Le nombre d’hélicoptères qui survolent le centre-ville de Montréal pourrait augmenter : le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) étudie la possibilité d’installer un héliport sur son toit afin d’accueillir des patients dont l’état nécessite des soins d’urgence, a appris La Presse.

Ce moyen de transport serait particulièrement adapté pour un hôpital dont les abords sont souvent congestionnés, selon deux transporteurs.

« Ce projet est actuellement à l’étape de l’étude de faisabilité technique et financière », a confirmé jeudi la conseillère en communication Jessie-Kim Malo, du CHUM.

Québec a annoncé plus tôt cette année qu’il souhaitait donner davantage d’importance au transport de patients par hélicoptère, après la diffusion en 2022 d’un rapport concluant que cet outil pourrait sauver des vies. Le gouvernement vise notamment l’évacuation de patients à partir d’hôpitaux de région à destination d’installations de pointe dans les grands centres.

« La planification est en effet en cours », a indiqué Marie-Pierre Blier, du ministère de la Santé et des Services sociaux. L’organisation a « accordé du financement à plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux pour produire des études d’analyses des coûts potentiels de construction d’héliports ».

L’aménagement de quatre héliports a déjà été confirmé en février dernier : le Centre hospitalier régional de Lanaudière à Joliette, l’hôpital de Roberval, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et l’hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal devraient pouvoir envoyer et recevoir des patients par hélicoptère dans les prochains mois.

Environ 1550 cas par année

Selon deux entreprises de transport médical héliporté, le CHUM devrait aller de l’avant.

« Si le CHUM décide de faire ça, c’est une excellente nouvelle pour tout le monde », a affirmé Jean-Patrick Laflamme, d’Airmedic.

Avoir le plus possible d’hôpitaux récepteurs dans la métropole, c’est certain que ça va aider la population du Québec à être transférée plus rapidement vers des lieux qui sont spécialisés.

Jean-Patrick Laflamme, directeur des communications d’Airmedic

Le CHUM est « à un endroit assez sensible pour la circulation et la congestion routière », a noté M. Laflamme. « Avoir un transfert qui serait immédiat sur le toit de l’hôpital » serait bénéfique, a-t-il ajouté.

Alain Vallières, directeur général de la coopérative Hélico Secours, a lui aussi souligné que les hélicoptères n’étaient jamais pris dans les bouchons de circulation.

« Plusieurs services de médecine spécialisée se retrouvent dans les grands centres », a-t-il dit. Actuellement, « des patients qui doivent être transportés […] doivent être déposés soit à Saint-Hubert, soit à Montréal-Trudeau, soit à l’héliport de l’hôpital du Sacré-Cœur », considéré comme désuet, puis prendre l’ambulance. La multiplication des héliports permettrait de réduire le nombre de transbordements, a-t-il dit.

Le plan de Québec ne concerne pas – pour le moment – l’évacuation préhospitalière en hélicoptère de patients qui se blessent en zones très isolées. Actuellement, c’est la principale activité d’Airmedic et d’Hélico Secours.

Dans son rapport de 2022, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) concluait qu’environ 1550 patients par année pourraient bénéficier d’un transport par hélicoptère. Des cas d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral et de traumatisme grave seraient notamment visés. On pourrait aussi transporter des médecins spécialistes au chevet de nouveau-nés souffrant de graves problèmes de santé.