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Résultats des législatives 2024 : «La suite ne s’annonce pas si simple que ça», la gauche soulagée mais vigilante

Elections législatives 2024dossier
Après la défaite de la majorité présidentielle, le Premier ministre a annoncé dimanche soir qu’il remettrait sa démission à Emmanuel Macron lundi matin. La gauche, elle, est arrivée en tête, le RN en troisième position.
publié le 7 juillet 2024 à 8h00
(mis à jour le 8 juillet 2024 à 0h57)

En résumé :

  • La gauche est, ce dimanche 7 juillet, en tête du second tour des législatives. Le Nouveau Front populaire vire en tête avec 178 élus, auquel il faudra ajouter 12 élus divers gauche, 2 PS et 1 élu écologiste qui s’étaient présentés en dehors de l’alliance, soit 193 élus de gauche. Suivent les représentants de la majorité sortante avec 150 députés, et ceux de l’extrême droite (RN et union de l’extrême droite) avec 142 députés. Pour atteindre la majorité absolue, il faut obtenir 289 sièges.
  • Emmanuel Macron va attendre de connaître la «structuration» de la nouvelle Assemblée pour déterminer qui il va appeler à former un gouvernement, a annoncé ce dimanche soir l’Elysée.
  • Ce dimanche 7 juillet, la participation s’est élevée à 66,63% des personnes inscrites sur les listes électorales, selon les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur. C’est très légèrement moins qu’au premier tour (66,71%), contrairement aux estimations des instituts de sondages qui donnaient la participation en hausse.
  • Dès leur publication par le ministère de l’Intérieur dans la soirée, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du deuxième tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.
8 juil., 2024 2h05

Les résultats définitifs sont tombés. Le Nouveau Front populaire vire en tête avec 178 élus, auquel il faudra ajouter 12 élus divers gauche, 2 PS et 1 élu écologiste qui s’étaient présentés en dehors de l’alliance, soit 193 élus de gauche. Suivent les représentants de la majorité sortante avec 150 députés, et ceux de l’extrême droite (RN et union de l’extrême droite) avec 142 députés.

8 juil., 2024 0h47

«La suite ne s’annonce pas si simple que ça» Libération est allé recueillir les réactions des militants de gauche venus assister aux résultats du second tour des élections législatives place de la République, à Paris. Après la joie, beaucoup se concentrent sur l’avenir qui s’annonce compliqué.

8 juil., 2024 0h42

Meyer Habib perd son siège à l’Assemblée. Le député de la 8e circonscription des Français établis hors de France (qui recouvre Chypre, la Grèce, Israël et la Palestine, l’Italie, Malte, Saint-Marin, la Turquie et le Vatican) a perdu son siège au Palais Bourbon, qu’il occupait depuis 2013. C’est une surprise : ce proche de Benyamin Nétanyahou avait pourtant devancé de 11 points son adversaire au premier tour. Caroline Yadan (majorité présidentielle), qui a précédemment été la suppléante de Stanislas Guerini (lequel a, de son côté, perdu ce dimanche dans la 3e circonscription de Paris), siégera donc à sa place à l’Assemblée nationale.

8 juil., 2024 0h36

À Lyon, après les cris de joie, les cris de guerre. Vers 23 heures, alors que les manifestants se sont dispersés après l’intervention des forces de l’ordre, un groupe d’une cinquantaine de nervis d’extrême droite, «cagoulés et armés» selon le compte X antifa Lyon Insurrection, se sont rassemblés place des Célestins, dans le IIe arrondissement. Non loin de là, deux étudiantes rassurent des passants : «On n’est pas trop inquiètes, on les voit à toutes les manifs», affirme la première. «On est plus souvent confrontées à la violence des flics qu’aux fachos», complète l’autre en donnant l’exemple de ce soir : «CRS ou fachos, c’est un peu la même chose. Ce soir, on a un peu les deux.» Le tout, expliquent-elles, est «de ne pas perdre ses potes et de ne pas rentrer seul.» Ni de perdre la bonne humeur de ce soir : «On a gagné, tout le monde chantait, on savait pourquoi on était là, c’était trop cool, jusqu’à ce que les flics arrivent.» Depuis minuit, ces derniers filtrent ou bloquent tous les ponts qui enjambent la Saône, en direction de la rive gauche, comme s’ils tentaient d’éviter que les militants d’extrême droite repartent vers le Vieux-Lyon. Des vidéos tournent sur les réseaux, où on les entend scander «Avant, avant, Lion le melhor !», le cri de guerre de la ville de Lyon au Moyen-Âge, récupéré depuis par les identitaires locaux. «Ils sont en train d’être pris en tenaille», confirme à Libération une source sécuritaire. Par Théo Mouraby

8 juil., 2024 0h27

La place de la République évacuée. «Sortie, rue Faubourg du Temple avenue de la République», ordonne la police aux citoyens venus manifester, place de la République à Paris, leur soulagement à l’issue des élections législatives ce dimanche. En début de soirée, la place avait pris des airs festifs, mais, peu à peu, les sourires ont commencé à être remplacés par des masques, après que les forces de l’ordre ont répliqué à des tirs de feu d’artifice en direction du cordon de CRS avec des lacrymogènes. Au rythme des mouvements de foule, des vagues de sympathisants de gauche s’engouffrent dans le métro. D’autres ne voulaient pas arrêter la fête. Agglutinés sous la statue de la statue, les heureux de la soirée continuaient de scander leur joie, sous la surveillance accrue des forces de l’ordre. Mais les derniers joyeux cherchent désormais à quitter la place de la République, les yeux embués par les gaz. Devant eux, le cordon de CRS de la rue du Temple s’est renforcé. La place est complètement vidée. Par Lucas Zaï–Gillot

8 juil., 2024 0h19

Pari gagnant pour les dissidents insoumis. Les «purgés» Alexis Corbière, Danielle Simonnet et Hendrik Davi, écartés par La France insoumise, retrouvent finalement tous leur siège à l’Assemblée nationale.

8 juil., 2024 0h17

Qui sont les néodéputés de gauche ? Arrivé en tête du second tour des élections législatives anticipées ce dimanche, le Nouveau Front populaire devrait faire entrer 177 à 192 députés à l’Assemblée nationale. Un score surprise qui reste loin de la majorité absolue, à 289 sièges, mais offre à la gauche une avancée inespérée : en 2022, la Nupes avait envoyé 151 élus au Palais Bourbon. De l’Ile-de-France à la Bretagne en passant par les Pyrénées, tour d’horizon de ces néodéputés de gauche.

8 juil., 2024 0h16

Le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok n’entrera pas à l’Assemblée. A l’issue du second tour, le candidat investi par le NFP est battu dans la première circonscription du Val-de-Marne par le candidat des Républicains, en ne récoltant que 36 % des suffrages.

8 juil., 2024 0h05

Résultats des législatives 2024 : dans les Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle largement battu, le candidat NFP réélu. Le médiatique double candidat à la présidentielle, qualifié de justesse au second tour, ne reviendra pas à l’Assemblée. Dans une triangulaire, il a été devancé par le député sortant, le socialiste Iñaki Echaniz, et le RN dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

7 juil., 2024 23h52

De Londres à Paris, c’est le «soulagement». A la Gare du Nord, les derniers Thalys à la robe rouge carmin arrivent en provenance d’Amsterdam, tandis que les rames des Eurostars de gris et de jaune vêtus, en provenance de Londres se rangent sur les quais les plus éloignés. Ici l’espace européen est une réalité multiquotidienne, Brexit ou pas. Georges tire sa valise d’un pas décidé et a suivi les résultats à bord du train. Il relate une séquence qui l’a amusé : «A 20 heures (heure de Paris) sur le quai de la gare saint Pancras, il y a eu un cri et les voyageurs ont applaudi.» «Soulagé» est le qualificatif qui revient le plus souvent, y compris chez Edwin, citoyen britannique doublement satisfait de la victoire des travaillistes chez lui et du bon score de la gauche en France. Étienne, militant écologiste, affiche un grand sourire en évoquant le score de la formation qu’il soutient : «Le plus important» poursuit il, est que Bardella soit renvoyé dans les cordes. «C’est maintenant à Macron de jouer. Marine Tondelier ou Yannick Jadot pourraient faire de bons premiers ministres», dit-il encore, avant de marquer un temps d’arrêt : «Jean Luc Mélenchon, non ce n’est pas possible.» Par Franck Bouaziz

7 juil., 2024 23h45

Olivier Véran concède sa défaite. L’ancien porte-parole du gouvernement et ex-ministre de la Santé Olivier Véran, qui était candidat dans le 1ere circonscription de l’Isère, concède sa défaite face à Hugo Prévost, un étudiant de 24 ans qui portait les couleurs du Nouveau front populaire. «Hugo Prévost a désormais la charge de vous représenter au Parlement. Je remercie chacune et chacun d’entre vous, croisés au hasard des rues, pour la richesse de nos échanges. Si je me risquais ici à les résumer, je dirais moins d’inégalités et moins d’insécurité. Ce soir, ma défaite se confond et s’efface derrière la victoire d’un pays qui a une fois encore dit non à l’extrême droite. Nous sommes passés près. Prenons soin de ce qui nous unit. De l’autre côté de l’été viendra je l’espère le temps de la réconciliation», écrit-il sur X (anciennement Twitter). Hugo Prévost a été élu avec 42,35% des suffrages exprimés, tandis qu’Olivier Véran en a recueilli 40,24% et que le candidat de l’union de l’extrême droite Alexandre Lacroix a obtenu 17,41% des votes exprimés.

7 juil., 2024 23h27

La fête lyonnaise finit dans la confusion. A Lyon, après des scènes de liesse du peuple de gauche, abondées de slogans sociaux et antifascistes, la manifestation s’est spontanément dirigée vers le nord du centre-ville. Vers 22h30, les forces de l’ordre sont intervenues suite à la casse d’un McDonald’s, rue du président Edouard-Herriot. Depuis, la tension est montée d’un cran, la police déployant de grandes quantités de lacrymogène sur la majorité de la presqu’île où des groupes éparpillés se reforment. Manifestants ou simples passants pris dans la confusion tentent de fuir les nappes de gaz par les rues étroites. Un manifestant, une bière à la main, n’a pas perdu son sens de l’humour : «Allez, on fait pas la gueule : on n’a gagné quand même !» Dans la 3e circonscription du Rhône, l’écologiste Marie-Charlotte Garin était arrivée en tête dès le premier tour. Et les trois autres circos lyonnaises (la 1ère, la 2e et la 4e) viennent d’être remportées par des députés de l’alliance des gauches. Par Théo Mouraby

7 juil., 2024 23h25

L’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau (NFP) élu dans les Yvelines. Cela relève presque de l’exploit : parachuté et pris en triangulaire dans la 7e circonscription des Yvelines, historiquement classée à droite, l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau est élu et recueille 39,14% des suffrages à l’issue du deuxième tour ce dimanche. De leur côté, la candidate Renaissance Nadia Hai et la candidate RN Babette de Rozières ont recueilli 32,95% et 27,91% des voix.

7 juil., 2024 23h23

Un indépendantiste basque à l’Assemblée nationale. Pour la première fois, non pas un, mais deux indépendantistes entreront dans l’hémicycle : après l’élection d’Emmanuel Tjibaou, fils du leader kanak Jean-Marie Tjibaou en Nouvelle-Calédonie avec le Nouveau Front populaire, c’est au tour du Basque Peio Dufau de gagner sous la même bannière, dans la 6ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques. S’exprimant toujours en basque et en français, le membre du parti EH Bai («Euskal herria bai», «Pays basque oui») devient ainsi le premier député «abertzale» de l’histoire, un courant indépendantiste de gauche basque né il y a 61 ans.

7 juil., 2024 23h20

La fête est finie place de la République, à Paris. Plusieurs grosses détonations ont saisi la foule et ont fini par la faire fuir. Avenue de la République, plusieurs vélibs entassés au milieu de la route ont été enflammés. Les batteries des vélos électriques ont fini par exploser. Les CRS bloquent plusieurs rues autour de la place. La joie du début de soirée a disparu sous un nuage de lacrymos.

7 juil., 2024 23h19

Tibo InShape a voté pour la majorité. Le Youtubeur le plus influent en France, l’influenceur fitness Tibo InShape, a dévoilé à ses abonnés - 11 millions d’abonnés sur TikTok, 9 millions sur Instagram - avoir voté pour le parti présidentiel. «Vous êtes trop persuadés de savoir pour qui je vote. Mais pas besoin de pleurer, je vote “Ensemble” Maintenant, je peux vous le dire sans vous influencer, les élections sont terminées», a-t-il annoncé sur ses comptes. Arborant un drapeau français dans ses biographies et dans sa salle de sport, Tibo InShape est régulièrement accusé de promouvoir des positions conservatrices, voire d’extrême droite. D’autres influenceurs majeurs, comme Squeezie ou Léna Mahfouf, ont de leur côté salué la défaite du Rassemblement national - contre qui ils avaient appelé à voter contre - par de sobres cœurs aux couleurs du drapeau tricolore.

