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«Bouchon» sur Arte, une famille en heurts

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Bien taillée pour son format court, la jolie série coréalisée par Eléonore Costes est portée par sa sincérité d’écriture et une complicité familiale bien à propos.
publié le 3 mai 2024 à 8h45

Au moment de dormir, Eléonore tente de tromper l’insomnie en s’abandonnant dans un livre audio de relaxation. «Vous êtes dans l’ici et maintenant. Les pieds dans les pieds. Les mains dans les mains et la tête dans la tête.» Soupir. Impasse de la méthode zen. Alors elle attrape son téléphone et met le son de la boîte noire du crash du Rio-Paris.

Le lendemain, en voiture avec sa sœur, elle commente presque goulûment : «Tu savais que le vol du Paris-Rio était tombé à pic ? A pic, quoi…» Comme si sa sœur allait comprendre, être elle aussi fascinée, parce qu’après tout, la catastrophe relève chez elles de la tradition familiale. Tout à la fois une méthode de communication et un héritage : les parents hurlent, les filles aussi. Chacun dans sa bulle de malheurs et de colères mêlées, chacun assez peu soucieux de ce que l’autre a à dire tant qu’il fait mine d’écouter.

Valse-hésitation des émotions

C’est le jour de l’anniversaire de Lolo que le père, gros ours qui serait tout à la fois ex-magistrat et fan de tee-shirt loup sur clair de lune, choisit pour annoncer son cancer. Il ne lui reste que quelques mois. La mère relativise la gravité du truc. Le père monte en pression : la chimio très peu pour lui, il ira se faire piquer en Suisse. «De toute façon, avec maman, on a bien vécu, bien baisé. Maintenant, c’est à vous les petits bouchons», crâne-t-il avant de trancher la tête de sa fille en photo sur le gâteau.

A l’annonce de la maladie, les deux gamines trentenaires vacillent, basculent de la stu

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