Édito | Benoît Gaudibert À bicyclette…

En attendant de retenir son souffle, dimanche soir devant les résultats des Législatives, le sport offre une nouvelle occasion ce week-end de respirer un bon coup. Après l’Euro de foot, et en attendant les JO de Paris, le Tour de France s’élance ce samedi… d’Italie, ce voisin dont il est surtout question ces temps-ci pour son gouvernement d’extrême droite. Un peu occultée par l’actualité politique, la Grande Boucle doit redonner du baume au cœur des fans de sport, même en l’absence de Pinot et Alaphilippe. On entend souvent dire que la France n’est pas un pays de sport, n’a pas la « culture sportive » de l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Les faits contredisent cette vieille idée reçue. Au niveau des disciplines d’élite, diverses études placent aujourd’hui notre pays sur le podium des nations trustant les meilleurs résultats au niveau international. La pratique amateur continue en parallèle de se développer. Même si les Français ont encore des efforts à fournir, deux tiers d’entre eux font du sport au moins une fois par semaine. Le vélo occupe une place de choix parmi les activités physiques de loisirs. En forte progression après la crise sanitaire, l a pratique du deux-roues a encore augmenté de 5 % en 2023 dans l’Hexagone. Le phénomène est surtout sensible dans les grandes villes. À la campagne, utiliser son vélo, même électrique, reste compliqué au quotidien, en raison notamment des risques d’accidents liés au manque de voies réservées. « Les territoires ruraux sont les grands oubliés de l’aménagement des routes pour les cyclistes », pointait récemment la Fédération française des usagers de la bicyclette, tout en soulignant le « vrai potentiel cyclable » du monde rural et plaidant pour un meilleur partage de la route. Le vélo comme métaphore des fractures territoriales et des antagonismes ville-campagne : même quand il est question de sport et du Tour, la politique n’est jamais bien loin.