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Reportage

Résistance féministe dans les villes RN : «Ils tentent de nous intimider, je me suis déjà fait suivre»

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Elections législatives 2024dossier
Alors que les yeux sont rivés sur les législatives anticipées, les militantes installées dans les municipalités d’extrême droite sont déjà aux prises avec des tentatives, souvent insidieuses, d’entraver leur lutte.
publié le 4 juillet 2024 à 5h24

L’histoire du militantisme féministe dans les villes RN s’écrit avant tout dans les silences, celles que nous n’aurons pas pu rencontrer, de ces noms qu’il faudra taire, de ces lieux que nous n’avons pas pu visiter. «L’association dans laquelle je milite était en panique que je m’exprime dans la presse, par peur d’éventuelles répercussions», introduit Catherine (1), militante féministe à Perpignan. Attablée avec d’autres activistes à une terrasse du quartier Saint-Jacques, cette quinquagénaire insiste : «L’ambiance est lourde.» Après des années sous étiquette LR, la ville a basculé à l’extrême droite en 2020, avec l’élection de Louis Aliot. «Des élus municipaux m’ont déjà approchée en me disant “il paraît que vous êtes très véhémente vis-à-vis de la mairie. Je vous le dis parce que je ne sais pas si vous savez, mais c’est nous qui vous mettons des locaux à disposition, qui vous finançons dans le cadre du contrat de ville”. Ce sont des pressions. Je m’interroge presque tous les jours sur le fait de continuer ou non à travailler dans cette ville. Mais je ne peux pas laisser tomber les femmes parce qu’on est dans une ville RN. On marche sur un fil.»

En sillonnant différentes municipalités RN dans le cadre de la campagne européenne pour l’IVG «Ma voix, m

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