Menu
Libération
Mode

La collection Celine annonce un hiver bien roulé

Hedi Slimane hybride assez idéalement le classique et le moderne, le raffinement et la décontraction, la sophistication et le sportswear.
publié le 6 mai 2022 à 14h28

Voilà qui rassure et qui remet les pendules à l’heure après le carnaval du Met Gala, ce soi-disant acmé de la mode où, en vérité, seule la version too much (caricaturale et de préférence importable) triomphe. Mercredi, hors calendrier officiel, comme c’est le cas depuis le Covid et par conviction que les fashion weeks sont désormais obsolètes, Hedi Slimane a dévoilé dans une vidéo réalisée par ses soins la collection femme de Celine pour l’hiver prochain. Elle se compose de soixante-trois silhouettes racées, pointues sans être perchées (au sens propre comme figuré), et possibles de l’ado à la senior.

Après un détour estival par Nice, Slimane revient au bercail de la marque, à Paris : le décor du défilé est de nouveau patrimonial, l’hôtel de la Marine puis les Invalides, après une précédente escale au château de Vaux-Le Vicomte. Mais le tour de France que le master & commander secret opère depuis son come-back début 2018, a aussi inclus le stade Louis II de Monaco ou le circuit du Castellet dans le Var.

Boussole bienvenue

Cette collection est complètement raccord avec l’esprit du moment, hybride assez idéalement le classique et le moderne, le raffinement et la décontraction, la sophistication et les accents sportswear. Le geste est si précis qu’on repère des éléments clés à foison. Le col roulé en majesté, souligné par un gros collier gourmette qui ne devrait pas déplaire aux rappeurs. Le pull-cape, majestueux. Le pantalon taille haute et droit en flanelle, fluide, dingue d’élégance. Le jean boy-friend. Les magnifiques bottines noires ou crème pointues et à talons aiguilles. Les bottes de chasseur – à porter avec une robe-hoodie ou un short. La forme boule pour les tops. La ceinture, systématique. Les blazers oversize piqués aux hommes. Les pulls irlandais ou rayés portés sur des jupes en python, le coupe-vent sur jupe glam à sequins. Les sacs matelassés et leur chaîne à gros maillons. Le jeu d’asymétries contraires dans les ensembles top /jupe, les esquisses de drapés. Les robes noires pour le soir, au cordeau et hypergraphiques, uniquement accessoirisées par un bracelet manchette et des lunettes noires effilées – lesquelles sont de toute manière omniprésentes, les filles de Slimane ne sont pas faciles, préservent toujours un quant-à-soi. Elles avancent à grandes enjambées sur fond de chic électro rock, un titre inédit (Byron is dead) de Hennessey, qui s’apprête à sortir son premier album. Le tout a beaucoup de tenue, d’autorité même, fixe un cap, boussole bienvenue face au grand n’importe quoi.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique