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Pot pourri

«Violences volontaires» contre Jean-Paul Guerlain : la compagne du patriarche parfumeur condamnée

Violences conjugalesdossier
Christina Kragh Michelsen a été condamnée jeudi à une peine de quatre mois de prison avec sursis pour des faits de «violences volontaires sur personne vulnérable» à l’encontre de son compagnon, Jean-Paul Guerlain atteint d’Alzheimer. Un énième épisode dans cette foire d’empoigne familiale.
publié le 16 janvier 2023 à 20h01
(mis à jour le 16 janvier 2023 à 20h33)

L’affaire rocambolesque pourrait alimenter le scénario d’un feuilleton de milieu d’après-midi. A l’issue d’une querelle de plus d’une dizaine d’années avec son beau-fils, Christina Kragh Michelsen, 64 ans a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis après avoir été reconnue coupable, jeudi 12 janvier, de «violences volontaires sur personne vulnérable» à l’encontre de son compagnon âgé de 86 ans. Oui, et ? Le compagnon en question n’est autre que Jean-Paul Guerlain, le célèbre parfumeur français dont la fortune familiale s’envole au-delà des trois milliards d’euros selon Challenges.

C’est L’Obs qui a diffusé la nouvelle, confirmée ce lundi par l’AFP. L’hebdo précise que la condamnation est tombée en appel à Versailles. Elégante et élancée, Christina Kragh Michelsen, 64 ans portés avec chic, doit son revers judiciaire à son beau-fils Stéphane Guerlain. Entre les deux, la relation sent le soufre depuis des années. Dès 2007, l’héritier s’oppose au mariage du patriarche, accusant sa dulcinée, de 20 ans sa cadette, de vouloir faire main basse sur le pactole familial. A la demande du fils, qui exerce la tutelle du célèbre parfumeur, la justice annule cette union au motif que Jean-Paul Guerlain n’était pas en état d’y consentir. Au fil des ans, il multiplie les attaques et l’accuse sans relâche de délaisser voire maltraiter son père octogénaire, atteint d’Alzheimer.

En première instance, celle qui était initialement poursuivie pour «délaissement d’une personne incapable de se protéger» avait été relaxée par le tribunal correctionnel de Versailles en octobre 2021. Un médecin avait constaté que le célèbre nez, qui souffre notamment d’incontinence, présentait des irritations attribuées à un manque de soins. Le tribunal avait noté que Christina Kragh Michelsen avait pu «faire entrave aux soins», mais que «cette entrave ne constitue pas le délit de délaissement». Le parquet de Versailles avait fait appel de cette relaxe et Christina Kragh Michelsen a été rejugée par la cour d’appel, cette fois pour «violences volontaires», la qualification retenue ayant été modifiée.

Mettre sa tête «dans une botte de foin»

L’ancienne nutritionniste évoque, via son avocat, «une guerre de harcèlement permanent» menée par son beau-fils, rapporte le Figaro. La querelle entre les deux atteint un point d’orgue en décembre 2021 lorsque, à son tour, elle poursuit son beau-fils en justice.

Dans sa plainte, des faits graves : Stéphane Guerlain aurait tenté de l’écraser avec sa voiture. Elle ne devrait sa survie qu’à un saut effectué in extremis dans un buisson. «C’est très dangereux pour moi en ce moment. Je suis à la gendarmerie une fois par semaine pour déposer des mains courantes, il m’a même enfermée dans la cuisine dernièrement, il se passe des choses très bizarres», confiait-elle à L’Obs en janvier 2022. Selon elle, c’est Stéphane Guerlain qui délaisserait son père dont il assure la tutelle, en ne lui fournissant plus les éléments nécessaires à son confort.

Le tribunal correctionnel de Versailles n’a pas été convaincu. Le 24 juin, il a relaxé le beau-fils pour des accusations de «menace de mort réitérée», «harcèlement moral», «injure non publique». Seuls faits avérés selon l’Obs, qui a pu écouter des enregistrements diffusés pendant l’audience : les insultes de «pute» et la menace de mettre la tête de Christina Kragh Michelsen «dans une botte de foin» proférées par Stéphane Guerlain à l’encontre de sa belle-mère.

Outre ses quatre mois de prison avec sursis, Christina Kragh Michelsen est condamnée à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à son mari. Mais aussi 2 000 euros à une employée de la maison familiale pour «harcèlement moral». Auprès du Figaro, cette dernière affirme que la sexagénaire «l’empêchait de faire son travail». Le tout sur fond de propos racistes sur les Arabes. Là encore, la version de l’intéressée diverge : certains employés l’espionneraient à son domicile… à la demande de son beau-fils revanchard.

«C’est un arrêt d’une grande dureté basé sur les seules déclarations de deux assistantes de vie rémunérées par Stéphane Guerlain», a réagi l’avocat de la défense, Me Frédéric Bélot, qui a précisé s’être pourvu en cassation. «Stéphane Guerlain est soulagé que les faits tels qu’ils ont existé aient été reconnus. Il a été lui-même blanchi de toutes les accusations que Christina Kragh Michelsen avait portées à son encontre pour allumer un contre-feu», a pour sa part commenté l’avocat du fils du parfumeur, Me Pascal Koerfer.

Mis à jour à 20h33 : réactions des avocats et confirmation de l’AFP.







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