La Britannique Fiona Harvey, qui a affirmé publiquement être la personne derrière le personnage de Martha dans la série Mon Petit Renne, a porté plainte jeudi 6 juin contre Netflix pour diffamation. Elle demande 170 millions de dollars de dédommagement à l’entreprise.
Pour rappel, la série à succès affirme dès son premier épisode être basée sur «une histoire vraie». Richard Gadd, l’auteur de la série et interprète de Donny, personnage principal inspiré de sa propre vie, y met en scène le harcèlement d’une femme plus âgée dont il a été victime pendant plusieurs années. Le personnage de Martha harcèle Donny, lui envoyant des milliers d’e-mails et de messages vocaux, se rendant dans le bar où il travaille et à ses spectacles d’humour, allant même jusqu’à s’en prendre à ses parents et sa petite amie. Dans la série, Martha agresse aussi sexuellement Donny.
Richard Gadd avait explicitement demandé aux spectateurs de sa série de s’abstenir de partir à la recherche de la « vraie Martha ». Ce sont eux qui ont établi le lien entre personnage et Fiona Harvey, qui cumule les ressemblances avec la stalkeuse de Mon Petit Renne (elle se présente comme avocate, lui ressemble physiquement, est écossaise, a rencontré Richard Gadd dans un bar…).
«Un mensonge destiné à attirer d’avantage de téléspectateurs»
Mais si Fiona Harvey reconnaît effectivement avoir fait la rencontre de Richard Gadd, elle nie tout harcèlement et estime que la série n’est pas fidèle à la réalité. «C’est un mensonge raconté par Netflix et par le créateur de la série, Richard Gadd, par avidité et soif de célébrité ; c’est un mensonge destiné à attirer davantage de téléspectateurs, d’attention, gagner plus d’argent et détruire vicieusement la vie de la plaignante, Fiona Harvey» et ce «parce que c’était une meilleure histoire que la vérité», fustige la plainte déposée en Californie, qui estime que Harvey a été diffamée et reproche à Netflix de lui avoir causé des dommages moraux.
Fiona Harvey avait déjà pris la parole dans une interview télévisée chez le journaliste britannique conservateur Piers Morgan. Elle y estimait que Richard Gadd a «de gros problèmes psychiatriques», et affirmait qu’il «avait certainement tout inventé». Parallèlement, elle racontait à Morgan le harcèlement en ligne qu’elle a subi : «Les internautes m’ont traquée, envoyé des menaces […], j’ai été obligée d’en arriver là», témoigne-t-elle. Elle dit avoir aussi été menacée de mort.