Montréal presse le pas pour construire sa nouvelle centrale 911, un projet de près de 150 millions.

La Ville a écarté la recommandation de ses propres instances et imposé un délai serré aux entreprises de construction afin de faire sortir de terre la nouvelle installation.

Objectif : « répondre à l’évolution des systèmes d’urgence de la centrale, [remplacer le] système actuel désuet et répondre aux exigences réglementaires », indique Montréal dans sa documentation officielle.

Montréal a publié le 17 juin dernier un appel d’offres afin de trouver l’entreprise qui construira le bâtiment, a pu constater La Presse. Le délai de réponse initial d’un mois a finalement été prolongé jusqu’à la mi-août.

« Les travaux sont prévus débuter au 3trimestre de 2024 », précisent les documents d’appel d’offres. Ils « doivent être terminés dans un délai de 910 jours » calendaires.

Les étapes préparatoires, elles, ont commencé depuis longtemps.

L’hiver dernier, un conseil d’arrondissement a cassé la décision de son propre comité de démolition, qui avait refusé d’autoriser la destruction de l’édifice qui occupe actuellement le terrain visé. Cet immeuble vacant datant de 1965 devait céder sa place à la future centrale 911, plaidait Montréal.

« Le site sélectionné n’est pas l’emplacement approprié pour le projet […] en plus d’inclure la démolition d’un bâtiment détenant des valeurs architecturales importantes », avait jugé le comité de démolition, formé d’élus et d’experts. « Le refus de démolition occasionnerait un non-respect de l’échéancier pour la mise en place d’un service stratégique », lui a répliqué le conseil d’arrondissement, en infirmant sa décision. Un évènement très rare.

1,4 million d’appels par année

L’administration Plante n’a pas voulu commenter le dossier.

« Ce projet permettra de répondre à l’évolution des systèmes d’urgence de la centrale ainsi qu’aux exigences réglementaires en sécurité publique, en plus de contribuer à offrir une réponse rapide de proximité aux appels d’urgence sur l’ensemble du territoire », a indiqué le relationniste Hugo Bourgoin, de la Ville.

Le déménagement de la centrale 911 de Montréal coïncide avec l’arrivée du 911 « prochaine génération », qui permettra notamment aux citoyens de communiquer par textos avec les services d’urgence.

À terme, on pourra même envoyer une vidéo ou des images d’un évènement. « Cela permettra des interventions d’urgence plus sûres et plus rapides fondées sur de meilleurs renseignements », indique le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), responsable du projet, sur son site web.

« En moyenne, les agents aux appels d’urgence 911 traitent 1,4 million d’appels par année, dont environ 430 000 sont destinés aux policiers du SPVM », indique le Service de police de la Ville de Montréal.