7 juil., 2024 23h08

Dans les Bouches-du-Rhône, le RN rafle la mise. Les Marseillais sont sortis manifester leur joie sur le Vieux-Port et dans la ville ce dimanche soir à l’annonce des bons résultats du Nouveau Front de gauche à l’échelle nationale. Mais mieux vaut ne pas regarder les résultats à la loupe : dans le département des Bouches-du-Rhône, les résultats (hors Marseille) ne vont pas vraiment dans le sens de la tendance nationale : sur les huit circonscriptions hors Marseille où l’on votait ce dimanche – la 12e ayant déjà été remportée la semaine dernière par le RN-, le RN conserve ses quatre circonscription (la 8e, la 9e, la 10e, la 15e et la 16e) et remporte de surcroît trois circonscriptions supplémentaires : la 8e, où le sortant (Renaissance) Jean-Marc Zulesi est battu de justesse (50,24% contre 49,76%), la 13e, où le député sortant communiste Pierre Dharréville cède son siège à Emmanuel Fouquart (52,87%) et la 14e, où Anne-Laurence Petel (Renaissance), qui avait choisi de se maintenir en triangulaire coûte que coûte malgré sa troisième place, finit troisième, le RN Gérault Verny (37,28%) l’emportant. Ce qui fait donc huit circonscriptions sur neuf pour le Rassemblement national... Seul Marc Pena à Aix s’en sort, offrant au Nouveau Front populaire une victoire serrée (50,23%). Le député sortant (Modem) Mohamed Laqhila, arrivé troisième au premier tour, avait choisi de se retirer pour éviter une victoire du RN. Par notre correspondante Stéphanie Harounyan

7 juil., 2024 23h05

Les résultats du second tour affinés. A chaque estimation d’Ipsos pour France Télévisions, la gauche gratte quelques nouveaux sièges. Selon les dernières, publiées à 22h30, le Nouveau Front populaire obtiendrait entre 177 et 192 sièges, et les candidats de gauche hors NFP 14. Ensemble obtiendrait pour sa part de 152 à 158 députés, et le Rassemblement national, en troisième place, entre 138 et 145 députés, avec ses alliés de LR. En position de majorité relative, la gauche pourrait donc se retrouver aux affaires dans les prochaines semaines. Emmanuel Macron devrait, comme la tradition l’exige, proposer les clés de Matignon à une personnalité du NFP.

7 juil., 2024 23h00

Dans un village de la Somme, omerta autour du vote RN. Dans la très rurale troisième circonscription de la Somme qui englobe la côte picarde à l’exception de la sous-préfecture Abbeville, le sortant Emmanuel Maquet était l’un des derniers députés LR de la région Hauts-de-France. Il était très largement distancé, au premier tour, par le candidat du RN, Matthias Renault, énarque parachuté, collaborateur parlementaire du groupe RN à la commission des finances. L’ancrage local a longtemps été un atout majeur. Emmanuel Maquet, maire de Mers-les-bains, avait résisté à la vague marcroniste de 2017 avec 60% des suffrages, puis à la vague du Rassemblement national avec 54%. A Oisemont, village d’un millier d’habitants, une conseillère municipale, salariée d’une verrerie toute proche, assiste, consternée, au dépouillement des 567 bulletins de vote. Renault devance très largement le député LR. Elle ne comprend pas que ses voisins puissent voter aussi massivement pour un parachuté lepéniste. Elle le comprend d’autant moins que le sujet n’est jamais abordé. Pas plus dans le voisinage qu’au sein du conseil municipal. Elle a sa petite idée sur ce que peut voter tel ou tel élu. Mais aucune certitude. C’est en silence, dans la plus grande discrétion, que l’électorat de la ruralité plébiscite l’extrême-droite. Un peu plus tard, elle apprendra qu’avec 54% des voix, le candidat RN remporte la circonscription. Par Alain Auffray

7 juil., 2024 22h56

Cyril Hanouna réagit aux résultats. Il avait promis qu’il quitterait le pays en cas de victoire du Nouveau Front populaire, mais pour l’instant, il reste. Le Bolloré boy Cyril Hanouna a posté sur X (anciennement Twitter) dimanche soir le message suivant : «Bon bah les chéris les élections c le contraire de l école des fans c pas tout le monde a gagné c tt le monde a perdu! Je vous aime comme vous êtes sachez le! Tous! Et ne stressez pas ça va être juste très figé. Ça nous promet une rentrée de fou. Je vs aime fort et je suis là.» Alors, bye-bye ou pas ?

7 juil., 2024 22h49

Altercation entre Clémence Guetté et Alexis Corbière. «Je vous dis qu’il y a des gens qui ont eu la boule au ventre, et vous m’interrogez sur notre tambouille interne», s’est agacée la députée du Val de Marne LFI Clémence Guetté, réélue au premier tour, sur le plateau de BFMTV. «Il y a des pratiques qui dégoutent, et les Français veulent savoir qu’on ne le fera plus», l’a frontalement attaqué en direct Alexis Corbière, l’un des «purgés» de LFI qui avait présenté une autre candidature dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis alors qu’il était député sortant. Réélu face à la candidate officielle du Nouveau Front populaire Sabrina Ali Benali, il a profité de ce moment en direct pour adresser ses critiques à LFI. Clémence Guetté s’est dite «heureuse qu’Alexis Corbière ait été élu, Alexis Corbière est de gauche, il est député sortant». «Je suis content d’apprendre de la bouche de Clémence Guetté que je suis un député de gauche, a ironisé Corbière. Moi je dis unité désormais, unité du front populaire. Ce soir, c’est la dernière station avant la catastrophe.»

7 juil., 2024 22h47

Un brin joueur, Philippe Poutou s’annonce «disponible pour être Premier ministre». Battu par le RN dans l’Aude, une défaite «prévisible», le candidat parachuté pour les législatives sous la bannière du Nouveau Front populaire s’est incliné face au député sortant Rassemblement national, Christophe Barthès, 37% contre 62%. L’heure est tout de même à la fête. «Ce qui compte surtout c’est que l’objectif global est atteint : le RN a raté son coup. On a fait du bon boulot !», se réjouit le triple candidat à la présidentielle du Nouveau Parti anticapitaliste.

7 juil., 2024 22h45

La place de la République à Paris ce dimanche soir.

7 juil., 2024 22h42

Stephen King souhaite à Donald Trump le même revers que le RN. L’écrivain américain Stephen King a réagi sur X (ex-Twitter) aux résultats des législatives françaises : «La droite française s’incline devant la défaite malgré les sondages. Puisse-t-il arriver la même chose à Trump et ses copains qui font l’autruche» («The French right wing is going down to defeat in spite of polls. May it happen to Trump and his head-in-the-sand cronies», en VO). L’auteur est un opposant à Donald Trump, qu’il avait déjà qualifié il y a deux ans de «sociopathe» et qui est opposé à Joe Biden dans la course à la présidence américaine qui aura lieu le 5 novembre.

7 juil., 2024 22h36

Tout juste élu député, Hollande appelle la gauche à «peser sur les décisions» L’ex-président François Hollande, de retour en politique après sa victoire en Corrèze, a appelé la gauche à «peser sur les décisions» dans la nouvelle Assemblée, à défaut de pouvoir y réunir une majorité absolue. L’ancien chef de l’Etat de 69 ans, candidat sous les couleurs du Nouveau Front populaire, est arrivé en tête dans la 1ère circonscription de Corrèze avec 43,10% des voix, devant la candidate RN et le député sortant LR. Il sera le deuxième ancien chef de l’Etat à siéger à l’Assemblée nationale, après Valéry Giscard d’Estaing en 1984. Hollande a évoqué notamment la nécessité que l’Assemblée «s’empare» de sujets comme le blocage des prix, l’augmentation du Smic ou encore la remise en cause de la réforme des retraites. «Il reviendra sans doute au président de la République de prendre des initiatives mais c’est l’Assemblée nationale, telle qu’elle sera composée, qui décidera en dernier ressort.» Concernant une éventuelle envie de devenir Premier ministre : «Nous n’en sommes pas là, ce n’est pas une question de personne mais de rôle politique que l’Assemblée nationale veut ou non jouer, a répondu l’ancien président de la République, élu député de la 1re circonscription de la Corrèze, sur BFMTV. Il serait assez logique que ce soit vers le groupe politique le plus important que le Président se tourne. Mais je ne crois pas que ce soit l’attitude de la majorité sortante.»

7 juil., 2024 22h34

Au QG du RN : «Comme on a les LR, on peut faire barrage sur pas mal de points» Au Pavillon Chesnaie du Roy, dans le XIIe arrondissement de Paris, où a lieu la soirée électorale du RN, les rangs de dégarnissent massivement sur fond de débriefing par petits groupes à la mine abattue. Un militant console une amie en pleurs, au téléphone, souligne le gain de sièges depuis deux ans, «ça va aller, je te dis». Kalissa, 22 ans, originaire de Garches et militante depuis janvier, y croit. «A l’annonce des résultats, ça a été une grosse déception, je ne pensais pas qu’on aurait la majorité mais qu’on arriverait quand même premiers. Mais bon, là je me dis que quand même, on a bien progressé à l’assemblée.» L’étudiante en finance, qui souligne avoir été mandataire financière lors de ces législatives, estime que «si l’extrême gauche applique son programme, ce sera très dangereux pour le pays, parce qu’ils n’aiment pas ce pays, d’ailleurs dans leurs rassemblements, il n’y a pas de drapeau français». Elle a de l’espoir : «Comme on a les LR, on peut faire barrage sur pas mal de points.» Quelques minutes plus tard, un «Marine présidente !, Marine présidente !» est entonné en chœur, mais n’emporte pas la foule.

7 juil., 2024 22h28

«Nous sommes des millions à avoir refusé que la haine raciste arrive au pouvoir.» La place Stalingrad continue de se remplir avec son flot de joie et de soulagement. Sur la grande scène montée face à la Rotonde, les ténors de LFI viennent de débarquer, face à une foule acquise, qui exulte à nouveau. Elle scande à l’unisson «Front populaire, Front populaire, Front populaire», et énonce, avec force, à plusieurs reprises, la devise qui aurait pu vaciller ce soir, si le RN l’avait emporté : «Liberté, égalité, fraternité !» «Le résultat de ce soir est un résultat éclatant et nous le devons à toutes et tous», martèle Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, ex-présidente de LFI à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter : «Vous n’êtes pas seuls, nous sommes des millions à avoir refusé que la haine raciste arrive au pouvoir.» Par Juliette Delage

7 juil., 2024 22h22

Un candidat de gauche élu grâce à 63 voix en Charente-Maritime, un RN par 52 en Côte-d’Or. Cela s’est joué d’un rien pour plusieurs candidats. Dans la troisième circonscription de Charente-Maritime, le candidat PS-NFP Fabrice Barusseau est élu contre son adversaire RN Stéphane Morin par 63 voix d’avance, sur 52 819 bulletins exprimés. L’élu de gauche avait pourtant 12 points et quelque 7 000 suffrages de retard sur l’extrême droite au premier tour. Mais il a bénéficié lui aussi des voix du député sortant Renaissance, Jean-Philippe Ardouin. En revanche, dans la cinquième circonscription de Côte-d’Or, c’est le candidat RN, René Lioret, qui bat de 42 voix son adversaire, le député sortant Renaissance Didier Paris. 57 310 se sont exprimés.

7 juil., 2024 22h19

Sur les Champs barricadés, on s’ennuie ferme. Sur les Champs-Elysées, morne plaine, les marchands de l’hypercapitalisme mondialisé ont acquis une expertise dans l’art de se barricader : mention spéciale à Saint Laurent, dont les grilles d’acier sont d’une épure chiquissime. Le Fouquet’s est couvert d’une grille aux mailles si serrées qu’elle longe les dîneurs dans la pénombre. Ici, les seuls un peu concernés par le scrutin sont ceux chargés d’assurer la sécurité de l’avenue. Les agents privés d’un côté, costard noir synthétique ; les CRS en tenue de l’autre, avachis dans leurs fourgons en file indienne ou patrouillent en trio, des fourmis dans les jambes. Plus haut sur l’avenue, deux gardiens algériens devant une ambassade savourent. «C’est la fête. J’ai vraiment eu peur pour mes enfants. Moi, j’ai 50 ans, j’ai fait ma vie. Mais eux, qu’est-ce qu’ils auraient pu leur faire ?» Son collègue aimerait bien que la gauche fasse quelque chose «pour toutes les factures qui augmentent», même si ce Kabyle «fier de la France» se révèle être un chiraquien hardcore. Pas loin, trois flics refont le match, mines défaites. «Ah le RN, ils ont eu des problèmes de casting… Faut qu’ils affinent… Mais bon, leur reste trois ans.» Le futur dure longtemps. Par Guillaume Gendron

7 juil., 2024 22h17

La une de Libé ce lundi 8 juillet.

