Beaucoup d’efforts sont consacrés actuellement à l’électrification des transports, mais encore très peu pour électrifier tout le reste. Une petite entreprise de Sherbrooke conçoit et fabrique des batteries pour les usages mal desservis par le marché.

L’idée

C’est en moto que Félix-Antoine Lebel est arrivé chez SysNergie, l’entreprise qu’il a fondée en 2022 avec deux associés, Pascal Messier et Louis Pelletier. Passionné par les véhicules électriques, Félix-Antoine Lebel avait l’ambition de faire une moto électrique qui serait plus rapide que la moto à essence. Sa moto électrique, qui était son projet de fin d’études au baccalauréat en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, l’a conduit à se spécialiser dans les batteries.

SysNergie veut électrifier « tout ce qui vole, qui roule, qui flotte ou qui ne bouge pas, mais qui ne trouve pas de solutions toutes faites sur le marché », résume le fondateur qui se décrit lui et son équipe comme des passionnés de l’électrification.

Le produit

Un des premiers clients de la jeune entreprise a été la Garde côtière canadienne, qui voulait des batteries pour ses bouées de navigation. Foxtrot, une autre jeune pousse issue de l’Université de Sherbrooke, a aussi fait appel à l’expertise de SysNergie pour l’aider à propulser ses plateformes de déménagement des charges lourdes.

Des solutions sur mesure sont toujours offertes par SysNergie, mais l’entreprise a aussi développé trois batteries au lithium-ion standard, de petit, moyen et gros formats qui peuvent servir à de multiples utilisations. « Ça peut être de la robotique industrielle, des véhicules agricoles, des drones ou des stations de télécommunications », illustre Félix-Antoine Lebel.

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Des batteries conçues et fabriquées au Québec, qui peuvent servir à de multiples usages.

L’avenir

Depuis ses débuts, l’entreprise a bénéficié d’un contexte porteur pour tout ce qui entoure l’environnement et l’électrification. Elle profite aussi de la volonté croissante de s’affranchir du tout-puissant fournisseur chinois. « La croissance qu’on vit est au-delà de nos attentes », estime Félix-Antoine Lebel.

Avec ses six employés, SysNergie vit depuis ses débuts des programmes d’aide publique disponibles, de ses fonds propres et des revenus de ses ventes. Le programme pour la suite des choses s’annonce chargé. L’entreprise veut augmenter sa production et vise la construction d’une usine l’année prochaine. La recherche de financement externe deviendra incontournable, ce qui n’effraie pas le cofondateur de l’entreprise. « On peut dire : voyez ce qu’on a fait avec des moyens limités, imaginez ce qu’on pourrait faire avec votre investissement », illustre-t-il.

Dans la même année, Félix-Antoine Lebel voudrait aussi, si possible, achever son doctorat.

Mais ce qui n’arrivera pas, c’est une vente de l’entreprise. « On veut être un fleuron québécois, assure l’entrepreneur. Moi, je veux être encore là dans 25 ans. »