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Sur le pass Warner

«The Sympathizer» de Park Chan-wook et Don McKellar essaime le double

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Dans un curieux mélange de léger et de tragique, la série HBO, adaptée d’un formidable roman et produite par Robert Downey Jr., sonde avec puissance la psyché de son héros traumatisé du Vietnam.
publié le 12 avril 2024 à 16h09

Apocalypse Now, bis repetita. Pas le film, dont The Sympathizer est le contraire d’une redite, mais un traumatisme que le protagoniste de la série subit à deux reprises, pendant la guerre du Vietnam, et sa reconstitution à Hollywood, où l’ancien combattant exilé aux Etats-Unis se retrouve consultant d’un film titré le Hameau, et piégé dans la tempête de TNT qui va raser le village qui lui sert de décor. Par souci de fidélité et pour faire honneur au passé, le protagoniste (Hoa Xuande, découverte totale) avait inscrit le nom de sa mère disparue sur une pierre tombale du petit cimetière sur la colline, et va manquer de mourir dans la réplique d’un anéantissement. C’est au mitan de la mini-série de Park Chan-wook et Don McKellar que survient la catastrophe, et ce renversement qui donne tout son sens à cette curieuse adaptation d’un formidable roman, le premier de Viet Thanh Nguyen, le Sympathisant (traduit en français chez Belfond) hybride littéraire auscultant cinquante ans de relations vietnamo-américaines à triple fond.

Beau gosse débonnaire

Adaptation curieuse parce qu’ostensiblement orientée vers une ostentatoire satire lézardée d’effets et de couleurs pétantes (Park Chan-wook reconnaissable entre mille dans les trois premiers épisodes avec ses manières d’hyper-Kurosawa,) et sévèrement alourdie d’un pénible dispositif, plus Professeur Foldingue qu’Actors Studio, de son comédien-producteur

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