7 juil., 2024 22h15

«Attal au chômage, Bardella au RSA», des scènes de liesse dignes d’une finale de Coupe de monde. Place Stalingrad, à Paris, où se sont réunis des milliers de personnes à l’appel de La France insoumise. Sous les sons de klaxons des taxis, des cyclistes et les chants de joie de soutiens du NFP, une petite foule part à pied en direction de place de la République en chantant «Attal au chômage, Bardella au RSA». Comme un pied-de-nez à la politique du gouvernement et au programme raciste et antisocial du RN. La joie redouble à l’annonce de l’élection de Raphaël Arnault, candidat antifa fiché S dans le Vaucluse, par la speaker du Nouveau Front populaire. Par Florian Bardou

7 juil., 2024 22h13

Clémentine Autain appelle les députés de gauche à se réunir ce lundi pour proposer un Premier ministre. Pas de temps à perdre. La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, élue dès le premier tour, a appelé ce dimanche soir les députés du Nouveau Front populaire à se réunir dès ce lundi «en assemblée plénière» pour proposer, à l’issue d’un vote, à Emmanuel Macron un Premier ministre qui ne sera «ni François Hollande ni Jean-Luc Mélenchon». Appelant le chef de l’Etat à ne pas «brutaliser le Parlement», Clémentine Autain a souhaité que «le Front populaire, dans sa diversité, soit en capacité de dire quel est le point d’équilibre qui permet de gouverner», point d’équilibre qui ne peut être, donc, «ni Hollande, ni Mélenchon» selon elle.

7 juil., 2024 22h11

Pour les militants PS, le score de la gauche est «une énorme responsabilité». Les sympathisants du PS achèvent une Marseillaise au QG du parti. A l’écart des caméras, Olivier Faure souligne que la gauche n’est pas «dans une situation de confort total». Et rappelle qu’il faudra continuer de convaincre. Riwan, jeune militant, le front en sueur, acquiesce. «C’est une énorme responsabilité parce que nous n’avons pas de majorité absolue. Il va falloir montrer aux Français qu’on peut appliquer le programme. Et être plus unitaire que jamais. Ça commence dès demain.» Mais l’heure reste à la fête : la Bellevilloise a sorti les bouteilles, les militants prennent la pose fièrement devant la bannière Nouveau Front populaire. Et célèbrent. «Bien fait pour Jordan», nous sourit une militante avant de filer à la buvette. Par Noa Jacquet

7 juil., 2024 22h08

Le RN envoie ses deux premiers députés ultramarins à l’Assemblée nationale. Jamais l’extrême droite n’avait réussi à faire élire un de ses candidats dans les outre-mer. Ce dimanche la digue qui tenait tant bien que mal depuis plusieurs décennies a rompu. Le Rassemblement national aura la semaine prochaine deux députés ultra-marins à l’Assemblée : Joseph Rivière s’est imposé dans la 3e circonscription de la Réunion et Anchya Bamana a, elle, été élue dans la 2e circonscription de Mayotte.

7 juil., 2024 22h06

Guilhem Carayon, un LR prise de guerre du RN, battu. Le président des jeunes LR, qui avait suivi Eric Ciotti dans son ralliement au RN, n’a pas réussi à se faire élire dans la 3e circonscription du Tarn. En tête du premier tour avec 43,6% des suffrages, il a été battu par le macroniste Jean Terlier, qui l’emporte avec 51% (environ 1 500 voix d’avance) après avoir obtenu 28,6 % des voix au premier tour. Terlier a bénéficié du retrait du candidat NFP Julien Lassalle, qui avait obtenu 25,4 %.

7 juil., 2024 22h03

Dans le Calvados, le socialiste Arthur Delaporte face à la candidate fantôme du RN. C’est une victoire nette pour le Nouveau Front populaire (NFP) dans la deuxième circonscription du Calvados. Le socialiste Arthur Delaporte, député sortant, est réélu avec 68,29% des voix, d’après le ministère de l’Intérieur. Le candidat du NFP a largement battu son adversaire du Rassemblement national (RN), Josseline Liban, surnommée «la candidate fantôme», restée introuvable pendant toute la campagne des législatives. Seule la presse avait déterré plusieurs posts racistes qu’elle avait mis en ligne sur Facebook. «Ce résultat est à la fois un véritable soulagement et la reconnaissance d’un travail accompli, d’une campagne dynamique face à une candidate raciste qui n’a pas, elle, pas fait campagne», a réagi Arthur Delaporte auprès de Libération, tout en soulignant que «le fort score du RN, en partie dans la zone rurale de la circonscription, est une alerte que nous devons entendre» et que «le socle fort de la gauche est un réel espoir et une attente qu’il ne faudra pas décevoir».

7 juil., 2024 22h01

«Il n’y aura ni coalition ni compromission» de la part de LR, prévient Wauquiez. Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions élyséennes, a été élu en Haute-Loire avec 60 % des voix face au RN. Il a écarté la participation de LR à une «coalition», rejetant «des combinaisons pour échafauder des majorités contre-nature». «Le “en même temps” est mort ce soir, et tous ceux qui voudront le prolonger dans le dos des électeurs seront discrédités demain», a déclaré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Celui qui doit renoncer à ses fonctions pour siéger au Palais-Bourbon dit entendre désormais «consacrer toute son énergie» pour «offrir un autre chemin à notre pays».

7 juil., 2024 21h59

Les résultats du second tour affinés. La remontada se précise. Selon les nouvelles estimations d’Ipsos pour France Télévisions, le Nouveau Front populaire obtiendrait entre 171 et 187 sièges. Ensemble obtiendrait 152 à 163 députés, et le Rassemblement national, en troisième place, entre 132 et 152 députés, avec ses alliés de LR. En position de majorité relative, la gauche pourrait donc se retrouver aux affaires dans les prochaines semaines. Emmanuel Macron devrait, comme la tradition l’exige, proposer les clés de Matignon à une personnalité du NFP.

7 juil., 2024 21h55

Dans un TGV Béziers-Paris, «on était presque résignés, c’est fou». A bord du TGV qui relie Perpignan à Paris, très peu de téléphones étaient branchés sur la télé pour regarder les résultats. Désirée et Charly, 31 et 36 ans, se sont réfugiés au wagon-bar. Bière à la main, ils sortent leur cahier de mots croisés. «On fait un force 2 ou un force 3 ? Tu te sens combatif ?» 20 heures. Les résultats tombent dans un calme plat. «On s’en doutait, c’est une sorte de non-lieu, le train. Il ne s’y passe jamais rien», sourit Charly. Sur le téléphone de Désirée, une photo de la composition de la nouvelle Assemblée nationale, envoyée par sa mère. «Putain, le soulagement. Le Nouveau Front populaire est en tête. On était presque résignés, c’est fou. Il va falloir bosser et faire gaffe maintenant», souffle celle qui a voté pour le député sortant de la 2e circonscription de Loire-Atlantique, Andy Kerbrat (NFP-LFI), réélu dès le premier tour. Malgré «un milliard» de nouveaux questionnements («donc qui sera Premier ministre ?, «vous pensez qu’il déclencherait l’article 16 pour s’octroyer les pleins pouvoirs ?», «qu’est-ce que ça donnera à la prochaine présidentielle ?»), la pression redescend. «On va peut-être s’en reprendre une autre du coup !» glisse Charly en trinquant. Par Margaux Gable

7 juil., 2024 21h51

Edouard Philippe veut «un accord» entre forces politiques, mais sans LFI. L’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, a appelé ce dimanche les forces politiques à «favoriser la création d’un accord», mais sans le Rassemblement national ni La France insoumise, estimant que «l’absence de majorité et l’absence de gouvernement exposerait la France et les Français à des dangers redoutables». «La décision de dissoudre l’Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination», a-t-il regretté dans un nouveau tâcle à Emmanuel Macron son ex-patron.

7 juil., 2024 21h47

Valérie Rabault, députée sortante et figure du PS investie par le NFP battue. Cela s’est joué à 1 581 voix sur 63 207 suffrages exprimés. Dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, ex-vice présidente de l’Assemblée nationale, a été dominée au second tour par la maire LR de Montauban, Brigitte Barèges, soutenue par le RN qui n’avait pas présenté de candidat contre elle (51,25% de voix contre 48,75). A l’issue du premier tour, seules les deux femmes étaient en position de se maintenir. Barèges avait rassemblé 43,9% des suffrages contre 36,8% à son adversaire socialiste.

7 juil., 2024 21h45

«Le bloc républicain est encore debout» juge Séjourné. «Contrairement à ce que disaient certains, le bloc républicain est encore debout», temporise Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, au siège du parti présidentiel. «Aujourd’hui, notre famille politique a su mobiliser autour d’un projet républicain et humaniste. Des dizaines de millions de Français ont dit non à l’extrême droite», insiste le ministre, élu dans les Hauts-de-Seine, qui se dit prêt à «travailler avec l’ensemble des partis républicains». «Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent gouverner et la France. Les députés du bloc central y veilleront», souligne le secrétaire général de Renaissance. Par Franck Bouaziz

7 juil., 2024 21h40

L’Equipe de France de football célèbre la défaite du RN. Jamais après une élection les Bleus n’ont été aussi réactifs. Un à un, les joueurs se réjouissent sur leurs réseaux sociaux de la défaite du Rassemblement national. Jules Koundé parle d’un «soulagement immense», quand Aurélien Tchouaméni évoque une «victoire du peuple» (allusion à Karim Benzema et son «ballon d’or du peuple»). Ibrahima Konaté félicite, lui, le barrage en émojis (barrière, drapeaux français et applaudissement). Marcus Thuram et Ousmane Dembélé ont quant à eux réagi en publiant une photo de Dembélé tout sourire accompagnée de la projection des sièges à l’Assemblée nationale.

7 juil., 2024 21h37

Reconnaître une défaite n’est pas dans le vocabulaire de Marine Le Pen. Une victoire du Rassemblement national «n’est que différée», estime la cheffe du groupe RN à l’Assemblée nationale, soulignant que son parti était «le premier» de France. «La marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter», a-t-elle annoncé sur TF1. La fille du fondateur du Front national assure avoir «trop d’expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés».

7 juil., 2024 21h33

Depuis Flixecourt, François Ruffin loue la victoire dans la «bataille de la Somme». «Il n’y a pas de fatalité, nous l’avons emporté.» Depuis Flixecourt, commune de la Somme, François Ruffin a réservé un discours tout en rimes à ses militants. «Il y a un mois ici, l’extrême droite frôlait la majorité. En quatre semaines, nous avons remonté la pente», rappelle le député tout juste réélu. «La bataille de la Somme, nous l’avons menée : porte après porte, village après quartier.» Et gagnée. Malgré la joie et «l’espoir», il met en garde, car «l’extrême droite s’installe dans les terres ouvrières», «l’âme de la gauche». Il insiste sur l’enjeu colossal pour la gauche : «Les électeurs nous laissent une dernière chance. A nous de réunir la France des bourgs et la France des tours.» Et de souligner la majorité «très très relative» dont disposerait le Nouveau Front populaire s’il est bel et bien amené à gouverner. «Si nous gouvernons, nous ne devons pas le faire comme Emmanuel Macron», prévient-il, mais «avec respect, avec tendresse pour les Françaises et Français».

7 juil., 2024 21h30

Gabriel Attal promet de présenter sa démission dès lundi. Sa prise de parole était attendue. Sur le perron de Matignon, Gabriel Attal s’est félicité qu’aucun «des trois risques» qui planaient après une dissolution qu’il n’a «pas choisie» ne se soient réalisés. Il n’y a ce dimanche soir, dit-il, ni «majorité absolue dominée par LFI», ni «majorité absolue dominée par le RN», ni «disparition du mouvement qui incarne nos idées et nos valeurs», à savoir Renaissance. Pour autant, Gabriel Attal assure qu’il «remettra demain matin [sa] démission au président de la République», conformément à la «tradition républicaine» et à ses «principes». Il n’exclut malgré tout pas «d’assumer [ses] fonctions» encore quelques semaines s’il le faut. Dans son viseur, les Jeux olympiques, que la France organise à la fin du mois de juillet : il serait dommageable pour l’image du pays que la France accueille les chefs d’Etat du monde entier sans avoir, elle, de personne à la tête de son gouvernement.

7 juil., 2024 21h27

Une foule converge vers la place de la République à Paris. Parti de la Place des Fêtes, dans le XIXe arrondissement de Paris, où se déroulait une kermesse antifasciste, un joyeux cortège descend la rue de Belleville, accompagné par une fanfare et de plus en plus de monde. Aux fenêtres, les gens applaudissent. Direction : place de la République. Le cortège chante : «Hanouna démission, Bolloré en prison !»

7 juil., 2024 21h23

«L’heure est à l’action» appelle Fabien Roussel. «Le président de la République est défait ce soir. Les électrices et électeurs ont sanctionné fortement Emmanuel Macron et une politique tout entière dévouée aux intérêts des marchés financiers», a annoncé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français. Le député sortant et battu dans la 20e circonscription du Nord a remercié les millions de citoyens qui se sont mobilisés durant l’entre-deux-tours. «Grâce à elles, à eux, le Rassemblement national ne dispose pas de l’hégémonie dont il rêvait.» Pour lui, «ce second tour des élections montre que la gauche, rassemblée, est la plus efficace pour battre la politique d’Emmanuel Macron. Nous sommes, ce soir, en capacité de gouverner et de répondre aux immenses espoirs de nos concitoyens. Pour nous, l’heure est à l’action.»

7 juil., 2024 21h20

La candidate RN dont «l’ophtalmo» est «juif» et le «dentiste musulman» largement battue. Ouf. Dans la 1re circonscription de la Mayenne, Paule Veyre de Soras avait été une des tristes stars de l’entre-deux tours et l’illustration que le RN avait dû racler les fonds de tiroir pour trouver des candidats. Entre les deux tours, elle a gagné à peine 600 voix, ne réunissant que 32,3 % des voix, loin derrière le candidat NFP Guillaume Garot (67,7 %). Ce dernier a bénéficié du retrait du candidat UDI (20,1%) des voix.

