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Sanction

Coco.gg, site de rencontres utilisé pour des guets-apens homophobes, fermé par la justice française

LGBT +dossier
Le parquet de Paris a annoncé ce mardi 25 juin la fermeture de cette plateforme, qui était critiquée de longue date par des utilisateurs et des associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie.
par Jeanne Badaroux
publié le 25 juin 2024 à 11h30

Le nom de cette messagerie en ligne revenait dans plusieurs affaires de guet-apens homophobes. La justice a décidé ce mardi 25 juin de fermer le site Coco.gg (anciennement coco.fr) ce mardi 25 juin. La plateforme était régulièrement critiquée par des utilisateurs et des associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie.

Cette fermeture a été ordonnée par la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris, en coordination avec le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (ComCyberMI), l’unité cyber de la gendarmerie, l’Office national antifraude (ONAF) et grâce à la coopération des pays européens via Eurojust, précise le parquet dans un message publié sur X (ex-Twitter).

Le site de discussion Coco.gg, créé il y a près de vingt ans, est mis en cause dans plusieurs affaires criminelles, notamment dans le drame de Grande-Synthe. C’est par le biais de cette plateforme qu’un jeune homme, Philippe C., 22 ans, a été victime d���un guet-apens homophobe meurtrier en avril dernier.

Cette messagerie en ligne est également impliqué dans l’affaire des «viols de Mazan» entre 2011 et 2020, où un retraité est accusé d’avoir administré des sédatifs à sa femme à son insu et de l’avoir livrée à des dizaines d’inconnus, trouvés sur le site, pour la violer.

«Agresseurs en tout genre»

L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont avait été victime un homosexuel à Marseille début octobre 2023. Le site coco.gg est également dans la ligne de mire des associations de protection de l’enfance, tel Innocence en danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition. Pour elle, coco.gg est «un site d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédocriminels, violeurs, homophobes, etc.» Il «est associé à des affaires policières ou judiciaires depuis quasiment aussi longtemps qu’il existe. Il est connu pour son absence de modération qui laisse proliférer les pires dérives», affirmait sa pétition.

Selon Le Monde, ce site appartient à une société immatriculée en Bulgarie. Il a auparavant été détenu par plusieurs autres sociétés, avec un propriétaire qui reste «en réalité identique» : un «discret ingénieur» installé dans le Var.

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