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Bernard Arnault à l’assaut : LVMH en négociations exclusives pour racheter «Paris Match» au groupe Lagardère

L’hebdomadaire «Paris Match» fait de nouveau de l’œil à Bernard Arnault qui avait déjà fait une offre de rachat en 2022.
publié le 27 février 2024 à 18h58

Paris Match bientôt aux mains de Bernard Arnault ? L’hebdomadaire détenu par le groupe Lagardère, sous contrôle du Vivendi de Vincent Bolloré, est convoité par la plus grosse fortune de France, qui est entré en négociations exclusives pour le reprendre, a annoncé Lagardère ce mardi 27 février. Le groupe de médias «a reçu une offre d’achat concernant le titre Paris Match émanant du groupe LVMH» et «son conseil d’administration a décidé d’entamer des discussions exclusives avec ce dernier», explique-t-il dans un communiqué, à l’occasion de ses résultats annuels.

Le PDG de LVMH, numéro un mondial du luxe, ajouterait ainsi Paris Match à ses activités dans les médias : Bernard Arnault est déjà propriétaire des titres de presse le Parisien et les Echos, ainsi que de Radio Classique et d’une participation dans le magazine Challenges, à hauteur de 40 %. Le montant de l’opération n’est pour le moment pas connu.

Et le pôle média de Lagardère (Europe 1, RFM, le JDD) en aurait bien besoin : le groupe a précisé que son chiffre d’affaires avait reculé de 9 %. En ce sens, le géant des médias Vivendi a déjà cédé en novembre un premier magazine people, Gala, au groupe Le Figaro. Et a annoncé l’étude d’un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées.

Une vieille convoitise

Bernard Arnault convoitait de longue date Paris Match. Le livre d’images des pouvoirs politiques, économiques et des têtes couronnées figurait déjà comme une compensation possible à sa sortie du capital de Lagardère. En 2020, Bernard Arnault avait en effet été appelé à la rescousse par Arnaud Lagardère pour lutter contre le fonds activiste Amber Capital et l’arrivée de Vincent Bolloré : l’empereur du luxe était monté au capital de la holding personnelle d’Arnaud Lagardère (à hauteur de 27 %). Avant de convertir ses parts en actions du groupe Lagardère lui-même (à hauteur de 5 %), sous l’effet du rabibochage d’Arnaud Lagardère avec Vincent Bolloré. La suite est connue : Vivendi a déclenché une OPA amicale sur Lagardère. Une affaire qui s’est définitivement conclue l’an passé dans la plus grande des harmonies, avec Europe 1 et le Journal du dimanche, transformés en dérivés de CNews.

Dans l’histoire, Bernard Arnault semblait jusque-là avoir été écarté de la partie sans contrepartie. La commission d’enquête sénatoriale sur la concentration des médias, début 2022, avait néanmoins permis d’apprendre que le propriétaire des Echos et du Parisien avait bien fait à Lagardère une offre formelle pour récupérer Paris Match et le JDD, au printemps 2021. Selon le Monde, Bernard Arnault avait à l’époque formulé une offre à hauteur de 80 millions d’euros pour les deux titres. Restée sans réponse : Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère étaient alors en plein rabibochage. Finalement, il semblerait qu’il ait fallu attendre la fin de l’OPA de Vivendi sur Lagardère pour que Bernard Arnault ne récupère son lot de consolation.

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