femmes ou les amener à un état plus compliqué à gérer en cas de règles douloureuses, surtout lors d'un effort comme une performance sportive. 

Ses mots ont aussi levé le voile sur un phénomène de société en Chine : là-bas, les femmes ne sont que 2% à utiliser des tampons pour des raisons culturelles, contre environ 40% pour les américaines et les européennes.

Après les déclarations de l'athlète, nombreux sont les spécialistes sportifs à s'être exprimés sur le sujet, précisant que dans le milieu sportif, les menstruations sont un vrai tabou, un sujet jamais évoqué.

Le Monde a d'ailleurs mis la main sur une étude de l'Insep réalisée en 2007 auprès de 363 sportives de haut niveau âgées entre 16 et 22 ans. D'après l'étude, les douleurs qui précèdent, accompagnent ou suivent la menstruation avaient des conséquences ressenties.

Vidéo du jour

Déjà une icône en Chine, Fu Yuanhui aurait reçu de nombreux messages de soutien de son pays hier.