Christopher Nolan, dont le film Oppenheimer continue de fédérer les spectateurs, est connu pour son refus d’utiliser des images de synthèse dans ses films. Le cinéaste britannico-américain a pourtant réalisé de nombreux films aux effets visuels très marquants, qu’il s’agisse de la trilogie Dark Knight, d’Inception ou de Dunkerque. Nominé cinq fois aux Oscars, aux BAFTA et aux Golden Globes, Christopher Nolan est également considéré par le magazine Time comme l’une des personnalités les plus influentes de notre temps (selon une liste publiée en 2015 par le Time Magazine). Il a également été fait Commandeur de l’Ordre de l'Empire britannique. Mais, non content d’être scénariste, producteur, réalisateur, directeur de la photographie et même monteur, Christopher Nolan a ajouté en 2014 la ligne “agriculteur” à son CV. Spécialisé dans le maïs, plus précisément.
Christopher Nolan, l’agriculteur
Sorti en 2014, Interstellar est un film qui explore l’hypothèse que la terre devienne un jour inhabitable. L’acteur Matthew McConaughey y incarne Cooper, un ancien pilote de la Nasa devenu agriculteur qui dirige une équipe de chercheurs dans l’espace afin de trouver une autre planète habitable pour l'humanité.
Dans un souci de réalisme, Christopher Nolan a décidé de n’employer aucune image de synthèse pour représenter la ferme de Cooper, préférant faire planter 200 hectares de maïs. Le scénario imaginait une ferme située au milieu des champs de maïs, dans un paysage montagneux. Un type de lieu qui s’est révélé difficile à trouver. Le cinéaste britannique a donc suivi les pas de Zack Snyder, qui avait également fait planter du maïs pour son film Man of Steel en 2013. Le réalisateur d’Inception a donc fait planter un champ de maïs d’une valeur de 100 000 dollars dans les alentours de Calgary, au Canada. Le coût de cette véritable ferme n’a pas bloqué le budget très élevé de ce film à 165 millions de dollars, mais cette exploitation courait toutefois le risque de ne pas rentrer dans ses frais pendant le tournage.
Lors d'une interview accordée au Hollywood Reporter, le réalisateur a expliqué combien il était passionné par l’échafaudage d’un scénario catastrophe de science-fiction à grande échelle : “Cela ressemblait au film de Ken Burns sur le Dust Bowl [catastrophe écologique liée à une série de tempêtes de poussières survenues dans les années 1930, ndlr] qu’il a réalisé pour la chaîne PBS, un travail vraiment remarquable. Nous avons dû nous éloigner de la réalité de ce qui s'est passé pendant le Dust Bowl tant la réalité semble dépasser la fiction”, a-t-il déclaré.
Mais selon certaines informations, le champ de maïs n’a pas seulement profité au réalisme du film, il a aussi permis de réalisé d’importants bénéfices. Les plants n’ayant pas été détruits pour le besoin du film ont été vendus une fois récoltés pour un montant estimé à 162 000 dollars.
Christopher Nolan, maître de l’image
Tenant d’une certaine tradition cinématographique, Christopher Nolan insiste sur l’emploi d’effets visuels travaillés de façon artisanale, plutôt que générés par ordinateur. Son souci du détail et son ingéniosité l’ont d’ailleurs fait apprécier de ses pairs. Dans Tenet, par exemple, le cinéaste a détruit un avion pour une scène qui a valu au film l’Oscar des meilleurs effets spéciaux. Pour son dernier film, Oppenheimer, le réalisateur a recréé une explosion atomique sans l’aide d’aucune image de synthèse. Alors qu’Interstellar, Inception et Tenet lui ont tous valu des Oscars pour leurs effets spéciaux, gageons que le travail du réalisateur sur Oppenheimer lui vaudra d’être récompensé à son tour lors des prochaines cérémonies.
Initialement publié sur GQ Inde
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