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«Présumé innocent», attorney en bourrique

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Jake Gyllenhaal, Ruth Negga et Peter Sarsgaard apportent justesse et ambiguité à cette série judiciaire classique.
publié le 14 juin 2024 à 20h10

Avec Présumé Innocent, le scénariste et producteur David E. Kelley prend encore la barre d’une fiction juridique, un genre où il a essaimé dans tous les tons depuis près de quarante ans, d’Ally McBeal (loufoque en minijupe) à la Défense Lincoln (charmeur en décapotable). Ici, c’est l’arroseur arrosé. Rusty Sabich, procureur doué, devient le suspect numéro 1 du meurtre d’une de ses collaboratrices, avec qui il avait eu une liaison. Adapté d’un roman de Scott Turow, Présumé Innocent avait déjà connu une déclinaison au cinéma en 1990, avec Harrison Ford sur le gril. Son principal défaut : malgré toute la bonne volonté de Ford, digne comme un roc et le cheveu ras comme s’il était déjà prêt à entrer en zonzon, il était difficile de l’y voir susciter l’ambiguïté. En 2024, place à Jake Gyllenhaal, anxieux et yeux de lapin pris dans les phares, tentant désespérément de coller des rustines sur sa vie de famille chancelante, sur sa part sombre révélée. C’est la meilleure idée de la mini-série que de montrer Sabich en connard certifié toxique, qu’il soit le meurtrier ou non – il y a suffisamment de différences avec le roman et le film pour éviter la redite.

Gyllenhaal, qui tournait le bourrin Road House au même moment que Présumé Innocent, prend un malin plaisir masochiste à prendre les coups plutôt qu’à en donner

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