7 juil., 2024 21h15

Au QG des écolos : «Maintenant, la gauche doit être un vrai contre-pouvoir.» La fête continue à l’extérieur du QG des écolos, où flottent de nombreux drapeaux verts. Plusieurs voitures passent en klaxonnant en soutien aux militants. Manon, doctorante en sociologie et sciences de l’éducation, déclare «être très heureuse et très rassurée, ainsi que pleine d’espoir pour la suite». Elle se dit confiante pour l’après : «Maintenant, la gauche doit être un vrai contre-pouvoir. Il va falloir un travail et un dialogue important entre les différents partis.» Par Elena Roney

7 juil., 2024 21h10

François Ruffin réélu : quand «le JDD» publie une (nouvelle) «fake news». Le phrase est connue sur les réseaux sociaux : «Quand une information me plait, elle est vraie.» Les confrères du JDD semblent s’être fait avoir ce soir, mélangeant souhait et réalité. A 20h09, le candidat de Picardie Debout, François Ruffin, était annoncé perdant dans sa circonscription… mais avec un nombre minime de bulletins dépouillés. Un détail qui n’a pas semblé embarrasser le JDD, propriété de Vincent Bolloré, qui titre alors «Second tour des législatives : François Ruffin battu dans la Somme». Quelques minutes plus tard, sur la base de 92,14 % d’inscrits reçus, le candidat du Nouveau Front populaire est donné gagnant avec 51,87%. Il conserve donc bien son siège dans la première circonscription de la Somme. Le JDD, lui, a supprimé l’article et le tweet.

7 juil., 2024 21h05

La place de la République, à Paris, n’oublie pas Hanouna. Sur la place de la République bondée, un nouveau chant démarre : «Hanouna, casse-toi !» Toute la place le reprend en chœur. Pourquoi ? Le présentateur de Touche pas à mon poste avait déclaré après la dissolution : «Je quitte la France si le Nouveau front populaire gagne.» Même son de cloche au QG des écolos à Paris, où la rue résonne des mêmes injonctions venues des militants : «Hanouna dégage !» Bye bye ?

7 juil., 2024 21h00

Pour Manon Aubry, «le Nouveau Front populaire est prêt à gouverner». La tête de liste LFI aux élections européennes a exprimé sur BFM TV un «immense ouf de soulagement. Je vous le dis avec émotion pour être honnête, car des millions de gens avaient l’estomac noué durant les trois dernières semaines dans ce pays. Des binationaux, des personnes dont la couleur de peau ne satisfait pas Jordan Bardella, des LGBT, des femmes. Mais n’en déplaise à Bardella, le NFP est prêt à gouverner». A la question de savoir s’il est possible de gouverner sans majorité, Manon Aubry a rappelé que «les macronistes n’avaient pas de majorité à l’Assemblée nationale. Donc si on veut mettre en place nos mesures, comme augmenter le smic à 1 600 euros net et abroger la réforme des retraites, nous sommes prêts à le faire. Ça s’appelle une majorité relative». «Personne n’a sérieusement envisagé à gauche de gouverner avec Macron. Il nous a emmenés dans le chaos politique et social», disait la député européenne LFI sur le même plateau deux jours plus tôt.

7 juil., 2024 20h57

Le patron du PS, Olivier Faure, exige de la «démocratie» au sein du Nouveau Front populaire pour pouvoir gouverner. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a jugé ce dimanche soir qu’il faut «de la démocratie» au sein du Nouveau Front populaire pour que les partis de gauche puissent «avancer ensemble» et gouverner à l’issue des élections législatives. «Il n’y a pas de paroles extérieures qui viendront s’imposer à nous», a également affirmé dans une critique à peine voilée contre le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, vu au PS comme un facteur de division de la Nupes, l’ex-alliance de gauche, par ses prises de position.

7 juil., 2024 20h52

Macron dit attendre la «structuration» de la nouvelle Assemblée nationale pour agir. Emmanuel Macron l’a annoncé, il ne prendra pas la parole ce dimanche soir. C’est via l’Elysée que le chef de l’Etat a appelé dans la soirée à la «prudence» dans l’analyse des résultats après la défaite de la majorité présidentielle, arrivée en deuxième position derrière le Nouveau Front populaire et devant le RN, selon les premières estimations Ipsos (150 à 170 sièges). En conséquence, il dit attendre la «structuration» de la nouvelle Assemblée nationale pour «prendre les décisions nécessaires». «Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires», a ainsi indiqué la présidence, ajoutant qu’il ne prendrait dans ces conditions pas la parole ce dimanche soir. Le chef de l’Etat «prend actuellement connaissance des résultats des élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription». «Dans son rôle de garant de nos institutions, il veillera au respect du choix souverain des Français», ajoute l’Elysée.

7 juil., 2024 20h49

A Orange, la gauche fière. Les résultats viennent de tomber à Orange, Fabienne Haloui, élue au conseil municipale (PCF) sort de la maison des citoyens avec une part de quiche : «c’est magnifique !» Un militant socialiste enlève ses lunettes et pleure : «J’ai pris ma carte en 81, la boucle est bouclée pour moi». Les militants se prennent dans les bras, on entend des cris de joie. Fabienne Haloui commente : «Ici, ça fait 29 ans qu’on vit l’extrême droite, on sait ce que c’est. Chaque matin, nous peut-être plus que les autres, on se lève avec la boule au ventre depuis la dissolution parce qu’on sait ce que c’est de vivre avec l’extrême droite». Elle lance une idée en l’air : «on va les voir à la mairie, les Bompard [le maire Reconquête, ndlr] et les autres ?» Les voilà, les sympathisants de gauche d’Orange qui déambulent fièrement dans les rues, comme s’ils venaient de la reprendre à l’extrême droite. Devant un café, des chibanis lèvent le pouce en l’air en leur souriant. Une militante d’origine maghrébine plaisante : «c’est bon, on peut rester ici». Arrivés sur la place de la Mairie, Yann Bompard et ses élus se sont évaporés. Une autre militante PCF, un peu déçue : «on voulait aller à la bagarre. D’habitude ils font les beaux, là ils ont disparu». Par Gurvan Kristanadjaja

7 juil., 2024 20h47

«On a eu tellement de frissons», soufflent les sympathisants de gauche dans le Calvados. «On n’est pas un pays de fachos ! On n’est pas un pays de fachos ! On n’est pas un pays de fachos !» Ils sont une dizaine d’amis à danser en cercle et à crier à plein poumons après avoir découvert les résultats du second tour sur leur téléphone au dernier soir du festival de Beauregard qui se tient à Hérouville-Saint-Clair dans le Calvados. «C’est trop bien, les gens ont su se mobiliser, cela montre que c’est l’intérêt général qui a prévalu», dit dans un large sourire Laetitia, 39 ans, responsable de l’urbanisme dans une collectivité voisine. «On est passés par toutes les émotions, on a eu tellement de frissons», renchérit son copain Guillaume, venu de Nantes dans une circonscription où le socialiste a été élu dès le premier tour. Par Anne-Sophie Le Chevallier

7 juil., 2024 20h43

Jordan Bardella affiche sa déception. Jordan Bardella a la mine des mauvais jours. Lui qui s’imaginait à Matignon n’est finalement ce dimanche soir que le président de la troisième force politique de l’Assemblée nationale. Lors de sa première prise de parole, Jordan Bardella s’en est pris à «l’alliance du déshonneur et les arrangements électoraux dangereux» entre Emmanuel Macron, Gabriel Attal et «les formations d’extrême gauche». Le député européen parle même d’un «parti unique qui s’étend de Philippe Poutou à Edouard Philippe» auquel le Rassemblement national serait selon lui «la seule alternance». Soucieux de ménager la détresse de ses électeurs, Jordan Bardella a malgré tout terminé son discours sur une note plus positive : «Ce soir tout commence, le Rassemblement national va amplifier son travail, à l’Assemblée nationale d’abord derrière Marine Le Pen, dans le pays ensuite. […] Rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer.»

7 juil., 2024 20h36

Mélenchon, les mots de Jean Ferrat. On savait Jean-Luc Mélenchon orateur hors pair, on connaissait ses envolées lyriques, on n’a pas été déçu, dimanche soir quand en clôture de sa prise de parole, il a cité un poème fondateur des combats de la gauche des années 1960. «Au grand soleil d’été qui courbe la Provence /Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche /Quelque chose dans l’air a cette transparence /Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche.» Beaucoup sont ceux qui ont complété ces quatre vers avec l’adresse qui achève chacune des strophes de ce poème, et qui est également son titre «Ma France». Un poème qui est d’abord une chanson, écrite et composée par Jean Ferrat, compagnon de route du parti Communiste, dans lequel il faisait une véritable déclaration d’amour à son pays, prouvant qu’être de gauche n’empêchait pas d’aimer la nation française, laquelle ne s’incarne pas que dans son patrimoine ou ses traditions mais aussi dans ses libertés, ses révolutions et le travail de ceux qui l’ont construite. Huit strophes d’alexandrins magnifiques où l’on croise Hugo, Eluard, Picasso et même Robespierre mais aussi ces «genêts de Bretagne» et les bruyères de cette Ardèche si chère au cœur de Jean Ferrat. Là où «la montagne est belle» et où il est mort en mars 2010.

7 juil., 2024 20h35

Le défenseur de l’équipe de France Jules Koundé parle d’un «soulagement immense». Il était, avec Marcus Thuram, l’un des seuls Bleus à s’être engagé fermement contre l’extrême droite - beaucoup des joueurs ont parlé plus mollement d’une opposition «aux extrêmes». Sans surprise, Jules Koundé a également été l’un des premiers à réagir à l’annonce des résultats. «Le soulagement est à la hauteur de l’inquiétude de ces dernières semaines, il est immense, a tweeté l’arrière droit du FC Barcelone. Félicitations à tous les Français qui se sont mobilisés pour que ce beau pays qu’est la France ne se retrouve pas gouverné par l’extrême droite.»

7 juil., 2024 20h34

François Ruffin réélu dans la Somme. Le retard était conséquent. Et en une semaine François Ruffin a réussi à le surmonter. Avec 51,87 % (sur la base de 92,14 % d’inscrits reçus), il conserve son siège dans la première circonscription de la Somme ce dimanche 7 juillet. Pourtant largement en tête au premier tour, la candidate RN Nathalie Ribeiro-Billet a été pénalisée par les reports de voix de la candidate Renaissance, arrivée troisième. C’est Ruffin qui avait lancé l’initiative du Nouveau Front populaire dès l’annonce de la dissolution le 9 juin. Il a même voulu en incarner le «capitanat» alors que la rupture avec Jean-Luc Mélenchon s’actait. Après sa victoire, il va pouvoir se reconstruire en dehors de LFI et explorer le champ des possibles pour 2027.

7 juil., 2024 20h33

Soulagement pour le vétéran communiste André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme. André Chassaigne va retrouver son siège à l’Assemblée nationale et entamer son sixième mandat. Avec 55,8 % des voix après le dépouillement de plus de 90 % des suffrages, le député communiste sortant l’a emporté ce dimanche lors du second tour devançant la candidate RN Brigitte Carletto, qui a obtenu 44,2 % des suffrages. Les résultats à l’issue du premier tour étaient très serrés, Chassaigne et Carletto n’étant séparés que par 542 voix (37,78 % contre 37,02 %).

7 juil., 2024 20h29

En direct du QG du RN, par notre photographe Denis Allard.

7 juil., 2024 20h29

«L’espoir que nous avons créé nous oblige» insiste Marine Tondelier. «Ce soir la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, ce soir le peuple a gagné et ça ne fait que commencer.» Sourire de victoire et de soulagement fièrement dessiné sur le visage de la secrétaire nationale des Ecologistes. «C’est une belle victoire de la démocratie, elle vous appartient à toutes et tous». Après les remerciements aux électeurs, Marine Tondelier a longuement loué l’union de la gauche. «Nous avons été à la hauteur grâce au Nouveau Front populaire […] Non seulement nous l’avons fait, mais nous avons gagné, et maintenant nous allons gouverner.» Sur ce dernier point, Marine Tondelier a tenu à rester mesurée : «On reste calmes, solides sur nos appuis et surtout sur nos valeurs […] L’espoir que nous avons créé nous oblige.» Qu’en est-il du Premier ministre ? Pas pour tout de suite, temporise-t-elle. «C’est trop tôt. Laissez-nous le temps de travailler.»

7 juil., 2024 20h28

Les Champs-Elysées barricadés. Selon notre journaliste Guillaume Gendron, présent sur les Champs-Elysées ce dimanche soir, le Fouquet’s s’est, comme d’autres commerces du secteur, barricadé, craignant des manifestations et des dégradations. Les dîneurs de la brasserie (dont le menu est au tarif de 99 euros et les plats autour d’une cinquantaine d’euros) mangent donc derrière des grilles grises, en attendant une mobilisation qui n’aura sans doute pas lieu, au regard des premiers résultats du second tour.

