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Vite vu

«The Boys» : pour la saison 4, les héros sont fatigués

La série phare de Prime Video, bâtie en miroir déformant des méga-machines Marvel, peine à garder son souffle après l’effondrement de ces dernières.
publié le 14 juin 2024 à 18h00

Enfant des anti-comics de super-héros d’Alan Moore et Garth Ennis qui confrontaient les übermensch de papier aux aspirations du nouveau monde reaganien, The Boys est devenu le porte-étendard de Prime Video en aspergeant généreusement la marvelisation proprette du cinéma de tripes et d’insultes pour coller à l’ère trumpiste. C’était il y a cinq ans, quand Avengers : Endgame crevait le plafond. Depuis, la bulle spandex a éclaté et The Boys, soudain privé de référent contre lequel s’affirmer, se trouve dans l’improbable posture de l’héritier, du poursuiveur.

Prise au double piège de la nécessaire surenchère de gore (pour surprendre) et de l’élaboration d’un feuilleton suffisamment premier degré pour faire éclore son propre univers partagé (voir la série spin-off Gen V), cette quatrième saison déroule en pilote automatique. Le facho Homelander a les coudées franches et s’adjoint les services de rednecks complotistes. Le camp du Bien, rejoint par quelques transfuges surprises, hésite sur le degré de moralité à s’imposer. Une série qui a dépassé sa date de péremption et ne se regarde plus que par fidélité ou habitude.

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