Depuis le 9 juin, Bénédicte s’imagine un autre monde. Un monde dans lequel elle aurait «peur» de «prendre la main de [sa] femme dans la rue». Ses craintes n’avaient jamais été aussi fortes qu’en ce mois des fiertés, après que le Rassemblement national a obtenu 31,4 % des voix aux élections européennes. Pour elle comme pour beaucoup, la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron a été un coup de massue.

Serait-elle mariée aujourd’hui si l’extrême droite avait pris le pouvoir en 2002 ? «Nous n’aurions jamais eu ce droit», rétorque-t-elle en pensant à son épouse. A 55 ans, elle se remémore le duel qui avait opposé Jean-Marie Le Pen à Jacques Chirac au second tour de l’élection présidentielle. A l’époque, elle avait «voté pour faire barrage» à un parti «historiquement homophobe et r