7 juil., 2024 20h25

«C’est la première fois qu’on gagne un truc», se félicite-t-on au QG du PS. Alors que les résultats s’affichent en faveur de la gauche sur l’écran de télévision, la Bellevilloise explose. «Je suis cho-quée», laisse échapper Julie, 24 ans. La jeune femme est venue accompagnée de ses amies au QG du PS. «C’est inattendu. C’est la première fois qu’on gagne un truc», renchérit Emma, à côté d’elle. «Les sondages avant le deuxième tour annonçaient la catastrophe, et avec le nombre de désistements à gauche, on y croyait encore moins. Et puis la gauche revient de loin. Mais on a réussi à s’unir sur des idées et des valeurs». Autour, les militants entonnent une Marseillaise, avant que certains appellent à se taire. Jean-Luc Mélenchon prend la parole depuis la soirée électorale de La France Insoumise. Il est applaudi. Les sourires sont sur tous les visages. Olivier Faure, à son tour, devra prendre la parole dans quelques instants. Par Noa Jacquet

7 juil., 2024 20h23

Glucksmann invite les députés à «se comporter en adultes». Sur France 2, Raphaël Glucksmann a d’abord tenu à remercier «les citoyennes et citoyens français qui ont fait un effort avec ce front républicain» en votant, parfois, «pour des candidates et candidats très éloignés de leur partis d’origine». Le député européen a ensuite invité les élus à «se comporter en adultes», dans une «Assemblée divisée» : «Il va falloir discuter, dialoguer, accepter que l’Assemblée nationale devienne le cœur du pouvoir. Aujourd’hui, on a mis fin au jupitérianisme de la Ve République. Le cœur du pouvoir a été transféré à l’Assemblée nationale, c’est inédit. Un changement de culture politique est nécessaire et fondamental.»

7 juil., 2024 20h19

Gérald Darmanin s’annonce réélu «massivement». Le député Darmanin reviendra bien à l’Assemblée pour un quatrième mandat. Elu à Tourcoing sans discontinuer depuis 2012, d’abord sous l’étiquette UMP puis avec le soutien de la macronie, le toujours ministre de l’Intérieur, tenant de la dissolution, a réussi à conserver son siège après des semaines de labourage dans la dixième circonscription du Nord, profitant du désistement de la candidate du NFP Leslie Mortreux. Il arrive en tête devant le candidat RN Bastien Verbrugghe.

7 juil., 2024 20h16

Explosion de joie chez les Ecolos à l’annonce des résultats. Les militants applaudissent et se tombent dans les bras en chantant en chœur «Front Populaire !» Ils huent à la vue du score du RN. Lucien, militant écolo déclare : «Ça fait du bien, il y avait une peur. Tout n’est pas gagné mais on est loin des prévisions qui avaient été données.» Marie-Thé se dit «hyper soulagée» et voit cette victoire comme un «espoir porteur des combats écolos et socialistes». Edoardo quant à lui affirme : «On a voulu renvoyer dos-à-dos le NFP et le RN, et ces résultats remettent les choses en ordre. Les Français n’ont pas été dupes !» Par Eléna Roney

7 juil., 2024 20h14

Sébastien Chenu, le vice-président du RN, assure ne pas être déçu. Immédiatement après la publication des résultats, CNews a laissé (sans surprise) la parole au Rassemblement national. En plateau, le vice-président du parti, Sébastien Chenu, n’a pas voulu parler de déception : «Non (nous ne sommes pas déçus) parce que nous allons doubler notre nombre d’élus, il y a peu de partis poiltiques qui doublent leur nombre d’élus ce soir.» Il s’en est ensuite pris à Emmanuel Macron, qui, en suivant pourtant la demande du RN et en annonçant dissoudre l’Assemblée nationale, a «plongé la France» dans «un bourbier». Alors que «des alliances complètement contre nature» ont permis au Nouveau Front populaire de sortir de l’élection en tête, Sébastien Chenu promet que le RN sera «une force d’opposition authentique» et «ne laissera pas la majorité relative gouverner».

7 juil., 2024 20h10

Pour Mélenchon, Macron «a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner». «Notre peuple à clairement écarté la solution du pire», se félicite Jean-Luc Mélenchon, qui vient de prendre la parole à l’issue des résultats du second tour des législatives. Il vante une «gauche unie», qui s’est «montrée à la hauteur» et a réussi, «à sa manière, a déjoué le piège tendu au pays.» «Une fois de plus, elle a sauvé la République», a-t-il clamé, avant de glisser un mot pour ses électeurs, qui ont déjoué «tous les pronostics grâce à [leur] engagement, [leur] fidélité et loyauté aux consignes qui ont été données». «Le président a le pouvoir, le Président a le devoir, d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner», appelle-t-il. Il semble anticiper une potentielle prise de parole du chef de l’Etat, et assure que «le Président doit s’incliner et admettre cette défaite, sans tenter de la contourner de quelque façon que ce soit.» De fait, selon lui, «le Premier ministre doit s’en aller», appelant donc Gabriel Attal à quitter Matignon, sans nommer une quelconque figure de la gauche pour le remplacer. «Les urnes ont tranché. Le Nouveau Front populaire est prêt à gouverner», annonce Jean-Luc Mélenchon devant une foule en liesse.

7 juil., 2024 20h07

François Hollande élu en Corrèze. Dans la 1re circonscription de Corrèze, l’ancien président de la République comptait sur ces élections législatives pour remettre un pied dans l’action politique. Pari gagné, puisqu’il devance de 10 points la candidate RN Maïtey Pougey après le dépouillement de 80 % des bulletins. Notre article.

7 juil., 2024 20h05

A 67,10 %, une participation record, jamais vue depuis 1997. La participation finale au second tour serait de 67,10 %, selon les premières estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions et Radio France. A 17 heures, elle atteignait 59,71 %, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, soit le niveau le plus haut depuis les législatives de 1997. Les Français ne s’étaient en effet plus autant déplacés pour voter depuis les élections qui avaient suivi celle de François Mitterrand à l’Elysée, il y a quarante-trois ans. La semaine dernière pour le premier tour, la participation avait atteint 66,7 %, soit 20 points de plus qu’au premier tour de 2022, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

7 juil., 2024 20h00

La gauche en tête, le RN troisième. La remontada. Distancée de plus de cinq points par le Rassemblement national et ses alliés au premier tour des législatives (33,32 % contre 27,99 %), la gauche est ce soir en tête du second tour des législatives. Selon les premières estimations d’Ipsos pour France Télévisions, le Nouveau Front populaire obtiendrait entre 172 et 192 sièges. Ensemble obtiendrait 150 à 170 députés, et le Rassemblement national, en troisième place, entre 132 et 152 députés, avec ses alliés de LR. En position de majorité relative, la gauche pourrait donc se retrouver aux affaires dans les prochaines semaines. Emmanuel Macron devrait, comme la tradition l’exige, proposer les clés de Matignon à une personnalité du NFP.

7 juil., 2024 19h55

A Orange, les élus d’extrême droite ont enfermé «les gens comme nous». Dans le quartier de Fourchevieilles, à Orange, le dépouillement vient de se clore et les riverains prennent le thé sur la seule place du coin. Depuis la fin d’après-midi, des agents de la police municipale patrouillent armés de flashballs et vêtus de gilets pare-balles. A chacun de leur passage des guetteurs crient pour indiquer leur position. Sur un banc, Bakim et ses amis, des retraités marocains de l’usine font un geste de la main en leur direction : «c’est des conneries tout ça». Cet ancien ouvrier agricole est arrivé en France depuis le Maroc en 1973. Il vit dans ce quartier depuis 1985 et a obtenu la nationalité en 1985. A chaque fois qu’il a pu, le chibani a voté. «C’est mon devoir», affirme-t-il fièrement. Depuis plus de 10 ans, c’est l’extrême droite de Bompard père (Jacques) puis fils (Yann) qui dirige. Le dernier est un fervent soutien d’Eric Zemmour. Sous les immeubles, Bakim a le sentiment que par leur politique, les élus ont enfermé «les gens comme nous» dans ces quartiers dont les immeubles tombent en désuétude. Ici, une candidate LFI affronte une autre RN. Bakim refuse de dire pour qui il a voté mais il accepte de nous donner un indice. «Contre ceux qui feront en sorte que s’ils sont élus, les pauvres comme nous resteront pauvres». Par Gurvan Kristanadjaja

7 juil., 2024 19h53

Palpation «soft» à Renaissance. Pour entrer au siège du parti Renaissance, il faut montrer patte blanche. Sacs ouverts et alignés et un chien inspecte dûment besaces et matériel vidéo des équipes de télévision. Tout est néanmoins dans les détails, le supplétif canin a revêtu d’élégants chaussons rouges et noirs histoire de ne pas rayer les objectifs des appareils photo. Ce soir, à l’entrée du QG du parti présidentiel, le mot d’ordre a été donné par le service d’ordre : la palpation de sécurité est «soft», comme le score du parti présidentiel ? Par Franck Bouaziz

7 juil., 2024 19h52

Pour les soutiens de LFI, la perspective de l’extrême-droite «a repolitisé beaucoup de gens». Sur la terrasse de la Rotonde, des jeunes et des moins jeunes, militants ou sympathisants de la France insoumise, lèvent leurs pintes de bières. Il fait doux, et autour des tables, on a envie d’y croire. «On commence à retrouver un peu d’espoir», dit Sarah, 27 ans, longues boucles encadrant des pommettes constellées de taches de rousseurs. Elle est venue avec d’autres amis «par soutien», «parce qu’on veut voir le NFP l’emporter». Bientôt un mois que le petit groupe s’active, à son échelle, pour renverser la vapeur brune. Julia, même âge, s’est mis à coller dans les «arrondissements bascule» en parallèle de son travail dans une agence de com. La perspective d’un gouvernement d’extrême-droite «a poussé beaucoup de gens à se repolitiser», soutient Sarah. Une victoire ne suffirait pas, selon elles, à réparer les plaies ouvertes par la dissolution et la politique d’Emmanuel Macron. Julia dit avoir «très mal vécu ces élections». Et souligne, en tirant sur sa cigarette : «Même si on gagne, ça reste effrayant de se dire que le RN aura remporté encore plus de sièges qu’aux dernières législatives. Qu’autant de Français sont prêts à voter contre… d’autres Français.» Par Juliette Delage

7 juil., 2024 19h49

Les militants écolos entre inquiétude et espoir. Dans le Xe arrondissement de Paris, le QG des écolos se remplit progressivement. L’ambiance y est plutôt bonne mais l’inquiétude est palpable chez les militants. Anissa Chehbib, étudiante et militante chez les Écologistes depuis trois ans, s’alarme : «On a tellement peur des résultats. Pour se réconforter et pour notre bien-être mental on avait besoin d’être entouré de militants de gauche.» Annah Bikouloulou, secrétaire nationale des Jeunes Écologistes, espère encore : «Il n’est pas du tout impossible que le NFP ait un meilleur score que prévu et que le RN n’ait pas la majorité absolue ou relative.» Par Eléna Roney

7 juil., 2024 19h47

Florilège de bulletins nuls. A Avignon, Roubaix comme à Autun, des bulletins blancs ou nuls sont pris en photos. Il y a les remontés («Aucun de ces marchands de promesses gratuites ne me convient !», photographie Le Bien Public à Auxonne, en Côte-d’Or), les déprimés («Bonne chance ! Triste France» à Amiens, ou le très clair «ni l’un ni l’autre» à Roubaix). Il y a aussi les artistes, comme ce coloriage tiré du dessin animé les Aristochats, sur-titré «Ni RN Ni LFI». A Autun, un électeur ambitieux a glissé un faux bulletin de vote bluffant, portant son candidat, l’humoriste Guillaume Meurice, rapporte le journal de Saône-et-Loire. On vous épargne les dessins d’organes sexuels.

