Un grand maître croise le fer avec le fantôme d’un joueur d’échecs claquemuré dans un ziggourat de circuits imprimés. Une jeune femme se réveille adossée à une benne à vêtements usagés, avant de se rendre compte qu’elle est habitée. Deux adolescents déclament du Racine dans une cave perdue au fond des bois. Un jeune monarque voit sa légitimité royale remise en cause par son incapacité à faire zizi-panpan avec sa régulière, alias la reine. Un girls band façon Télétubbies du Christ loue «la Voie du Sauveur» dans une chanson pop synthétique en le comparant à un GPS gratuit… Scènes vues, par ordre d’apparition, dans Rematch (France /Hongrie), Limbo Zone (Finlande), Le monde n’existe pas (France), Une amitié dangereuse (France) et la Mesías (Espagne).

Une chose qui ne change pas à Séries Mania est l’amoncellement des moments d’accroissement instantané de l’incrédulité, ceux-là dont on se demande à l’issue d’une séance de projection si on les a bien vus ou rêvés, puis qui surnagent dans la mare aux souvenirs quoi qu’on ait décidé quant aux qualités et défauts des shows qu’on a vu défiler. Une singularité de l’art de la série telle qu’on aime à la choisir et la mettre en avant dans le festival international, sis à Lille depuis 2018, en dépit des contraintes d’ors internationaux et autres tractations avec les producteurs emblématiques de contenus (la présence en majesté du logo de Netflix sur les tote bags distribués aux festivaliers c