Même regard perçant et sourire carnassier sur visage émacié, même silhouette longiligne mise en valeur par un costume à trois ou quatre Smic que l’on imagine «Dior, j’adore», même incompréhension face à cette jalouse rancœur anti-riches qui vient d’en bas… Antoine ressemble énormément à son père Bernard Arnault, le PDG de LVMH. Et il a le même message à faire passer à «ces gens qui ne connaissent pas bien l’économie» et qui agacent vraiment l’empereur du luxe, en soulevant l’hypothèse qu’une taxe raisonnable sur les superprofits de son groupe (14 milliards d’euros en 2022) au profit de la collectivité ne serait pas tout à fait délirante en ces temps de crise sociale et de flambée inflationniste. Jeudi, Antoine Arnault, a profité de l’AG de la holding Christian Dior, dont il a pris récemment la direction en plus de celle de Berluti, pour dire qu’il n’aime pas «l’injustice» et la «violence».
Cela tombe bien, nous non plus. Encore faut-il s’entendre sur les mots et les maux. Antoine Arnault ne trouve pas «injuste» que des premiers de corvée, cassés par quarante ans de turbin, se fassent voler deux ans de leur vie dans la dernière ligne droite, avant d’accéder à une retraite de misère.