Édito | Alexandre Poplavsky Législatives : ouvrir les horizons

L'Est Républicain - 05 juil. 2024 à 05:05 | mis à jour le 05 juil. 2024 à 16:33 - Temps de lecture :
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Alexandre Poplavsky, rédacteur en chef adjoint  Photo Pascal Brocard
Alexandre Poplavsky, rédacteur en chef adjoint  Photo Pascal Brocard

S’il n’y a plus que le Rassemblement national à caresser l’infime espoir arithmétique d’obtenir la majorité absolue, il est plus que probable de basculer dimanche soir dans une nouvelle Assemblée nationale ingouvernable. La vague de désistements a rebattu les projections en réduisant ostensiblement le nombre de triangulaires et par ricochets la possibilité pour l’un des quatre principaux blocs de conquérir plus de 289 sièges. L’arc républicain a donc levé l’inquiétude de voir l’extrême droite accéder aux portes du pouvoir au lendemain de ces législatives anticipées. Pour autant, il ne répond pas à cette inconnue, cette situation inédite dans l’histoire de la Ve République, où aucune formation ne sera en capacité de gouverner sans la moindre alliance. Or si la concorde républicaine a fait le job pour barrer la route au RN, elle se doit aussi d’ouvrir des horizons pour offrir des perspectives réelles à ses électeurs. Ils ne peuvent se satisfaire de simples consignes de vote. Ils ont et auront besoin de matérialiser l’alliance contre l’extrême par un programme coconstruit. Si les Insoumis se refusent de participer à tout gouvernement qui n’appliquerait pas leur programme, d’autres avancent dans la nuance. L’idée d’une coalition fait son chemin. Cette recherche du consensus entraînera certainement une tectonique des partis, déplaçant le cœur de l’échiquier politique plus au centre qu’il ne l’est aujourd’hui, scindé à ses extrémités. À défaut, l’option d’un gouvernement technique sera activée jusqu’à une prochaine dissolution, laquelle ne peut être précipitée avant le 8 juillet 2025, au plus tôt. D’ores et déjà, certains blocs se doivent d’avoir ce discours de vérité. De dire que l’avenir devra se construire dans une alliance républicaine. Avec un mode de gouvernance non plus jupitérien, d’une verticalité abrupte, mais dans l’horizontalité, où une assemblée d’esprits, certes opposés, seront capables de s’unir dans l’intérêt de la nation.