7 juil., 2024 19h44

Olga, biolérusse naturalisée, a une «confiance totale» en Le Pen et Bardella. A la soirée électorale du RN dans le Parc floral, on croise Olga, «très émue parce que la situation en France est très grave et il est vraiment temps de faire les sacrifices pour la redresser». Par sacrifices, elle entend, «par exemple, la suppression de certaines aides, pour tout le monde, quand nos adversaires politiques ne sont que dans le ‘´donnez-nous’’». On note qu’elle a un accent. Militante depuis un an, cette traductrice d’origine biélorusse est une Française naturalisée et souligne immédiatement : «le RN ne fait pas la différence entre les Français de souche et les autres, son critère est d’être patriote et d’aimer la France». La première qu’elle souhaite est économique, «revoir toutes les charges qui pèsent sur les TPE et PME qui sont le socle de la France». Elle a «totale confiance en Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui sont calmes, posés». Par Sabrina Champenois

7 juil., 2024 19h37

A la gare de Béziers, «bien sûr qu’on va regarder les résultats». A quelques minutes des résultats, sur le quai de la gare de Béziers (Hérault), Sébastien et son père Patrick font leur pronos. On tend l’oreille. Pour l’étudiant de 21 ans, «le Premier ministre restera Gabriel Attal. L’extrême droite est haut mais pas suffisamment. Je crains qu’ils passent plutôt dans 3 ans aux présidentielles». Son père moufte : «Mais ils n’ont même pas de programme, c’est très grave !» A 20 heures, même s’ils seront toujours dans le train en direction de Lyon, ils seront scotchés à leurs téléphones. «Bien sûr qu’on va regarder les résultats et je pense qu’on ne sera pas les seuls», lâche Sébastien en sautant à bord. Malgré leur «peur des amalgames, cultures ou religieux», ils n’ont pu voter ni au premier ni au second tour, faute de proche pour prendre leur procuration. Par Margaux Gable

7 juil., 2024 19h33

Au QG du PS, les militants fébriles. A la Bellevilloise, lieu retenu pour la soirée électorale du Parti socialiste journalistes et militants fourmillent dans l’attente. Philippe, binational franco-canadien, alpague chaque journaliste en quête d’informations : «J’espère qu’on aura réussi le barrage aux autres, là. Ils veulent m’interdire les postes de président, de ministres. Vous avez des estimations vous ?» demandent-il avant de disparaître. Ludovic, jeune militant, a la tremblote dans l’attente des résultats. Non loin, Fadila, militante au PS depuis 2004 n’est «pas confiante parce que de toute évidence la démocratie ne va pas bien. S’il y a un sursaut il faudra s’occuper des vrais problèmes des gens si on ne veut pas rejouer à chaque fois les mêmes angoisses.». Par Noa Jacquet

7 juil., 2024 19h30

Dépouillement, mode d’emploi. Dépouiller, oui, mais comment ? Camille, assesseur à Riotord, en Haute-Loire, décortique les étapes sur le réseau social X. Il y a du boulot pour départager les candidats Les Républicains et Rassemblement national dans cette commune de 1179 habitants, qui avait atteint 76 % de participation au premier tour : Etape 1 : Compter les signatures, éditer un procès-verbal s’il y a une erreur. Etape 2 : Regrouper les enveloppes par dix, vérifier que le nombre de votants égale le nombre de signatures, puis les regrouper par cent. Etape 3 : Sur chacune des trois tables, quatre personnes dépouillent. L’une ouvre, l’autre «lit le nom à haute voix et montre le papier». Les deux dernières notent en même temps, sur deux papiers différents, les résultats. Pour les nuls, il existe seize cas de figure à recenser, dont «la photographie ou la représentation d’un animal». Pour l’heure, les cas de «nuls» sont assez sages à Riotord.

7 juil., 2024 19h26

Au QG de LFI, on se dit «prêt à gouverner». Place Stalingrad à Paris, la Rotonde, où la France insoumise a organisé sa soirée électorale, est encore baignée de lumière. Sous son gigantesque dôme de verre se pressent des dizaines de journalistes, reconnaissables à leur cordons oranges et à la question qui déborde en premier de leurs lèvres : «Mélenchon pourrait-il briguer un poste de Premier ministre ?». Manon Aubry, dont on aperçoit à peine la veste rouge tant il y a de reporters politiques autour d’elle, balaye dun revers de main les pronostiqueurs. Il reste à peine une heure avant les premiers résultats du second tour des élections législatives, elle soutient que ce n’est pas le sujet qui l’occupe. En revanche, son message est clair : «si le Rassemblement national, faute de majorité absolue, refuse de gouverner, nous on sera prêt à le faire avec le Nouveau Front populaire. Ce gouvernement pourrait abréger par décret la réforme des retraites, augmenter le SMIC par décret… Je vous le dis, on est prêts.» Par Juliette Delage

7 juil., 2024 19h20

A Clichy-la-Garenne, un suspens moins fort qu’au premier tour. Une petite fille métisse pose la main sur celle de sa maman blonde qui dépose l’enveloppe dans l’urne, puis sa sœur fait de même pour son papa, sous les applaudissements du bureau de vote. «Un beau travail d’équipe», s’exclame l’assesseure. La participation est légèrement moins forte que la semaine dernière, où elle frôlait les 90 % à la même heure. L’ambiance est détendue dans ce bureau de vote de Clichy-la-Garenne, en fin d’après-midi, tout comme au marché le matin, où pour une fois, on y discutait ouvertement politique en se félicitant que dans cette commune qui jouxte Paris, le RN a juste dépassé les 10 % aux européennes. Pour ce second tour des législatives, le suspense est moins fort que la semaine précédente. La 5e circonscription des Hauts-de-Seine regroupe Clichy la populaire et Levallois la bourgeoise, avec un duel entre Raphaël Pitti, candidat NFP inconnu arrivé en tête au premier tour (36,54 %), et la députée sortante Ensemble !, Céline Calvez (31,62 %) - l’extrême droite était arrivée troisième avec 14,42 %. Par Laurence Defranoux

7 juil., 2024 19h11

Ambiance tempérée à la soirée électorale organisée par le RN. Au Pavillon Chesnaie du Roy, dans le Parc Floral (XIIe arrondissement de Paris), 500 militants sont attendus, quasiment autant de journalistes, les premiers répondent aux seconds, un verre de blanc dans une main, un petit four dans l’autre. Le ton est posé, pas triomphant. Peu croient à la majorité absolue tout en l’espérant - «ce serait merveilleux», dit Antoine, 26 ans, qui milite depuis huit ans en Île de France et qui voudrait, comme toute première mesure, «le renvoi des fichés S» tandis que son amie Marie, 24 ans, sympathisante, souhaite «une mesure d’ordre sécuritaire». Par Sabrina Champenois

7 juil., 2024 19h03

Au QG de Renaissance, les CRS sortent la glacière. Rue du Rocher, dans le VIIIème arrondissement de Paris, le siège du parti Renaissance ressemble à un bateau ivre. Les CRS sont bien plus nombreux que les passants et les rares journalistes. Peu d’entrée et de sorties. Les forces de l’ordre ont tout le loisir de sortir leurs grandes glacières pour préparer leur dîner. Un couple avec une poussette sourit en passant devant l’immeuble à la façade noire : «peut être qu’ils se font discrets». Nadia et Assia habitent à une centaine de mètres. Elles attendent les résultats avec impatience et regardent la devanture du siège du parti macroniste avec une moue dubitative : «c’est ambiance fin de règne ce soir». Par Franck Bouaziz

7 juil., 2024 18h59

Les 10 scénarios de l’après 7 juillet : cohabitation, régime d’Assemblée, démission du Président… Que va-t-il se passer après le second tour des élections législatives ? En croisant l’analyse de plusieurs experts, voici un petit exercice de politique-fiction, pour tester des hypothèses plus ou moins réalistes, à partir des possibilités offertes par nos institutions. Lire notre article.

7 juil., 2024 18h50

Quand le journal de Mickey inventait un jeu spécial législatives en 1993. «Pas facile d’être élu député ! Pour connaître les embûches et les bonnes surprises qui jalonnent le parcours des candidats, grâce à ce super jeu lance-toi avec tes copains dans une campagne électorale acharnée ! Bonne chance !» Voici comment Mickey jouait les chefs de parti et motivait ses troupes en 1993, alors que les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire une nouvelle Assemblée. Ce dimanche d’élections, des membres du réseau social Reddit ont retrouvé un ancien numéro du Journal de Mickey spécial Elections contenant un jeu de plateau «Seras-tu député». But du jeu : comme dans la vraie vie, obtenir le plus de voix possibles pour être élu député au premier ou au second tour du scrutin. Au dé, tomber sur la case «Promettre de baisser les impôts» vous rapportera 3000 voix. «Défense de la nature», 5000. Même aubaine si vous avez un «bon look». En revanche, «Le débat télé tombe en même temps que le match de foot sur une autre chaîne» : Coup dur, c’est 1000 voix de perdues. On imagine que ce jeu édité dans le plus ancien périodique français destiné à la jeunesse a pu passer entre les mains de certains candidats en lice en 2024. Mais pas entre celles de Jordan Bardella, né deux années plus tard.

7 juil., 2024 18h33

Dans les bureaux de vote clos, les petites mains s’activent pour dépouiller. «Le scrutin est clos» : il est 18 heures et déjà, à Nant (Aveyron), une poignée de curieux s’engouffre dans la salle pour assister au dépouillement. Dans le public, on débriefe l’étape du Tour de France, on parle de l’ouverture de la chasse, tandis que le maire, Richard Fiol, espère «que [cette élection] sera la dernière, et qu’on ne se retrouvera pas ici le 15 août pour un nouveau scrutin». Dans cette commune de 1000 habitants, la logistique électorale a été un «véritable casse-tête». Au milieu de la salle, l’urne est vidée sur la table. Les petites mains s’activent. Dans le public, les pronostics vont bon train. «Alors, c’est la Macronie qui va passer ?», demande un jeune, la vingtaine, à un aîné, assis au fond de la salle. «Reste qu’il y en a qui doivent se gratter les cheveux là-haut, à Paris», lui répond-il. La semaine dernière, le candidat RN-LR, habitant en Suisse, a recueilli 35,52 % des voix à Nant, comme dans toute la 3e circonscription de l’Aveyron. Il est opposé, aujourd’hui, au député sortant macroniste, suite au retrait du candidat du Nouveau front populaire, arrivé troisième. Par Lola Cros

7 juil., 2024 18h20

Il est encore temps de voter dans les grandes villes. 18 heures passées, la plupart des bureaux de vote ont fermé, sauf dans de grandes agglomérations comme Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille ou Nantes, où le dernier bulletin pourra être inséré dans l’urne à 20 heures. D’autres bureaux ferment néanmoins à 19 heures. C’est le cas pour Lille et Rennes. Pour ne pas arriver trop tard, mieux vaut vérifier les horaires officiels directement sur le site des mairies, recensés sur service-public.fr.

7 juil., 2024 18h05

Sur le bassin d’Arcachon, loin des préoccupations électorales. A la Hume, un quartier prisé de Gujan-Mestras sur le bassin d’Arcachon, la plage et son petit port sont une bulle hors du temps. Touristes et locaux se prélassent au soleil, loin des préoccupations électorales. Assis sur un banc, deux sexagénaires, Marc et André, s’apprêtent à prendre l’apéro. La politique n’est pas au cœur de la discussion, mais les bons scores du RN leur donnent le sourire. En particulier à Marc, ex-Parisien et cadre dans l’administration : il espère que Bardella mettra fin aux «méfaits de l’immigration» qui ont «défiguré», son ancien quartier, le XIVe arrondissement de la capitale, «devenu un ghetto vidé de ses boucheries». «Ça arrive aussi ici. Il y a de plus en plus de femmes voilées sur les plages», rebondit André. Rencontré quelques mètres plus loin, Ylias, un Franco-Marocain de 27 ans, regrette «la peur irrationnelle» que crée le RN. «On est à un tournant de l’histoire, s’ils obtiennent la majorité, ils vont déstabiliser le pays», redoute l’ambulancier. Pour faire «barrage», l’électeur de gauche a «pris sur [lui]» et voté Renaissance, en duel face à l’extrême droite dans la 8e circonscription de Gironde, où plus d’un électeur sur trois a glissé un bulletin RN dans les urnes. Par Eva Fonteneau

7 juil., 2024 17h44

Vers une participation finale autour de 67 %. La participation finale du second tour est estimée de son côté à 67 % par les instituts Ipsos et Opinionway, à 67,1 % par Elabe et à 67,5 % par l’Ifop, contre 66,7 % au premier tour. Cela constituerait un record depuis les législatives anticipées de 1997.

7 juil., 2024 17h24

Premier week-end de vacances, le village aveyronais de Nant fourmille déjà. Aux touristes belges, habitués de la vallée de la Dourbie, se sont greffés depuis samedi des familles venues de Paris, de Bretagne ou de Lyon. A deux pas de la rivière, le bureau de vote enregistre 69 % de participation à 16h. Quatre jeunes, la petite trentaine, arrivent groupés. «Je n’étais pas venu la semaine dernière, faut dire que je n’y comprends pas grand-chose, mais ma sœur m’a convaincu aujourd’hui», raconte Anthony. Sa sœur, Anaïs, s’inquiète de ceux qui ne viendront pas voter pour départager le député sortant macroniste et le candidat LR-RN, parachuté de Suisse : «J’ai peur que ça fasse pencher la balance». Elle ne dira pas de quel côté. «Depuis quelques jours, on évite d’en parler, avec les potes, à la ferme ou avec nos collègues : ça finit toujours par gueuler.» Par Lola Cros.

7 juil., 2024 17h21

A Lille, pourquoi votez-vous ? Cathy, 87 ans, buraliste à la retraite. Marguerite, 18 ans, étudiante. Ou encore Amaury, 41 ans, directeur artistique… Prénom, âge, profession, et pourquoi votez-vous ? Voici les quatre questions que notre photographe Stéphane Dubromel a posées à quelques votants qui ont accepté d’être photographiés à l’occasion du second tour des élections législatives.

7 juil., 2024 17h10

Dans l’Aveyron, «les jeunes qui ont voté RN, je les connais très bien». Ce matin, Solveig Letort était occupée à tenir les urnes de son village, La Couvertoirade (Aveyron). Sitôt le devoir accompli, elle a rechaussé ses chaussures pour accompagner 33 vacanciers en randonnée. Dimanche dernier, son village a placé le candidat de gauche à plus de 50 %. Elle s’en félicite, mais ce n’est pas le cas des voisins du Larzac, pourtant marqué par la lutte paysanne et les valeurs de gauche, qui ont placé un candidat RN-LR parachuté de Suisse en tête. «Voter RN ici, c’est incompréhensible. On a un cadre de vie incroyable, et même avec des petits revenus, on peut vivre bien ici. Le tissu associatif est dense… Mais les jeunes qui ont voté RN, je les connais très bien : ils sont adorables, ni racistes ni fachos, ils veulent juste s’en sortir un peu mieux que leurs parents», ajoute la guide. Face au retrait du candidat de gauche, en faveur du député sortant macroniste, c’est l’abstention qui inquiète aujourd’hui Solveig, déjà sur le chemin du dépouillement. Par Lola Cros.

