Détruire le pavillon de dialyses et de transfusions d’un hôpital pour mômes, à l’heure où médecins et infirmières prodiguent les soins, voilà le dernier pathétique fait d’armes de l’armée de Vladimir Poutine, qui a bombardé lundi de plusieurs missiles balistiques l’enceinte de l’hôpital Okhmatdyt. Le plus ancien et le plus grand hôpital pour enfants d’Ukraine, une institution dont l’importance est équivalente à celle de l’hôpital Necker pour la France. Lundi après-midi, le bilan de la frappe sur ce lieu symboliquement sensible est provisoire. Le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, évoque deux morts, alors que nous avons pu assister à l’extraction des ruines du corps sans vie d’une femme. Le ministre de la Santé ukrainien, Viktor Lyashko, parle quant à lui de cinq morts et quatre blessés, les chiffres étant sans doute amenés à évoluer.
Il était 9 h 52 lundi matin, lorsque les alarmes antiaériennes se sont déclenchées sur les applications smartphone des Kiéviens, annonçant une vague de missiles sur tout le territoire ukrainien. Quelques minutes plus tard, les premières salves de défense antiaériennes éclatent dans le ciel de la capitale. Les habitants connaissent trop bien la signification de ce délai d’attente très court : ce sont des missiles balistiques et non de croisière, et notamment des missiles hypersoniques Kinjal qui sont en train de s’abattre sur la ville. Après 10 heures, plusieurs lourdes déflagrations secouent la partie centrale de la ville, rive droite. Depuis la ri