Protéger les collines montérégiennes coûterait 150 M$

La Coalition des Montérégiennes a révélé ses plans de conservation pour chacune des collines de la région, ainsi qu’un grand plan régional de conservation et de connectivité écologique.

La Coalition des Montérégiennes a révélé ses plans de conservation pour chacune des dix montagnes, ainsi qu’un grand plan régional de conservation et de connectivité écologique. L’objectif est de protéger, restaurer et connecter chacune des Montérégiennes au cours des cinq prochaines années. Pour y parvenir, un montant de 150 millions serait nécessaire.


Les plans, financés à hauteur de 380 870 $ dans le cadre du programme Projet de partenariat pour les milieux naturels, ont été élaborés par douze organismes de conservation qui travaillent ensemble pour protéger les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome, Mégantic, ainsi que les collines d’Oka et le mont Rigaud.

«Nous devons rapidement changer les façons de faire, notamment en matière d’aménagement du territoire, pour réaliser des gains d’ici 2030. La Coalition invite les municipalités à être proactives, à mettre la nature au centre de leurs décisions et à intégrer les mesures proposées dans leurs outils de planification du territoire», a indiqué Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien, un organisme œuvrant en collaboration avec les partenaires des monts Brome et Shefford.

Les plans de conservation ont été élaborés en utilisant les Standards ouverts pour la pratique de la conservation, des méthodes reconnues et fondées sur la science. Chaque organisation a établi un portrait actualisé des milieux naturels de chaque colline et a identifié des actions pour que la conservation des Montérégiennes soit prise en considération dans tous les aspects de l’occupation du territoire. Les plans ont confirmé que les collines subissent de fortes pressions qui menacent leur intégrité écologique.

Cerf de Virginie et autres enjeux

Les cibles de protection concernent autant les massifs forestiers, les milieux humides, les milieux aquatiques et riverains que les milieux ouverts. Les stratégies et les actions qui en découlent ont été méticuleusement évaluées, chiffrées, et dotées d’indicateurs de suivi. Ensemble, les membres de la Coalition ont évalué à 150 millions de dollars le budget nécessaire pour protéger, restaurer et connecter chacune des Montérégiennes au cours des cinq prochaines années.

Selon Eric Malka, directeur général de Connexion Nature, l’organisation responsable de coordonner la réalisation du grand plan régional de conservation et de connectivité de l’ensemble des collines montérégiennes, la fragmentation du territoire, la prolifération d’espèces exotiques envahissantes comme l’agrile du frêne et le roseau commun, l’augmentation des activités humaines récréatives, le surbroutage de la flore par le cerf de Virginie et le développement urbain sont autant de menaces qui affectent la biodiversité des collines.

Le surbroutage de la flore par le cerf de Virginie et le développement urbain sont des menaces qui affectent la biodiversité des collines.

La mise en œuvre des plans de conservation par la Coalition s’inscrit dans le cadre du Plan d’action pour la reconnaissance et la protection des collines montérégiennes, élaboré par le groupe de travail mis sur pied par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en 2022. Les plans de conservation divulgués et le plan d’action de la CMM sont des initiatives parallèles, mais mutuellement bénéfiques, qui visent un objectif commun, soit la reconnaissance et la protection des collines montérégiennes.

Les actions prioritaires que la Coalition suggère de déployer incluent : la conservation des milieux humides et des cours d’eau, la réglementation de l’urbanisation dans les zones à haut potentiel écologique, la protection des paysages naturels et agricoles, la promotion de pratiques agricoles durables, la restauration des écosystèmes dégradés et la réduction des impacts des activités récréatives sur les écosystèmes.

Gouvernance collaborative

La Coalition encourage également la mise en place d’une gouvernance collaborative pour la protection des collines, qui implique la participation active des parties prenantes locales, y compris les propriétaires fonciers, les groupes environnementaux, les groupes de citoyens et les autorités locales.

L’organisme souligne l’importance de la sensibilisation et de l’éducation du public pour promouvoir la conservation des écosystèmes des collines. Les activités éducatives pourraient inclure des visites sur le terrain, des programmes éducatifs pour les écoles et des événements communautaires.

L’organisme souligne l’importance de la sensibilisation et de l’éducation du public pour promouvoir la conservation des écosystèmes de collines. On voit ici le mont Rougemont.

Tous les porte-paroles des collines de la Coalition ont pris la parole en marge de l’annonce, mardi. «L’Association du mont Rougemont, dont le territoire est entièrement privé, a déployé des efforts considérables de concertation lors de la réalisation de ce plan de conservation afin de cerner les enjeux soulevés par les propriétaires terriens et de les mobiliser en faveur des objectifs de conservation», a affirmé Pierre Pontbriand, coordonnateur à l’Association du mont Rougemont.

«Le mont Yamaska, entièrement situé sur des terres privées qui appartiennent à plus de 170 propriétaires, fait l’objet de diverses démarches de conservation volontaires depuis 2007, une avenue qui continuera à être porteuse pour la protection de ses milieux naturels», a ajouté Martine Ruel, directrice générale de la Fondation de la sauvegarde des écosystèmes du territoire de la Haute-Yamaska (SÉTHY).

Étienne Bouthillier

Étienne Bouthillier, La Voix de l'Est

Étienne Bouthillier a travaillé à La Voix de l'Est pendant plus de deux ans. Il était alors affecté à l'actualité générale.