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Chronique «Médiatiques»

La série «la Fièvre» sur Canal + sert-elle les intérêts de Bolloré ? par Daniel Schneidermann

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Si la série revendique d’alerter sur l’imminence d’une guerre civile, les six épisodes, survitaminés à l’actu, traitent aussi des médias. Avec de grands absents : le gang de pyromanes identitaires qui sévit sur les chaînes du milliardaire breton.
publié le 21 avril 2024 à 11h27

La première impression après visionnage de la Fièvre, série buzz de Canal +, est la conscience d’une louable ambition. En six épisodes, il s’agit d’embrasser le présumé avant-guerre civile d’aujourd’hui dans toutes ses composantes : racisme, archipélisation, fachosphère, wokisme, fake news, faux comptes, com de crise, course à l’audience des télés, etc. On connaissait les films, séries et romans post-apo : voici sans doute la première série fièrement pré-apo, genre prometteur.

Sauf que la série est diffusée par Canal +. Même si l’auteur, Eric Benzekri, assure l’avoir créée «en toute liberté», elle doit, comme toute production phare du groupe Vivendi par mesure d’hygiène, être présumée servir les objectifs idéologico-politiques de son patron Vincent Bolloré (restauration des valeurs traditionnelles, de la messe en latin et de l’interdiction de l’IVG, etc.).

Or, de prime abord, il n’en est rien. Désignés comme futurs adversaires de la guerre civile, décoloniaux et identitaires sont renvoyés dos à dos, dans leurs grands idéaux (ils croient à ce qu’ils font) et leurs petits calculs. On pourra soutenir que cette seule symétrisation des «ra

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