Menu
Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Série «la Fièvre» : la fenêtre d’Overton, comment l’ouvrir sans la fermer ? par Luc Le Vaillant

Article réservé aux abonnés
Le visionnage de la série pourrait inciter à interdire les excès numériques quand il faut réguler les réseaux sans abîmer la liberté d’expression.
publié le 8 avril 2024 à 7h38

Diffusée ces temps-ci, une série fait réfléchir. La Fièvre (1) se penche sur une évolution sociétale assez perturbante. La numérisation ultrarapide de l’agressivité génère une difficulté à tamiser des conflits qui crépitent sur la Toile et prennent de court les vieux réflexes démocratiques. Anonymat criminogène, «tempêtes de merde» spasmodiques, convulsion clivante des adhésions en meute comme des injures façon borborygmes…

Rien de nouveau sur les réseaux, mais cela s’incruste. Cette hystérisation des pulsions bouleverse la donne politique sans que personne n’arrive à dompter cette cavale infernale. Si la mutation est irréversible, les solutions sont pour l’instant inexistantes.

La Fièvre fout assez la frousse quant au choc frontal des identités surcotées. La série fait danser une gigue macabre aux radicalités franchouillardes comme aux colériques décoloniaux. Eric Benzekri est à la manœuvre. Dans Baron noir, sa précédente livraison, cet ancien proche de Jean-Luc Mélenchon et de Julien Dray autopsiait le grand cadavre à la renverse d’une gauche en déliquescence.

Craquelant le double vitrage bien tempéré

Cette fois, il détaille l’affrontement entre deux communicantes, spécialistes de la gestion de crise. L’une jouée par

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique