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Bourse de Paris

En 2023, le CAC 40 engrange encore des superprofits, les actionnaires en profitent

Les plus grosses entreprises françaises ont annoncé de colossaux bénéfices pour l’année précédente. Battant aussi des records de dividendes versés et de rachat de leurs propres actions.
publié le 24 mars 2024 à 11h16

Tout va bien pour les grandes entreprises et leurs actionnaires. Très bien, même, et pour la troisième année consécutive. On peut à nouveau parler de superprofits : en 2023, les entreprises du CAC 40 – plus exactement 38 sur 40, car Alstom et Pernod Ricard ont des exercices décalés – ont cumulé 146,2 milliards d’euros de bénéfice net. Mieux encore qu’en 2022, mais un peu en dessous du record de 2021 (157 milliards), première année où les entreprises françaises avaient ensemble dépassé les 100 milliards de bénéfices, grâce notamment à Vivendi, riche de la vente d’Universal Music.

Le champion de la Bourse de Paris reste TotalEnergies, avec presque 20 milliards d’euros de bénéfice, comme en 2022. Les groupes du secteur du luxe surperforment également : Hermès, Kering, l’Oréal et LVMH totalisent à eux seuls près de 29 milliards d’euros. Les banques affichent une hausse de leurs profits de 17 %, avec près de 20 milliards d’euros pour le trio de tête, BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale. L’automobile caracole, Renault ayant réalisé un bénéfice de 2,2 milliards d’euros après une perte de 350 millions en 2022 et Stellantis un bénéfice record de 18,6 milliards d’euros – le deuxième plus gros résultat de l’indice CAC 40. En 3e place, LVMH a enregistré un profit de 15,2 milliards d’euros, en hausse de 8 %.

Sommet historique

Leurs actionnaires en ont très largement profité : les entreprises du CAC 40 leur ont reversé 97,1 milliards, dont les deux tiers sous forme de dividendes en numéraire et le tiers restant sous forme de rachats d’actions – opération qui permet de faire grimper son cours de Bourse – selon la lettre financière Vernimmen. «Soit le niveau le plus haut jamais enregistré depuis que nous faisons cette étude», écrivent ses auteurs. Le précédent record datait de 2022, à 80,1 milliards d’euros, dont là encore encore les deux tiers en dividendes et le reste en rachats d’actions.

A eux seuls, six groupes ont distribué la moitié du total : TotalEnergies (18,4 milliards), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,1 milliards) comptent pour 37 %, et si l’on ajoute Stellantis, Axa et Sanofi, on dépasse les 50 % de la somme redistribuée. Au total, 26 groupes ont procédé à des rachats d’actions significatifs (au moins 100 millions d’euros) en 2023, soit autant que l’an passé, avec en tête TotalEnergies, porté par la hausse des prix du pétrole, et BNP Paribas, grâce à la cession de sa banque de détail aux États-Unis.

Logiquement, le CAC 40 a dépassé les 8 000 points le 7 mars, pour la première fois de son histoire. La place parisienne n’est pas la seule à enchaîner les records : de New York à Tokyo en passant par Francfort, Amsterdam ou Copenhague de nombreux indices ont atteint leur sommet historique en 2024. Mais la valorisation boursière totale du CAC 40 a atteint 2 362 milliards d’euros, bien plus que celles des 40 premières entreprises allemandes ou britanniques.

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