7 juil., 2024 17h04

A 17 heures, la participation s’élevait à 59,71 %, la plus élevée depuis 1981. Après la forte hausse de la participation au premier tour, quelle affluence dans les bureaux de vote ce dimanche 7 juillet ? A 17 heures, la participation au second tour des élections législatives atteignait 29,71 % selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, soit au plus haut depuis les législatives de 1981. La semaine dernière, elle s’établissait à 59,39 % à la même heure, soit 20 points de plus qu’au premier tour de 2022 à la même heure, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

7 juil., 2024 16h57

Emmanuel Macron va bien recevoir Gabriel Attal à l’Elysée. Plusieurs sources au sein de la majorité l’ont confirmé à l’AFP. Le président Emmanuel Macron va recevoir à 18 heures 30 ce dimanche à l’Elysée le Premier ministre Gabriel Attal ainsi que les chefs de partis du camp présidentiel. Cette réunion interviendra une heure et demie avant l’annonce des résultats du second tour des législatives anticipées. Selon l’entourage du chef de l’Etat, il n’y a en revanche «pas de prise de parole envisagée à ce stade» de la part du président de la République à l’issue du scrutin.

7 juil., 2024 16h43

Le Nord-Isère fait partie de ces territoires périurbains qui n’ont cessé de virer au brun ces vingt dernières années. Les espoirs déçus des gilets jaunes, très actifs dans cette zone au sud de Lyon, ont parachevé le tableau : le 30 juillet, les communes de la 10e circonscription du département ont sans surprise placé le Rassemblement national en tête. Toutes sauf une, Villefontaine, où la candidate insoumise du Nouveau Front populaire, Joëlle Richol, a doublé son adversaire d’extrême droite, Thierry Perez. Mais ni le poids démographique de la ville ni le retrait de la députée sortante Ensemble, Marjolaine Meynier-Millefert, troisième au premier tour, ne devraient prémunir la circonscription de basculer en faveur du parti lepéniste. «Tous ces gens qui votent RN ne se sont jamais fait agresser, ils veulent la sécurité alors qu’eux-mêmes n’ont jamais rien vécu», soupire Donovan, 29 ans, en pensant à son grand-père qui vit à la campagne et «se fait manipuler», happé par «l’effet télé». Entouré de ses enfants au parc, le père de famille qualifie Bardella de «personnage trompe-l’oeil» : «Quand je l’ai découvert l’an dernier sur les réseaux, je me suis abonné tout de suite puis j’ai fait des recherches et je suis revenu sur ma décision. Vu son jeune âge, je ne pense pas qu’il soit apte à gouverner la France», jauge cet électeur de gauche. Lui ne vote «pas par peur» et regrette que Mélenchon soit «diabolisé par les médias de droite et d’extrême droite». Son conseil pour l’avenir : «Bien se renseigner et faire la part des choses.» Par Maïté Darnault.

7 juil., 2024 16h31

Avant de voter, certains électeurs ont leur rituel. Arrivée devant son bureau, sur la place de la Croix-Rousse, Sarah, salariée de 31 ans, prend le temps de sortir sa carte d’électrice et de regarder une dernière fois les visages des deux candidats placardés devant l’école Aveyron. Elle se dit «pas très optimiste» vu le score du RN la semaine dernière, «même si ici, on n’est pas trop concernés». Historiquement à gauche, la 2e circonscription, qui englobe notamment la Croix-Rousse, a placé le candidat du Nouveau Front populaire, Boris Tavernier (49,65 %), confortablement en tête au premier tour devant le candidat Ensemble, Loïc Terrenes (25,12 %). Sarah ne cache pas de voter pour «la gauche» même si elle trouve que l’intégralité de ce nouveau front n’est pas spécialement «[son] bord» : «Mais il faut entendre qu’une partie de la population ne se retrouve plus dans le centre et la majorité présidentielle.» Frédérique, retraitée de 70 ans, sort du bureau de vote un plateau-repas à la main. Elle a l’habitude d’être assesseure à toutes les élections, mais aujourd’hui elle part plutôt «pour les vacances». «Ici, c’est joué d’avance», pronostique-t-elle, même si elle trouve «dommage» le résultat. «Je ne voterai jamais RN, mais de l’autre côté, ils sont aussi dangereux», estime-t-elle en mettant «les extrêmes» dans le même sac avant de regretter : «Il n’y a plus de centre.» Par Théo Mouraby.

7 juil., 2024 16h28

Une réunion devrait se tenir à l’Elysée à 18 heures 30. Après être allé voter au Touquet, le président Emmanuel Macron devrait convoquer les chefs de la majorité pour une réunion à 18h30 à l’Elysée afin de suivre les résultats électoraux. Le Premier ministre Gabriel Attal devrait également être présent. Sollicité au sujet d’une éventuelle prise de parole plus tard dans la soirée, l’entourage d’Emmanuel Macron a indiqué à l’AFP que «rien n’était décidé» pour le moment, «tout dépendra des résultats».

7 juil., 2024 16h13

À Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, le «réflexe anti-RN» booste la participation. «Il y a une réaction assez spontanée des électeurs qui viennent chercher le bulletin du candidat anti-RN», note Stéphane Gomez, président de bureau de vote et premier adjoint de la maire socialiste et ex-secrétaire d’Etat Hélène Geoffroy. Phild, «un prénom pas commun», plaisante le garçon de 23 ans, attend ses amis sur un banc devant le bureau. Il faisait des études mais maintenant travaille à l’usine pour économiser de l’argent. Il dit se tenir d’habitude loin des politiques, «des faux-culs qui font ça pour le pouvoir», mais est allé voter le week-end dernier. Il dit aussi «flipper» quand il entend Bardella parler. Sonia, 50 ans, auxiliaire de vie et Lidia, 44 ans, hôtesse de caisse, n’en pensent pas moins. Elles ont voté pour Abdelkader Lahmar, le candidat Nouveau Front populaire, militant de longue date à Vaulx : «Il est très impliqué dans la commune, très ouvert.» Au premier tour, dans cette 5e circonscription du Rhône, il a devancé avec 46 % des voix le candidat Horizons, Alexandre Vincendet, député sortant (27,05 %) et le RN Cédric Pignal (21,28 %). Mais prudence : en 2022, Vincendet était remonté de plus de 7 points pour s’imposer au second tour. Cette fois, le maintien du candidat RN peut changer le scénario en faveur du NFP dans cette triangulaire. Par Théo Mouraby.

7 juil., 2024 15h41

Face au risque de débordements, les commerçants des Champs-Elysées commencent à se barricader. Inquiets face au risque de débordements après les résultats du second tour, les commerçants des Champs-Elysées commencent à se barricader derrière des clous et des panneaux de bois. Hier déjà, d’immenses grilles étaient installées sur les vitrines du magasin Louis Vuitton des Champs. Des banques ou des magasins d’informatiques ont emboîté le pas à la marque et au luxe, et ont coffré leurs devantures sur l’avenue et ailleurs dans Paris. Dans ce climat de tensions, 30 000 policiers seront mobilisés dimanche soir dont 5 000 sur la capitale.

7 juil., 2024 15h09

Une déclaration du président de la République après les résultats ? Emmanuel Macron a voté au Touquet dans le Pas-de-Calais, avant de s’accorder un traditionnel bain de foule avec selfies et accolades. Sollicité quant à une éventuelle prise de parole du chef de l’Etat après 20 heures, son entourage a indiqué que «rien n’était décidé» pour le moment, «tout dépendra des résultats».

7 juil., 2024 15h03

Diapo photos : pourquoi votez-vous ? C’est la question que notre photographe, Stéphane Dubromel, a posée à 12 électeurs lillois de tous âges et de toutes professions. Cathy, 87 ans, buraliste à la retraite, a voté «pour que toute aille bien». Théa, 25 ans, artiste, pour «les femmes, l’avenir, les futurs enfants, les minorités». Quentin, 29 ans, auditeur financier, parce que «nous sommes à un moment charnière de l’histoire». Découvrez notre diaporama.

7 juil., 2024 14h30

Apéro antifa, rando queer ou soirée film : les remèdes et parades à l’angoisse des résultats des législatives. Cinéma, ne pas rester seul… Après un premier tour sans grande surprise, chacun y va de sa stratégie pour affronter ou esquiver, au moins une nuit, l’issue du scrutin le 7 juillet. Nos témoignages.

7 juil., 2024 14h03

Pour la première fois depuis 1986, la Nouvelle-Calédonie envoie à l’Assemblée un indépendantiste. Elu avec 57,01 % des suffrages exprimés dans la deuxième circonscription de Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Tjibaou va faire une entrée remarquée dans l’hémicycle. Fils de l’emblématique leader kanak, Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989, il devient le premier député indépendantiste élu, depuis 1986. Cette élection est majeure dans une Nouvelle-Calédonie secouée par des violences depuis la mi-mai et le projet de révision constitutionnelle modifiant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Novice en politique, Emmanuel Tjibaou a conforté son avance du premier tour dans la seconde circonscription et l’emporte finalement sur Alcide Ponga, loyaliste. Au Palais Bourbon, Emmanuel Tjibaou, 48 ans, devrait siéger avec les députés soutenus par le Nouveau Front populaire (NFP). La participation a de nouveau été très forte avec 71,35 % sur l’ensemble de l’archipel du Pacifique sud, contre seulement 45,15 % au second tour en 2022. Cette élection intervient moins d’un an après l’accession au Sénat de Robert Xowie, premier indépendantiste kanak à y siéger.

7 juil., 2024 13h41

A Versailles, de jeunes militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité menacés sur un marché. La campagne s’achève dans un climat de grande tension. En victimes collatérales, une dizaine de militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Ce dimanche matin, ils ont été pris à partie alors qu’ils tractaient – pourtant pas dans le cadre des législatives – entre les stands de nourriture sur la place du marché Notre-Dame à Versailles. «On donnait des informations dans le cadre notre tournée d’été», retrace pour Libé Rosalie, 30 ans et membre de l’association. «C’est vers 11 heures que ce type est arrivé, poursuit Rosalie. Assez grand, visage fermé et polo bleu marine.» L’individu d’une trentaine d’années, croix celtique – symbole néofasciste – tatouée sur l’avant-bras selon les témoins, s’est montré véhément. «Il nous a dit que Versailles est une ville catholique, que nous n’avions rien à faire ici, que nous parlions d’euthanasie», abonde Thomas Monteiro, jeune cadre de l’association, également joint par téléphone. Puis le militant d’extrême droite, «au regard froid» selon Thomas, a menacé la jeune troupe : «Si dans une heure vous êtes encore là, je reviens avec une dizaine de personnes cagoulées et avec des matraques pour vous casser la gueule.» Après un quart d’heure à rester prostrés, les bénévoles ont contacté les forces de l’ordre locales, que Libération n’a pas réussi à joindre, pour les prévenir. Pour l’heure, «le tatoué» n’est pas revenu. Par Lucas Zaï--Gillot

7 juil., 2024 13h24

A Vénissieux, 5 points de plus pour la participation par rapport à la semaine dernière. L’un des rares duels du second tour dans le Rhône entre le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national devrait aboutir à Vénissieux à la réélection du député sortant La France insoumise, Idir Boumertit. Avec 48,78 % des voix, il a largement devancé dimanche dernier le candidat du RN, Cédric Mermet (28,21 %). Mais la poussée de l’extrême droite reste notable dans ce bastion historique du Parti communiste français. Et la 14e circonscription rhodanienne compte parmi celles qui ont le moins voté au premier tour, avec près de 60 % de taux de participation. Ce 7 juillet à 12 heures, il était de 26,17 % dans le département, soit 5 points de plus qu’en 2022. Dans un quartier de l’est des Minguettes, Adel chemine doucement main dans la main avec sa petite fille. L’ingénieur de 29 ans a voté à gauche, pour «ne pas que le RN passe». «La France est dans une phase critique, elle doit se relever mais je veux qu’on fasse ça de manière unie, on doit tous être là pour amener une pierre à l’édifice», explique ce Franco-Tunisien, peiné de voir ce qu’il se passe en dehors de sa «commune cosmopolite où on vit bien». «La France a basculé du côté du RN, de sa politique qui divise, mais de là à avoir la majorité absolue, ce n’est pas sûr», espère Adel, pour qui une majorité relative serait un moindre mal. Fonctionnaire territoriale, son épouse, également binationale, s’inquiète déjà de voir «son évolution et ses projets professionnels freinés si le RN passe fort, alors que son métier lui plaît beaucoup», soupire-t-il. Par Maïté Darnault.

7 juil., 2024 12h48

Dans les Bouches-du-Rhône, une participation de 34,59 % à midi. A 33,7 % la semaine dernière, le taux de participation dans les Bouches-du-Rhône est en hausse ce dimanche midi, il s’élève à 34,59 %.

