Ils arrivent bras dessus, bras dessous, après un déjeuner en tête à tête. Heureux d'être ensemble. Complices depuis toujours. Fille unique de saltimbanques, Clémentine bluffe son père par son professionnalisme (« Première manif en 1997 j'y étais , élue à 27 ans, à l'aise à la télé... »). Sur le plateau du studio, il lance au maquilleur : « Elle n'a même pas besoin d'être maquillée, elle est belle, ma fille ! » Belle... et indépendante : « Mon père anar m'a élevée dans la liberté, c'est pas le genre à me conseiller, il n'est pas du tout dans l'espace politique. »
Marie Claire : Êtes-vous fièr(e)de lui/d'elle et pourquoi ?
Clémentine Autain : Je suis fière d'être fille d'artiste. J'adore le voir sur scène, alors que je n'aimais pas voir ma mère (Dominique Laffin, ndlr) au cinéma, à part dans « La femme qui pleure » de Doillon.
Yvan Dautain : Oh oui ! Avec Clémentine, j'ai touché le jackpot, elle est sage, intelligente, belle, très active. Je dis toujours que ma fille, c'est moi en mieux !
Quel est son pire défaut ?
Elle : Se lever à 11 heures. Il n'aime pas l'effort, il a manqué d'ambition.
Lui : Je ne lui en vois pas. Je suis très admiratif.
Sa plus belle qualité ?
Elle : La poésie.
Lui : Le courage.
Avez-vous les mêmes convictions politiques ?
Elle : Sur les idéaux, sur les grandes lignes de convictions, nous sommes d'accord. Pas sur la stratégie politique : lui, c'est un libertaire !
Lui : Elle fait de la politique, qui est l'art du possible. L'artiste est témoin du monde, c'est celui qui dit non...
Votre désaccord le plus fort ?
Elle : Pour lui, la politique, c'est du spectacle. Je ne suis pas d'accord.
Lui : Cela reste un désaccord politique.
Sa phrase fétiche ?
Elle : « L'humour est la politesse du désespoir. »
Lui : « Ça marche ! »
Votre meilleur souvenir ensemble ?
Elle : J'avais 3 ans, je me suis endormie derrière le rideau de scène pendant qu'il chantait.
Lui : Ma fille, c'est un bonheur permanent. Dommage qu'elle soit moins disponible, sauf pour ses enfants.
Votre pire souvenir ?
Elle : L'enterrement de ma mère, j'avais 12 ans.
Lui : Et sa mère, 33 ans.
Lui dites-vous « Je t'aime » ?
Elle : On se dit toujours « Je t'aime » !
Lui : Je n'attends pas que les gens soient morts pour leur dire que je les aime.
La dernière chose que vous ayez faite ensemble ?
Lui : On a déjeuné avant votre shooting. Clémentine vit à Paris, moi, en banlieue, du coup on ne se voit plus qu'avec ses enfants, je suis devenu Papivan. C'était bien de se retrouver en tête à tête.
Si son éducation était à refaire, vous changeriez quoi ?
Lui : Rien !
S'il avait dû changer quelque chose dans votre éducation, ce serait quoi ?
Elle : S'il avait eu plus confiance en son rôle de père, il n'y aurait pas eu certains moments d'absence...