7 juil., 2024 12h35

Au Touquet, tous les yeux sont rivés vers la maison du Président. Dans le centre-ville de la commune cossue du Pas-de-Calais, où les forces de l’ordre sont présentes en nombre, des centaines de personnes se sont massées dans la rue principale. Tous espèrent apercevoir le chef de l’Etat avant qu’il ne se rende aux urnes. A 12 h 20, alors que la pluie arrose la foule, Emmanuel Macron sort enfin, vêtu d’un costume noir. Pas de blouson en cuir et de lunettes de soleil d’aviateur pour le moment, comme cela avait été le cas la semaine dernière. Il salue la foule tout sourire, envoie quelques baisers, avant de s’engouffrer à l’arrière d’une voiture qui le conduira à son bureau de vote. Par Coppélia Piccolo

7 juil., 2024 12h26

A Bordeaux, le ministre Thomas Cazenave pris dans une triangulaire. Dans la première circonscription de Gironde, le poste de ministre des Comptes publics au sein du gouvernement Attal n’a pas forcément été un atout pour Thomas Cazenave (Renaissance) sur le terrain. Le député sortant – qui joue son avenir aussi bien à Paris qu’à Bordeaux, où la presse locale l’annonce déjà quasi-rival du maire écolo, Pierre Hurmic, en 2026 – n’échappe pas à la triangulaire. Le soir du premier tour, il est arrivé en tête avec 38,31 % des voix, à seulement 3047 voix de l’écologiste Céline Papin (34,23 %), candidate du Nouveau Front populaire. Ce dimanche, il affronte également Bruno Paluteau du Rassemblement national (21 %), qui double son score de 2022. Par Eva Fonteneau

7 juil., 2024 12h16

A midi, 26,63 % de participation, au plus haut depuis 1981. Le taux de participation au second tour des législatives était en hausse dimanche à 12 heures à 26,63 %, contre 25,9 % à la même heure au premier tour, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Ce chiffre est le plus élevé pour des élections législatives depuis celles de 1981 (28,3 %), marquées par l’arrivée de la gauche au pouvoir.

7 juil., 2024 12h00

A Lyon, «on ne se sent pas serein, le climat n’est pas bon». Deux joggeurs «indécis, mais sûrs d’aller voter cet après-midi», gravissent les nombreuses marches de la montée du Change, dans le Vieux Lyon. Daniela, 48 ans, professeure d’italien, semble ravie d’interrompre son effort pour donner son avis sur les élections. «On ne se sent pas serein, le climat n’est pas bon», dit-elle en tirant la langue. A ses côtés, Enzo, 51 ans, cadre dans l’immobilier, reprend aussi son souffle. Quelques marches plus bas, se trouve la porte bleu marine de la Traboule, le bar associatif du groupuscule les Remparts, dissous par le ministère de l’Intérieur le 26 juin. Tous les deux ont peur des violences que peuvent entraîner les résultats. Ils racontent une scène vécue à l’instant quelques mètres en dessous : «On parlait politique et des gens nous ont entendus, ils nous ont dit qu’ils voulaient en découdre, que ce soir, c’est la guérilla et qu’ils sont prêts», s’alarme Daniela. Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a demandé au gouvernement, avant le premier tour, des renforts de police craignant un «climat d’instabilité» et «la montée des activités au sein des groupuscules radicaux». Par Théo Mouraby

7 juil., 2024 11h40

Dans un bureau de vote de Bordeaux, le nombre d’électeurs «a doublé» par rapport au 30 juin. «Est-ce qu’il y a un sursaut des électeurs ou simplement des gens qui anticipent un après-midi ensoleillé sur la côte ? Difficile à dire», résume Karine, assesseure dans un bureau de vote du quartier Paul-Doumer à Bordeaux. Le constat est pourtant là : ce dimanche matin, le nombre d’électeurs «a doublé» par rapport au 30 juin. Croisée à la sortie, Carole, 54 ans, fait partie des votants «stressés» par les scores du RN qui ont couru «faire barrage». «Avec mon mari, on a carrément parlé de quitter la France», rapporte l’enseignante, soutien du parti présidentiel. Si le parti de Jordan Bardella obtient la majorité, elle craint de devoir «lever de drapeau et chanter la Marseillaise pour promouvoir des valeurs à l’opposé des [siennes]. Inconcevable». A l’inverse, Philippe, pharmacien, est venu voter «contre Macron», qu’il ne supporte plus. Sa sortie en blouson cuir et casquette dans les rues du Touquet l’a particulièrement irrité. «C’était totalement désobligeant», tacle-t-il. S’il préfère garder son vote anonyme, son positionnement fait peu de doute. Le sexagénaire regrette notamment «une loi immigration vidée de sa substance». Par Eva Fonteneau

7 juil., 2024 11h17

A Saint-Pierre-et-Miquelon, prime au sortant. Dans l’archipel de l’Atlantique Nord, le député sortant Stéphane Lenormand, de la liste Archipel Demain, l’emporte avec 61,72 % des voix sur son adversaire du PS investi par le NFP, Frédéric Beaumont. Ce dernier comptabilise 38,28 % des suffrages. Au premier tour, Stéphane Lenormand était arrivé largement en tête à l’issue du premier tour, avec 43,09 % des voix. Frédéric Beaumont en avait recueilli 16,89 %.

7 juil., 2024 10h57

Le RN battu en brèche en Guadeloupe. Respectivement qualifiés au premier tour dans la deuxième et la troisième circonscription de l’île antillaise, les candidats RN Laurent Petit et Rody Tolassy ont finalement été mis en déroute. Le premier s’est incliné face au candidat NFP Christian Baptiste qui a été réélu avec 72,38 % des suffrages. Le second a perdu face au député sortant affilié au groupe LIOT, Max Mathiasin, réélu avec 69,15 % des voix. Le député LIOT sortant Olivier Serva, candidat divers gauche, l’a emporté avec 77,59 % des voix dans la 1re circonscription et Elie Califer (PS) avec 71,09 % dans la 4e.

7 juil., 2024 10h47

A Pierre-Bénite, au sud de Lyon, «avec le RN, on n’a rien à y gagner». De ce second tour, Sonia, 50 ans, n’attend «à la fois pas grand-chose et à la fois une lueur d’espérance». Cette cadre éducative sort de la mairie de Pierre-Bénite, au sud de Lyon, où elle a glissé un bulletin pour la gauche. Son vœu : «Que les gens votent vraiment dans le sens de la bienveillance et de la réflexion». Dans cette 12e circonscription du Rhône, deux médecins s’affrontent en tête d’une triangulaire, autour d’un thème phare sur ce territoire industriel, la pollution aux PFAS. Dimanche, l’écologiste Lucie Gaillot Durand pour le Nouveau Front populaire (30,02 %) a devancé de peu le Modem Cyrille Isaac-Sibille, député sortant pour Ensemble (28,97 %). Mais il n’a pas voulu se désister, alors que le Rassemblement national est arrivé en troisième position avec près de 25 % des voix. Un geste «un peu inconscient», déplore Sonia, dont le bulletin s’attache non «pas à une personne mais à des valeurs et des convictions». André, 82 ans, s’agace de ces «magouilles de patron». Ce qui inquiète ce tuyauteur à la retraite, c’est de finir le mois «avec de moins en moins de pognon». Communiste, il n’a jamais dévié dans l’urne : «Les ouvriers, avec le RN, on n’a rien à y gagner. Et la fille [Le Pen] est comme le père. Jamais j’irai chez eux. Après si les gens n’ont rien compris, ce n’est pas moi qui va aller manifester.» Par Maïté Darnault

7 juil., 2024 10h26

En Guyane, les deux députés sortants soutenus par le NFP retrouvent leurs sièges au Palais-Bourbon. Sortis en tête la semaine dernière, les candidats ont conforté leur avance. Dans la 1re circonscription, le régionaliste Jean-Victor Castor (soutenu par le NFP) l’a emporté en récoltant 75,9 % des suffrages exprimés face à un candidat sans étiquette, Boris Chong-Sit. En outre, Davy Rimane a totalisé 100 % des suffrages dans la seconde circonscription. Le président sortant de la délégation aux outre-mer à l’Assemblée nationale a été réélu alors qu’il était seul en lice après le désistement de la candidate sans étiquette arrivée en deuxième position, Sophie Charles.

7 juil., 2024 10h15

En Martinique, le Nouveau Front populaire rafle la mise avec une élection et trois réélections. Béatrice Bellay, candidate PS-NFP, crée la surprise dans la 3e circonscription de l’île, celle de Fort-de-France, en battant le député sortant, Johnny Hajjar. Elle l’emporte avec 54,5 % des voix face à son adversaire du Parti progressiste martiniquais, qui totalise 45,5 % des suffrages. Les trois autres députés sortants sont réélus. Dans les 1re et 2e circonscriptions, les sortants Jiovanny William (81,97 %) et Marcellin Nadeau (65,68 %), sont arrivés confortablement en tête sous la bannière du NFP. Enfin, dans la 4e circonscription, le député sortant Jean-Philippe Nilor (Nouveau Front populaire) a écrasé son adversaire RN, Grégory Roy-Larentry, en récoltant 86,58 % des voix.

7 juil., 2024 10h01

Edouard Philippe, Louis Aliot, Alexis Corbière… Les premières personnalités politiques ont voté. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe (Horizons) a voté ce dimanche dans son fief du Havre en Seine-Maritime, tout comme le maire RN de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, ou encore Alexis Corbière à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Malgré son statut de dissident, le député LFI sortant a fini en tête du premier tour des législatives à Montreuil et Bagnolet avec 40,19 % des voix. Face à lui, La France insoumise avait investi la médecin urgentiste Sabrina Ali Benali, sous l’étiquette du Nouveau Front populaire. Elle avait récolté 36,38 % des suffrages lors du premier tour et se classe donc juste derrière. Le second tour offre donc un duel entre insoumis.

7 juil., 2024 9h40

Petite révolution dans la troisième circonscription de la Martinique. Le Parti progressiste martiniquais fondé par Aimé Césaire, qui la détenait quasiment sans interruption depuis 66 ans l’a perdue au profit de la socialiste investie par le Nouveau front populaire Béatrice Bellay, une figure locale du Parti socialiste, qui, à 49 ans la deuxième femme seulement députée de ce territoire antillais. Née à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne, cette Martiniquaise, cadre territoriale, milite depuis l’âge de 16 ans. Patronne de la Fédération socialiste de Martinique, elle livre sa première bataille électorale en 2021 lors des territoriales. Sa liste finit 7e sur 14. En 2022, Béatrice Bellay est candidate dans la première circonscription de Martinique où elle n’obtient que 7,80 % des suffrages. Durant la campagne de ces législatives elle a notamment mis en avant ses engagements féministes et en faveur des services publics. Avant elle, Josette Manin, élue en 2017 et qui a siégé à l’Assemblée nationale comme apparentée socialiste jusqu’en 2022 avait été la première femme envoyée par la Martinique à l’Assemblée.

7 juil., 2024 8h45

30 000 policiers mobilisés ce dimanche soir. La fin de campagne, dans un climat de grande tension, a été marquée par des agressions et violences envers des candidats ou militants. Face à d’éventuels débordements dimanche soir, 30 000 policiers seront mobilisés, dont 5 000 à Paris.

7 juil., 2024 8h30

Mode d’emploi : qu’ai-je le droit de faire dans un bureau de vote (à part voter) ? En 2022, au premier tour de la présidentielle, Libé avait demandé au constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier un tour d’horizon des règles à suivre au sein des bureaux de vote. Un mode d’emploi toujours valable ce dimanche.

7 juil., 2024 8h14

Urne out : de l’angoisse du bureau de vote et autres tocs et histoires. Les bureaux de vote grouillent d’individus angoissés. Rompus au rituel citoyen, ils sont habités par leurs petites manies, leurs superstitions ou leur grande mémoire traumatique électorale. Dans la famille des votants, je voudrais : le zélé protocolaire qui veille à ce que chacun sélectionne plusieurs bulletins, le jeune Padawan qui se plante de nom dans l’urne et sa mère aux trois-huit angoissée par la fin du monde.

7 juil., 2024 8h00

Les bureaux de vote ont ouvert. Les bureaux de vote de France métropolitaine ont ouvert à 8 heures ce dimanche matin pour le second tour des élections législatives. Ils doivent rester ouverts sans interruption jusqu’à 18 heures dans la plupart des communes, 20 heures dans les grandes villes, heure à laquelle se dessineront les premiers résultats. La mobilisation des électeurs s’annonce toujours forte avec une participation attendue au même niveau qu’au premier tour où elle avait atteint 66,7 %, du jamais-vu depuis la précédente dissolution en 1997.

7 juil., 2024 7h45

L’élection avec «Libération». Après le suivi de cette campagne éclair conséquence de la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin au soir, puis d’un entre-deux-tours sous tension, la rédaction de Libé se mobilise en ce dimanche de scrutin anticipé. Dans ce direct, vous retrouverez toutes les informations liées aux législatives, depuis l’ouverture des bureaux de vote aux résultats. Tous nos articles et dossiers sont à lire ici. A partir de 20 heures, découvrez les résultats et les analyses de nos experts.

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